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Writer's pictureSylvain Lupari

JAVI CANOVAS: Eigenspaces (2008) (FR)

Diversifié, coloré et très rythmé, Eigenspaces est un album de Javi Canovas qui est plus musical avec de multiples rebondissements

1 Living in the Emptiness 10:50

2 Where was the Time 9:48

3 Lost Sign 7:00

4 Blue T 6:24

5 Vector 5:31

6 Forgotten Future 5:26

7 Parallel World 7:14

8 Interposition 4:06

(DDL 56:19)

(Berlin School)

Mes amis amateurs de MÉ trouvent que je manque quelque chose en ignorant la musique du synthésiste Espagnol. J'avais entendu ses 2 premiers albums et honnêtement je n'avais pas accroché sur cette MÉ aux rondeurs lourdes. J'avais trouvé cela tapageur et sans grandes convictions créatrices. EIGENSCAPES arrive donc à point nommé sur ma platine. Et je dois admettre que le style de Javi Canovas a superbement bien évolué. Sa musique est devenue plus chaleureuse dans un bel amalgame entre le cosmique dont les ondes métallisées percutent sur des structures rythmiques qui avoisinent le rock et le funk dans une ambiance mellotronnée qui rappelle certains passages de Tangerine Dream et même Klaus Schulze, notamment sur Where was the Time.

Une sombre onde du synthé étale les premières mesures de Living in the Emptiness. Une introduction nébuleuse qui est secouée par une fine approche du séquenceur dont les tintements cristallins flirtent avec un synthé et ses réverbérations pleines d'écho échappant des solos érodés. Imprécis, le canevas musical s'enfonce dans les abysses d'un vide aux sonorités abstraites. Comme des gargouillis de grenouilles cosmiques. Le rythme resurgit sur une séquence lourde et nerveuse, nappée d'un synthé aux strates métalliques et résonnantes qui rugissent dans un univers musical composite. Une structure rythmique sautille comme un rodéo spastique dans un univers cosmique strié de solos filant comme des lignes abstraites. Where was the Time est une étrange berceuse qui tournicote en spirale ascendante sur une séquence au débit léger. Son décor est étonnant avec ses criquets électroniques qui stridulent constamment sur les ombres du synthé et ses brises lyriques absolument divines et très accrocheuses. Lost Sign est plus furieux avec une séquence lourde qui ondule à bonne vitesse sur une nappe synthétisée très délicate. Le synthé se colle à cette structure rythmique avec une étonnante concordance, créant une subdivision au niveau du séquenceur dans un univers sonore en constante ébullition. Des ondes circulaires et des stries aux ritournelles musicales et de bons solos clôturent le morceau. Dans une séquence lourde qui avance comme un chat lourdaud, Blue T est un titre lourd avec une cadence funky rock électronique. Un mellotron très TD enrobe cette dynamique structure, créant l'illusion de deux rythmes opposés qui fusionnent dans une totale harmonie. Un bon titre qui a de la gueule et qui sort de l'ordinaire, tout comme les frénétiques, funky et endiablés Forgotten Future et Interposition. Vector est d'une douceur très romanesque. Un doux piano perce une lourde brume vaporeuse et libère des notes aux intonations très nostalgiques. Un beau titre qui me rappelle les délicatesses de Ian Boddy. Après une intro caverneuse rongée de résonnances métalliques, une séquence ondulante et légèrement sautillante allume la cadence de Parallel World. Un synthé aux brises très TD précède une autre séquence au léger tintement cristallin et l'enrobe d'un fluide de Jazz et de solos circulaires, comme on en retrouve aussi sur Interposition.

Diversifié, coloré et très rythmé, EIGENSCAPES est un album plus musical aux multiples rebondissements, démontrant que Javi Canovas n'est plus juste un synthésiste parmi tant d'autres. Il est devenu un musicien audacieux qui n'a pas peur d'approfondir ses idées en y ajoutant des touches de funk, rock et même de jazz, dans un univers sonore en constante évolution.

Sylvain Lupari (24/09/09) *****

Disponible au Javi Canovas Bandcamp

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