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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Mark Seelig The Disciple's Path (2020) (FR)

Updated: Sep 20, 2022

Étonnamment envoûtant, c'est un album unique avec le parfum d'une tranquillité qui rend l'écoute particulièrement agréable

1 Raga Princess 15:12

2 Ya-man 12:56

3 The Disciple's Path 36:00

4 Raga Ayahuasca 10:39

(CD/DDL 74:47)

(Medecine Music, Zen, Ambient)

Des réverbérations twistées provenant des souffrances d'un genre de sitar couchent le linceul sonore miroitant pour accueillir une flûte qui élabore lentement sa stratégie harmonique. Nous sommes dans une musique pour ambiances méditatives, jusqu'à la porte des 4 minutes lorsque des percussions manuelles érigent un lent rythme de transe hypnotique. De la musique médicinale! Telle est la façon de décrire la portée de la musique de Mark Seelig qui offre en THE DISCIPLE'S PATH son second véritable album solo auquel participent Loren Nerell, qui y sculptent les ambiances en arrière-plan et les drones, et Max Link aux percussions manuelles. Les chants de la flûte Bansuri, un genre de flûte traversière en bois, sont comme des ombres chinoises dansant comme des flammes suspendues sur le rythme plus enchanteur qu’entraînant avec des pointes d'acuités qui suivent la cadence des tam-tams. Émotion et passion émanent de cette flûte, alors que la trame sonore est tissée à partir des résonances de sitar électrique cousues de bout en bout afin d'instaurer ce climat de patchoulis enraciner par le rythme ambiant et subjuguant des tam-tams de Raga Princess, un titre dédié à la femme du chaman; Gabi. Je connais Mark Seelig par ses chants flûtés qu'il a forgé dans des collaborations avec Steve Roach, mais plus spécifiquement avec Byron Metcalf sur l'album Persistent Visions paru en début 2019 sur Projekt Records. En solo, son univers est très différent. Jouant autant de la flûte Bansuri que le dilruba (violoncelle Indien), le violon électrique, les percussions et les effets réverbérants, il ajoute à sa musique des chants harmoniques de même que des éléments d'ambiances dans des panoramas musicaux qui s'inspirent de la musique classique Indienne. La musique et la culture Hindoue, de même que le mouvement Zen de la Côte-Ouest Américaine, sont d'ailleurs au cœur de cet album constitué autour du thème de Râga.

Seelig et Nerell tissent un panorama sonore ici des plus envoûtants avec les réverbérations de sitar qui scintillent comme des milliers de brindilles tout en étendant une zone de réverbérations irisées qui ont un pouvoir d'attraction méditatif. Sur Ya Man, elles brouillent le lit de radiances statiques avec une infiltration d'eau, qui ne peut être que pure, alors que les chants de flûte sillonnent cette toile de prismes sonores avec des souffles éthérés venant d'un flûtiste zen et de sa vision Hindoue. J'aime ce que j'entends! Je ne dis pas que je me nourrirais de la musique de Mark Seelig à longueur de journée, mais là dans ce moment précis, elle coule avec bienséance. Et je n'ai toujours pas entendu le meilleur! Soit, la longue pièce-titre. The Disciple's Path est un audacieux titre de 36 minutes qui étale lentement les couches de ses charmes. Son introduction tient à une lourde ligne de réverbérations sombres auquel s'accrochent les souffles pacifiques de la flûte. Les drones ici sont orgueilleux de leurs natures occultes et ont totalement envahi l'usuel linceul argenté. Ils étendent une membrane chevrotante qui se dissimule sous les caresses flûtées alors qu'une guitare acoustique couche une série de notes qui sculptent une fascinante mélodie que l'on imagine aisément un cowboy solitaire jouer de la guitare sous le lent trottinement de son cheval. D'ailleurs, ces notes tissent ce rythme ambiant qui se dandine comme deux grosses cuisses de cheval. Le maillage des éléments tisse un panorama idyllique qui accueille des chants secrets dans les ombres résonnantes des notes de cette six-cordes acoustique jouant subtilement sur ses entrains. Ces voix se fondent dans les laves cuivrées du sitar réverbérant. Le décor est ainsi; riche de tous les arrangements et de toute l'utilisation du savoir-faire de Seelig et Nerell. Les percussions tombent à l'orée des 8 minutes, sculptant définitivement cette sensation d'une balade de cowboy sur son cheval serein. Les airs de flûtes, accompagnés de cette étrange chorale absente, deviennent les artisans de ce titre totalement envoûtant qui m'a arraché de ma lecture afin que je l'écoute plus attentivement. Raga Ayahuasca n'avait aucune chance après un titre aussi dominant que la longue pièce-titre. Ici, on entend plus les chants Indiens sur une musique plus animée où les percussions semblent en retard sur la cadence imposée par la flûte et le tissu des ambiances où on perçoit des pads de synthé. Mark Seelig est plus intense, sans avoir la même passion, que dans Raga Princess avec sa flûte qui impose la vélocité rythmique des harmonies. Tant dans les chants que de la flûte. Son seul défaut est de suivre l'énorme The Disciple's Path, un des titres les plus subjuguant que j'ai entendu. Et l'un comme dans l'autre, tous les titres de THE DISCIPLE'S PATH en font un album unique aux parfums d'une quiétude qui fait du bien et qui s'écoute très bien.

Sylvain Lupari (12/07/20) ****¼*

Disponible chez Projekt Records Bandcamp

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