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MIND OVER MATTER: Music for Paradise (1987/2007) (FR)

Updated: Apr 8, 2020

Cet album est la porte d'un fascinant univers astral qui propulsera Klaus Hoffmann-Hoock dans le firmament des noms incontournables de la MÉ

1 Paradise 22:29 

a) Being One (Air) 6:54  

b) One Being (Water) 4:43  

c) Changes of Being (Fire) 4:37  

d)  Being Home Again (Earth) 6:15  

2 The End of Time 9:19  

3 Kandy Sweets 6:14  

4 The Silence 7:14

5 Ganga (The Live Version) 10:20  

6 North Star 4:48

IC 80.059 (LP 48:54)

IC 872359-2 (CD 64:06)

(Ambiant, spirituel, tribal et Berlin School)

Enfin une première chronique de Mind Over Matter sur Synth&Sequences. Et quoi de mieux que de débuter avec le tout premier album; MUSIC FOR PARADISE. Mais parlons avant tout de l'homme derrière ce projet; Klaus Hoffmann-Hoock, aka Cosmic Hoffmann, dont les premiers pas en musique furent guidés par la guitare et la batterie. C'est en entendant du rock symphonique que le guitariste Allemand, né à Duisburg en 1951, s'est découvert une passion pour les claviers et les synthétiseurs, mais surtout pour le Mellotron dont l'ouverture de Watcher of the Sky de Genesis l'avait totalement enchanté lors d'un concert en 1972. Après avoir joué avec le groupe allemand Alma Ata à la fin des années 70, il met sur pied le groupe Cosmic Hoffmann à l'aube des années 80. Et puis lors d'un voyage en Asie, il créa Mind Over Matter en 1986. La musique s'inspirerait des essences spirituelles Hindoues et serait une aventure sonore sensorielle pour l'imagination dont les premières lignes émanaient de cette longue composition que KH-H tramait depuis bientôt 3 ans; Paradise. Une chose était claire; Mind Over Matter ne serait comparable à rien. Et plus de 25 ans plus tard, Mind Over Matter et Klaus Hoffmann-Hoock restent toujours aussi mystique qu'incomparable. Et voici par où cette fascinante aventure musicale débutait…

Et c'est tout un univers d'oisiveté paradisiaque que Klaus Hoffmann-Hoock à tricoté pour nos oreilles. Des arpèges aux tonalités de verre tombent en délicates cascades périodiques, comme une chute d'eau sonique qui coule du ciel pour caresser les arbres et les chants de leurs habitants. Des pépiements d'oiseaux roucoulent derrière cette trame de tranquillité où s'élève une fine brume matinale et où tranquillement un rythme doux, ensorceleur naît des accords de la basse de Heinz Weidenbrück. Tout est tissé dans la délicatesse afin d'amener l'auditeur vers une phase de repos méditatif. Paradise Being One (Air) s'anime d'un fin tempo avec des percussions tablas tambourinées par Peter Jörgens qui accompagnent ce cortège soporifique, alors que des voix de gourous incantent un chant d'hypnose qui se fait bien discret, tout comme les accords effacés de la guitare et de ce piano à la délicate mélodie enchanteresse, derrière une nappe brumeuse devenue plus dense. On remarque à peine le fin crescendo du mouvement alors que la guitare tisse des bribes d'une mélodie récurrente et que se déverse One Being (Water) avec ses strates de guitare qui flottent derrière une approche un peu plus bluesy. Suave, le mellotron éparpille sa brume autant que de courts chants flûtés, alors que graduellement nous avançons dans le très envoûtant Paradise avec Changes of Being (Fire) et sa guitare lourde qui crache des solos de feu derrière les clameurs d'une civilisation trouble. Changes of Being (Fire) est le point culminant avec une approche plus dramatique où la guitare déchire des ambiances devenues plus survoltées avec des solos stridents qui deviendront la marque de commerce, la signature musicale de Klaus Hoffmann-Hoock. Le réveil est aussi brutal que la musique peut être délicieuse. Et Being Home Again (Earth) nous ramène dans les phases contemplatives avec un mellotron qui souffle de la flûte, tout en reprenant la thématique tant ambiante que mélodieuse de Being One (Air).

À la parution originale de MUSIC FOR PARADISE, ce Paradise occupait la face A de l'album qui paraissait alors sur Innovative Communication (IC 80.059). The End of Time amorçait la face B avec un lourd mouvement ambiosphérique et la voix de Yves Greder qui narre la fin du temps, et sa renaissance, dans un intense canevas multi-sonique. Les stries, les lamentations et les spasmes d'une six-cordes errante s'entrelacent aux souffles et aux brises autant belliqueux qu'harmonieux d'un mellotron aux saveurs ésotériques. Kandy Sweets détonne dans cet univers ambiant avec une jolie ballade qui respire un bonheur contemplatif. C'est un genre de folk tribal avec un pattern rythmique ambiant ondulant sous les griffes d'un sitar qui partage ses harmonies avec un mélange de guitare/synthé et un délicat mellotron qui souffle ses chants flûtés dans un univers rural Sri Lankais. À l'époque, The Silence clôturait l'album. Le titre est riche en ambiance avec ses longs souffles noirs résonants qui laisse filtrer des particules harmoniques s'égrenant d'un mellotron sombre et d'un clavier très méditatif.

En 2007, MUSIC FOR PARADISE était réédité en CD par IC (872359-2) avec deux titres en bonus. Ganga (The Live Version) est une lascive danse spirituelle avec de superbes sons de flûtes chantant sur une envoûtante ligne d'un piano qui éparpille sa mélodie sous un essaim de percussions tribales. L'ambiance est très cinématographique avec un haut niveau d'intensité où des éléments soniques tribaux tels que sitars, clochettes, voix Sri Lankaises et souffles de gourous rauques peaufinent un rythme lent qui se dandine dans un état d'hypnose sous les souffles pharaoniques du mellotron. North Star emprunte les phases atonales de The Silence tout en dégageant un subtil bouquet de Paradise. Du beau mellotron!

MUSIC FOR PARADISE est un album phénoménal où Klaus Hoffmann-Hoock estampille la MÉ d'un nouveau sceau pour le genre ambiant. Un ambiant méditatif, aussi créatif que progressif, où la musique de relaxation prend un tout nouveau sens. Lorsqu'il y a rythme, il est lent et intuitif. Lorsque ce sont des ambiances, elles sont riches et très ambiosphériques, nourrissant chaque sillon d'une image sonique qui, bien que fortement influencée par un univers musical extrêmement riche, prend la forme qu'on lui trouve. MUSIC FOR PARADISE est la porte astrale d'un fascinant univers qui propulsera Klaus Hoffmann-Hoock au firmament des figures incontournables de la MÉ contemporaine. Un superbe album qui demande quelques écoutes et qui au fil du temps est un incontournable du genre que je ne peux que fortement recommander.

Sylvain Lupari (08/09/13) *****

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