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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Mathias Grassow Lyramos (2023) (FR)

Un voyage au cœur d'une musique ambiante sombre aux frontières de la méditation

1 Lyrania 12 5:40

2 Lyranium 56 30:25

3 Lyrania 34 7:02

4 Lyranium 78 31:34

Bonus Tracks

1 Tonstrom I 5:31

2 Tonstrom II 12:16

(DDL/CD-(r) 74:44)

(Dark ambient, Drone)

Imaginer, avec une tonalité amplifiée, le vol d'une mouche à qui il manque une aile et vous avez l'ouverture de Lyrania 12. La métamorphose sonore évolue avec une nappe de bourdonnements granuleux et une onde de synthé plus musicale. Éléments et contrastes qu'on retrouve à la grandeur de ce deuxième album de Mathias Grassow sur Cyclical Dreams. LYRAMOS refoule les charmes de Through an Unknown Stargate avec un album purement basé sur de longs mouvements de bourdonnements où mugissent vents et voix secrètes dans un univers pas vraiment fait pour dormir. Méditer, peut-être, mais pas pour dormir! Il n'y a point de rythmes ici. Juste de longs passages qui sont dominés par des drones, des bruissements cosmiques et des plongées vers un univers de perdition où le musicien-synthésiste Allemand tente d'unir les barrières psychiques entre sa musique et les possibilités de guérison par une autre forme de médecine. C'est à tout le moins, le but visé du musicien! La musique proposée sur LYRAMOS est le fruit d'une collaboration inattendue entre un ingénieur ukrainien, Vlad Kreimer de chez Soma Laboratories, qui conçoit des synthétiseurs d'une façon très innovante et avancée. Mathias Grassow s'est procuré un de ces synthés, le Cosmos, en décembre dernier. La particularité de cet instrument est sa capacité de générer des états méditatifs à travers la musique. Tout est conçu en fonction d'établir une étroite connexion entre le musicien et l'auditeur afin de l'amener vers un état de grâce et de sérénité. Facilitant ainsi la transition vers des expériences intrinsèques à la méditation et favorisant cette capacité d'entendre la tranquillité avec des ondes sonores à la fois bourdonnantes et éthérées.

Une brise expirant un mince filet de voix astrale et une onde de bourdonnement sont les entités sonores contrastantes qui ouvrent le long Lyranium 56. De discrets accords effleurent la surface, un peu comme l'univers secret de Brian Eno, alors que de sourdes implosions font doucement onduler ce long anaconda musical empreint de sérénité. Hormis ces subtiles ondulations, le mouvement est linéaire. Il évolue lentement entre ses bourdonnements et des éléments sonores qui tintent comme un appel séraphique vers une forme de méditation transcendantale. Si on force notre écoute, on peut entendre des voix fredonner une mélodie qui flirte avec l'au-delà. Toujours si on force l'écoute et surtout son imagination! Mais peu importe, il y a effectivement un passage entre les univers sibyllins et ceux plus lumineux d'une approche éthérée dans les ambiances de cet album. Entre des phases plus séraphiques et celles plus ombragées, dû à la présence des bourdonnements et de leurs inflexions tonales, Lyranium 56 coule assez bien. Plus musicale qu'abstraite, cette longue odyssée de 30 minutes respecte les prémices de LYRAMOS. Mais Lyrania 34 nous amène ailleurs! Soit vers les pénombres d'un voyage au cœur de la musique ténébreuse. Le Dark Ambient! Plus long titre dans cette mosaïque de sons qui nous plonge dans un univers de musique atmosphérique sombre et qui flirte avec une légère texture industrielle, Lyranium 78 force le passage de Lyrania 34 vers une descente abyssale qui s'abreuve des éléments de Lyranium 56. Le son est juste plus fort et son impact est plus violent.

Mathias Grassow a l’intention de pousser plus loin les fruits de sa collaboration avec Vlad Kreimer. C'est sans doute une bonne nouvelle pour ceux qui affectionnent son style qu'il exploite avec beaucoup plus de liberté ici que sur son premier album sur le label Argentin Through an Unknown Stargate. Évidement, moi qui suis un adepte des mouvements plus rythmés et/ou plus mélodieux que sur ce LYRAMOS, j'ai dû ajuster mes attentes à cette musique ambiante plus sombre qui flirte autant avec les limites du Cosmos et de la musique ambiante industrielle. Cet album vient avec 2 titres en boni, soitTonstrom I, qui est plus épuré, et le noir et ténébreux Tonstrom II, qui vogue dans les territoires de la seconde moitié de LYRAMOS, un album qui sera fortement apprécié par les fans du genre et du musicien originaire de Wiesbaden.

Sylvain Lupari (29/06/23) ***¾**

Disponible au Cyclical Dreams Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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