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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Jean-Michel Jarre: Les Chants Magnétiques (1981) (FR)

Entre le cosmos et les champs magnétiques de la Terre se trouve un champs d'échantillonnages qui survit assez bien à 2 grands succès planétaires

1 Les Chants Magnétiques I 17:49

2 Les Chants Magnétiques II 5:25

3 Les Chants Magnétiques III 2:54

4 Les Chants Magnétiques IV 6:13

5 Les Chants Magnétiques V 3:29

Dreyfus Records 824 748-2

(CD 35:53)

(Rock Cosmique French School)

Il faut le dire; la barre était déjà très haute après Oxygène. L'album Équinoxe a flirté avec cette barre, alors que LES CHANTS MAGNÉTIQUES est passé juste en-dessous. Pourtant, ce 5ième album studio du musicien Français proposait une touche de nouveauté à un style qui a évolué beaucoup en 3 ans, soit depuis Équinoxe. J'ai bien aimé cet album. Il marque un tournant dans la carrière du synthésiste Français, car il est l'un des premiers à utiliser massivement la technique de l'échantillonnage. Technique qui nous amènera entre autres au stupéfiant Zoolook et aux arrangements orchestraux de Rendez-Vous. Et pour moi, le premier titre est une véritable bombe de créativité.

Les Chants Magnétiques I démarre avec une structure de séquences qui suit sa trace dans l'écho de ses boucles et dans un superbe effet stéréo. Sa beauté réside dans les nuances qui identifient ce roulement de séquences avec un léger décalage dans son cheminement. Ce tourbillon de séquences mélodieuses marquera l'histoire de Jean-Michel Jarre car il servira d'introduction à plusieurs émissions de météo locales, bulletins de nouvelles, jingles télévisés et surtout à la célèbre série américaine Bare Essence, en 1982-1983. Des nappes de synthé, dans des habits de violon et d'orchestrations, enveloppent ces roulements de billes soniques avec un petit brin de suspense dans ces immenses caresses qui sont égales à ces faisceaux lunaires qui percent la nuit de son œil lumineux afin de guider les bateaux, comme les vaisseaux. Après cette introduction de délices auditifs, le rythme s'anime sur une belle fusion entre ces séquences, des percussions en boîtes et une bonne ligne de basse qui sculptent un rythme fluide qui s'habille de ces nappes, des nappes de voix et autres éléments percussifs qui pétillent comme du mousseux rempli de bulles soniques. Le rythme est assez furieux avec une énergie contagieuse, on entend des rires frénétiques, et on remarque déjà un nouveau son au niveau des effets percussifs qui sont comme des dizaines de billes qui se suivent et se dispersent pour se retrouver dans un fascinante cohésion. Un calme dramatique s'installe autour de la 6ième minute et Jarre en profite pour présenter son nouveau jouet, l'échantillonneur Fairlight et son impressionnant arsenal de sons et d'effets vocaux qui habillent les ambiances d'une texture sonore riche et innovatrice. On dérive dans une ambiance quasi angoissante avec de bons effets orchestraux pour un bon 5 minutes d'hallucinations auditives. Ce passage nous conduit au rythme vif et saccadé de la 3ième partie de Les Chants Magnétiques I qui donnera aussi de très bons solos de synthé qui entrecroisent leurs différences et leurs harmonies dans des nappes plus anesthésiantes. Et même si nous croisons un autre délice sonore, plus court, à remettre mes oreilles en mode appétit, le rythme et les superbes solos nous amènent vers la finale de Les Chants Magnétiques I qui, à mon humble avis est un superbe morceau de MÉ contemporaine. Encore une fois, Jean-Michel Jarre à innové.

Avec ses claquements de mains et son rythme effréné Les Chants Magnétiques II deviendra un des classiques du synthésiste Français. Le synthé fourmille d'effets et de nappes brumeuses ainsi que des solos qui sont en symbiose avec une rythmique musicale et énergique. Une rythmique qui repose essentiellement sur une suite de saccades qui à son tour est soutenue par de bonnes percussions, une basse bien juteuse et des accords nerveux qui foncent sur les rails chimériques du Fairlight avant de tomber dans les bras obscurs de la partie Les Chants Magnétiques III. Ce titre hautement atmosphérique ouvre le magistrale Les Chants Magnétiques IV, un hymne électronique à la douceur, à la tendresse qui a peu d'équivalence dans le répertoire de Jean-Michel Jarre. La mélodie est accrocheuse, comme la dimension des éléments percussifs, sur un bel agencement des nappes de synthé flottantes et dérivantes qui traversent la peau pour en réveiller la racine de nos émotions. Un superbe titre où l'échantillonnage est superbement étonnant avec des percussions claquantes et vaporeuses à la Jarre. Les Chants Magnétiques V ferme sur une autre samba ou rumba qui a fait l'étrangeté des monuments cosmiques de Oxygène et de Équinoxe.

Différent de ces deux derniers albums, LES CHANTS MAGNÉTIQUES reste une œuvre majeure dans l'histoire de la MÉ contemporaine avec son injection d'effets, lire ici échantillonnages, sonores qui a submergé l'œuvre dans une dimension encore plus surréaliste à une époque où la musique électronique prenait son grand virage MIDI.

Sylvain Lupari (21/10/06) ****½*

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