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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MARIA WARNER: Vernal Voyager (2019) (FR)

“Les maniaques de MÉ furieusement séquencée vont dévorer ce Vernal Voyager”

1 Momentum Mori 18:46

2 Vernal Voyager 26:58

Maria Warner Music (DDL 45:45)

(Berlin School hyper séquencé)

Comme certains d'entre vous, j'étais bien curieux lorsque je voyais le nom de Maria Warner surgir assez régulièrement dans les nouveautés affichées sur le Groove E-News qui parait à tous les dimanches. Et c'est après avoir lu qu'un nouvel album venait de paraître, VERNAL VOYAGER, que j'ai décidé de pousser mon investigation un peu plus. Et j'ai appris de belles choses! Maria Warner est le nom-de-plume de Michael Neil. Et qui est Michael Neil? Rien de moins que le comparse de Graham Getty pour le projet Retrochet! Un vétéran de la scène de MÉ Anglaise, Michael Neil s'est fait connaître pour sa musique cosmique depuis la fin des années 80. Je ne l'ai pas connu dans cette forme, mais plutôt avec les excellents 3 volumes de Retrochet. Maria Warner est un projet qui a vu le jour pas plus tard que l'an dernier avec Omicron in a Cannabis Veil, un album hommage à Epsilon in Malaysian Pale du très grand Edgar Froese. Pas moins de 10 albums ont d'ailleurs rejoint la discographie de Maria Warner en un mois, Mars 2019, témoignant d'une immense créativité dans un créneau qui se rapproche de la Berlin School. Paru en Mai dernier, VERNAL VOYAGER s'articule essentiellement sur deux longs titres minimalistes qui déploient des lignes de séquences houleuses et hyper-saccadées et qui sont de vraies broyeurs de tympans.

Une oblongue onde bourdonnante invite le séquenceur à déposer une ligne cahoteuse sur son lit de réverbérations. Le séquenceur toussote dans un portail d'ambiances rempli de réflexions sonores et s'enveloppe de la chaleur d'un synthé devenu plus éthéré. Des basses pulsations résonnent et le rythme s'articule de plus en plus alors que le ciel sonique de Momentum Mori s'emplit de multicouches denses et enveloppantes avec de brefs solos qui réussissent à s'introduire. Des cliquetis d'élytre de métal pétillent sur cette structure minimaliste et le décor au-dessus du chétif squelette rythmique intensifie son emprise avec des fredonnements du Mellotron, des nappes de voix éteintes et des arrangements orchestraux. En contrepartie, des percussions électroniques s'arriment à cette structure qui peu à peu renverse la tendance. Ce sont maintenant le séquenceur et les percussions électroniques qui dominent les ambiances. Si l'on peut faire un parallèle, notamment dans la seconde phase de Momentum Mori, le séquenceur refuse de donner une fluidité à sa structure, créant ainsi un genre de breakdance pour séquenceur et synthétiseur. L'approche reste donc spasmodique avec des secousses vives qui sculptent une ossature sautillant et boitillant sous des nappes de synthé tournoyant comme des phares soniques dans une 2ième partie où la vélocité n'est pas seulement devenue l'affaire du rythme.

C'est avec un vif, sinon furieux, mouvement d'alternance dans les ions jetés par le séquenceur que la pièce-titre amorce sa progression minimaliste. Des effets sonores, comme des bibittes dans un jeu vidéo, traversent cette première phase de rythme où s'est déjà introduit une autre qui bat dans l'ombre de la ligne initiale. Hormis les effets bizarroïdes du synthé, des nappes et des pads, devenus sources de riffs ambiants, ornent cette procession convulsive où s'insèrent encore d'autres cadeaux du séquenceur. Imaginer des immenses spirographes rythmiques et magnétisants qui oscillent et virent à vitesse grand V et vous avez une bonne idée du rythme infernal qui alimentent la très grande partie de Vernal Voyager. Les boucles de rythmes oscillatrices tournent et tournent, développant un raffinement dans le décor en ajoutant des touches plus limpides et, plus tard, plus encore plus vives. On remarque un mouvement plus souple dans ce décor rythmique, comme ces autres lignes plus lumineuses qui vont et viennent alors que nos oreilles captent bien les ombres de Logos. Ce mouvement est tout simplement étourdissant. Si ce rythme, tout de même stationnaire, est puissant, son décor n'en demeure pas moins dense avec une vision pour devenir plus intense. Des nappes de synthé et de Mellotron dérivent avec des essences de flûtes et des fredonnements de voix absentes et légèrement chthoniennes. Le rythme diminue un peu sa cadence autour des 17 minutes. Le séquenceur est isolé et lance des lignes vivantes avec des ions de feu qui dansottent et gigotent vivement. Leurs tonalités limpides se succèdent ardemment comme un flux d'eau vive cascadant sur les pointes de roches. Je le disais plus haut; un vrai broyeur de tympans!

Sylvain Lupari 03/06/19 ***½**

Disponible au site Bandcamp de Maria Warner

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