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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MARTIN NONSTATIC: Ligand (2017) (FR)

“Des rythmes de l’Électronica qui se battent dans une dense tapisserie sonore remplie de bruits hétéroclites et d’effets percussifs, Ligand va plaire à ceux qui sont à la recherche d’un bon festin de Psybient”

1 Innermost Structure 5:36 2 Outermost Structure 8:44 3 Parabolic View 4:37 4 Variegation 6:52 5 Harmonices Mundi 8:21 6 Methodical Random 9:07 7 Ligand 7:04 8 Trochilidae 6:48 9 Parallel Thoughts 5:26 10 Kepler's Laws 7:22 11 Dendrictic Ice 6:41 Ultimae Records ‎| Inre092 (CD/DDL 76:42) (Psybeats & Psybient)

Une ombre lointaine sifflant comme une brise creuse, des cerceaux qui étendent des nappes échoïques, des bulles de bruits blancs qui éclatent et une pulsation cadavérique d'une basse qui tente de faire naître un rythme; Innermost Structure nous replonge dans cet univers de rythmes mous et d'ambiances surréalistes qui structuraient l'essentiel du dernier album studio de Martin Nonstatic, soit Granite paru sur le label Lyonnais Ultimae Records en 2015. Et contrairement à son nom de plume, Martin van Rossum propose sur LIGAND un autre univers où le statisme des éléments et les bruits blancs saturent des structures où les rythmes tentent d'éclore de ces embryons congelés dans le néant. Et Innermost Structure donne le ton avec un mouvement de rythme qui palpite sans exploser dans un décor où les bruits blancs, les nappes de synthé flottantes, les effets percussifs et les éternels réverbérations obligent le rythme naissant à danser avec ses réflexions harmoniques. Érigée dans une mosaïque qui flirte avec les 80 minutes, la musique de LIGAND est stigmatisée avec une fascinante paternité entre chaque titre. Outermost Structure s'empare de la finale de Innermost Structure pour finalement proposé un bon mid-tempo superbement orné d'effets percussifs en plus de la faune sonique usuelle de Martin Nonstatic. Cela en fait un titre inspiré et inspirant pour ces danses de Zombies gazés à l'éther. Des effets de voix, des nappes d'eaux qui s'écrasent entre nos oreilles, des arches réverbérants et une mélodie évasive ajoutent à l'impressionnante flore sonique de cet album des éléments de charmes qui donnent encore plus de profondeur au modèle psybient très stylisé de Martin van Rossum. Parabolic View est plus en mode attente et ambiant, même avec une structure harmonique hissée sur un bel élan de séquences. Entre rythmes et ambiances, Variegation fait assez futuriste. Le décor est agrémenté d'effets réverbérant de la ligne de basse et de bonnes percussions métallisées de miel sonique. Une bruine suspendue égaye les ambiances avec l'éclatements de ses bulles grésillantes dans ce court titre qui offre tout de même des phases de rythmes cahoteuses.

Harmonices Mundi est mon véritable premier coup de cœur dans ce LIGAND. Après une assez longue introduction d'éléments d'ambiances extra-terrestres, une belle structure de séquences harmoniques dessine une approche sphéroïdale où se greffe une belle ombre. La forte présence de cette bête à basse dessine ses effets réverbérants alors que le décor d'ambiances s'arrache d'une corne d’abondance sonique afin de festoyer autour de ce rythme autant harmonique que dansable. Nous entrons dans la 2ième phase du dernier album de Martin Nonstatic avec Methodical Random et la pièce-titre. Deux titres qui soufflent des rythmes incomplets dans des ambiances toujours fantasmagoriques, où voix absentes et effets organiques enrichissent toujours l'ADN de LIGAND. Trochilidae est un autre titre accrocheur qui propose un beau down-tempo nimbé de mélancolie. Une mélancolie tortillée par un piano aussi évanescent que tendrement poignant. La musique est aussi entrecoupée que les phases de rythmes. Et ici, c'est un beau mouvement spiralé du séquenceur qui rattache ambiances et down-tempo. Les pulsations de basse, et c'est partout dans les quelques 80 minutes de cet album, imprègnent une résonance dans notre colonne qui fait vibrer notre âme. Dans cet album où chaque titre respire les parfums du dernier, Martin Nonstatic réussi à étonner avec des éléments nouveaux. Comme dans Parallel Thoughts et ses riffs de guitare qui surgissent de nulle part afin de faire pâlir, quoique c'est très minime, l'impressionnante faune sonique ici. Toujours entre phases de rythmes brèves et ces denses magma sonique gonflés par une basse mortuaire, Kepler's Laws réussit à réveiller nos attentes avec une solide nappe de basse vampirique qui rôde sur une croissance rythme avortée dans une muraille d'ambiances. Et Dendrictic Ice termine cette dernière odyssée dans l'imaginaire de Martin van Rossum avec plus de force et de tapage dans les phases de rythme qui semblent plutôt faire rire une nappe de basse moqueuse.

Dans un décor sonore simplement galvanisant pour des oreilles jamais rassasiées de délices soniques, LIGAND frappe dans le mille. Par contre, le tiraillement des structures de rythmes et l'amplification des ambiances demanderont quelques écoutes avant de vraiment apprécier la complexité de ce dernier album de Martin Nonstatic. Et une fois que cela est fait, nous sommes en droit d'espérer de très grande chose de cet artiste dont la curiosité et la recherche sonore devraient inévitablement se transformer en œuvres aussi imposantes que les grands albums de ce label dont l'esthétisme sonore et artistique relève avec brio les défis qu'il s'impose. Sylvain Lupari (13/12/17) ***½**

Disponible au Ultimae Records Bandcamp

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