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  • Writer's pictureSylvain Lupari

MIDNIGHT AIRSHIP: A River Once Flowed Here (2014) (FR)

Prog rock léger crée à partir d'équipements de MÉ; A River Once Flowed Here possède tous les attributs pour plaire aux fans de Pink Floyd

1 A River Once Flowed Here 8:48

2 Money for your Soul 11:38

3 Midnight Airdrop 10:46

4 Making it Right 5:29

5 Glimmer of Hope 8:53

(DDL 52:19)

(Electronic progressive rock)

Il s'en passe des choses du côté de Borders Edge Music. Ce petit label indépendant situé en Ontario, Canada, engrange productions par-dessus productions où la musique créée et assistée par ordinateur prend des formes qui peuvent plaire à bien des oreilles. Comme on dit; il y en a pour tous les goûts, pour toutes les bourses. Midnight Airship est la dernière création de Ron Charron, l'homme-orchestre derrière cette fraternité mondiale de musiciens de MÉ, qui cette fois-ci délaisse les ambiances éthérées et les rythmes chronologiques de la New Berlin School pour une approche plus près du rock progressif. Incroyablement inspirée par la musique de Pink Floyd, A RIVER ONCE FLOWED HERE possède tous les attributs pour plaire, et aux fans du mythique groupe anglais, et aux fans d'une MÉ légère qui n'en a pourtant pas toutes les caractéristiques.

Et pourtant la spirale d'accords aussi lumineux qu'harmonieux qui tournoie surplace en ouverture de la pièce-titre rappelle indéniablement les influences de Tangerine Dream, les années Rockoon, sur la musique de Ron Charron. Le rythme qui s'installe est lourd et saccadé. Un genre de mid-tempo aux odeurs un peu funk avec une bonne ligne de basse dont les résonnances épousent le martèlement des percussions. Éthérée, la guitare nous conduit vers les ambiances plus vaporeuses de la seconde portion de A River Once Flowed Here. Elle flotte avec des beaux solos qui se mêlent avec subtilité aux souffles des chœurs alors que ses accords, éparpillées au travers les larmes des solos, parlent aux riffs secs du clavier et plus tard aux notes abandonnées d'un piano assez mélancolique. Tout l'univers improbable de Pink Floyd loge à une nouvelle adresse. Le rythme alourdit ses sens et caresse nos oreilles avec une approche qui rappellera les souvenirs de Us and Them pour déborder sur Money for your Soul. C'est très beau, bien fait et le clonage est assez incisif. De Dark Side of the Moon aux années post Waters, cet remplit les oreilles avec ces rythmes plus doux que violents qui se camouflent derrière une approche maquillée d'un psychédélisme mièvre. Ici c'est la guitare qui emplit nos oreilles des charmes à la David Gilmour. Les synthés occupent un second rôle en dessinant et en enrichissant les ambiances. Tout est sculpté, ou à peu de choses près, dans les immenses possibilités des synthétiseurs, pour la plupart de la série Korg. Elle est ravissante sur Midnight Airdrop qui est le titre le plus créatif, le plus dynamique et le plus électronique de l'album. Entre du blues cosmique et du funk ambiant, les 5 titres coulent dans nos oreilles avec une certaine frustration. Il y manque quelque chose; la voix de Gilmour ou Waters. Et c'est la pierre d'achoppement qui agace l'écoute. La musique étant calquée intensément dans les racines de Floyd, on se surprend à toujours attendre les interventions vocales de David Gilmour, Pour le reste, tout est comme du vrai Pink Floyd. Le saxophone dans Making it Right est vraiment à sa place alors que Glimmer of Hope se fait dérober son approche psychédélico-progressive et électronique par une structure de rythme plus enjouée où la guitare continue sa domination sur les ambiances.

Du rock détente fait à partir d'équipements de MÉ! J'achète à moitié. En fait, je suis un peu mi-figue mi-raisin devant les fruits de cet album de Midnight Airship. Même si une partie de moi lève mon chapeau devant tout le travail de composition qui structure les bases de A RIVER ONCE FLOWED HERE, je crois que le rock, tant progressif que rock, appartient à une vraie guitare, une vraie basse, une vraie batterie et, surtout, une voix. Même si très mélodieux, la musique de cette dernière offrande de Ron Charron n'atteint jamais les profondeurs, ni ce lien invisible qui cimente une musique dont l'essence et les émotions n'appartiennent visiblement pas aux sphères de la MÉ comme telle. Hormis ce truc qui m'agace, le potentiel pour ressusciter l'âme du flamand rose est fort présent et par moments assez efficace. On nage en plein Pink Floyd. Même que les ambiances du dernier album The Endless River y sont remarquablement présentes. Et rendons à César ce qui lui revient; le talent de Ron Charron au niveau de la composition, et aussi en tant que musicien, est indéniable. Son audace et sa perspicacité en font un artiste qui est en train d'établir de solides fondements pour une carrière très diversifiée. Mais je donnerais bien une autre chance à A RIVER ONCE FLOWED HERE avec un vrai groupe... juste pour voir et entendre.

Sylvain Lupari (13/01/15) *****

Disponible au Midnight Airship Bandcamp

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