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MODULATOR ESP: The Shadow of Poseidon (2021) (FR)

Mais à la fin, il y a de vrai bons moments qui mérite l'attention de ...

1 The Shadow of Poseidon 73:18

(CD/DDL 73:18)

(Improvised England School)

Techniquement, Modulator ESP a plus de 100 albums de réalisés depuis 2001. Timide à ses débuts, Jez Creek réalisait ses albums d'une façon normale. Soit un album, des fois deux par année. L'explosion de super-productivité s'est produite autour de 2010. Et depuis, Modulator ESP est devenu une machine à réaliser des albums et/ou des téléchargements avec les aléas que peut impliquer une telle surproduction. Pour vous donner une idée de sa production, il a produit 15 CD-r et/ou DDL en 2019. 26 (sic!) en 2020 et je n'ai pas inclut THE SHADOW OF POSEIDON qui fut réalisé la même année. Groove nl a jugé opportun de nous faire découvrir cette épisode 309 de Adventures in Sound performé le 20 juillet 2020. Cet album est typique des sessions d'improvisations que des groupes Anglais de MÉ institutionnalisaient avec les fameux concerts au Jodrell Bank au début des années 2000. Et par la suite les soirées de Hampshire Jam, de Gatherings et autres festivals du genre dont les Awakenings. Des soirées et festivals qui ont eu leurs descendants en Allemagne, au Pays-Bas et en Belgique.

On réchauffe les instruments avec des sons amphibiens. Si des raies de lumières se devinent de par la couleur des longilignes stries, la nappe de voix chtonienne reste toujours synonyme d'un milieu sinistre. Ce combat entre la translucidité et l'obscurité se gagne par les tonalités prismatiques des synthés et de leurs ombres trahies par les couleurs miroitantes des bas-fonds océanique. Les lamentations spectrales crissent en même temps que ce métal qui semble se tordre de douleur coxalgique industrielle. On entend le bruit des machines battre l'aventure avec des flash d'explosions sonores venant des abysses. The Shadow of Poseidon semble s'animer autour de la 8ième minute avec une faune de bruits composites et les battements pulsatoires de sa mécanique. Des nappes de voix célestes, des sirène de Poséidon, offrent murmures et un spectacle de sons alors que le niveau d'émotivité ne cesse d'augmenter. Mais encore, les ambiances engloutissent ce léger renouveau avec des meuglements métalliques, des crissements des spectres d'océans et des couinements organiques. C'est de cette tonitruante tempête de sons que le séquenceur fait résonner sa présence quelques 30 secondes après la 18ième minute. Le rythme qui sort est timide par rapport à la bruyante enveloppe de sons. Mais il continue sa montée dans un hypnotique mouvement ascendant typique au Berlin School. L'enveloppe prismatique n'a jamais quitté les lieux de The Shadow of Poseidon. Et elle hurle plus que jamais dans sa 20ième minute alors que le séquenceur reçoit les charges d'attaques du Cosmos. Tant qu'il boitille dans ce segment d'ambiances de jeux vidéo.

Il boitille pour mieux se replacer et offrir un intéressant mouvement de rythme ambiant, affichant même une vorace vélocité à l'aube des 29 minutes pour subdiviser la portée des sons avec une tonalité qui danse avec le verre. C’est donc à une chorégraphie du séquenceur et de ses lignes de rythmes qui inondent nos oreilles, remarquant aussi les tonalités annexes qui se multiplient à satiété. Un peu plus et nous serions dans les Terres de Howard the Duck avec cette faune de caquètements et ces bruits organiques de mollusques invertébrés. Modulator ESP trimballe nos oreilles ainsi jusqu'à la 39ième minute, là où le rythme perd de plus en plus de lustre et se laisse submerger à nouveau par une enveloppe de bruits. À partir de cet instant, Jez Creek extirpe une pléthore de tonalités qui remplissent, j'aime entendre scier du bois dans le Cosmos ou le fond des océans, un mouvement ambiant que des percussions sur feuilles de tôle animent légèrement. Nous retrouvons peu à peu les ambiances introductives autour de la 50ième minute alors que The Shadow of Poseidon se met à dériver, ou flotter, alors que des séquences se remettent à danser et même dribbler dans un des meilleurs moments de ce long titre. Un gros rock électronique du genre England School qui émiette peu à peu sa fureur jusqu'à la 60ième minute là où une flûte calme nos émotions puisque bruits à nouveau il y aura pour clôturer THE SHADOW OF POSEIDON.

Le meilleur étant immanquablement pour la fin avec ce genre de MÉ improvisée, il faut savoir s'y rendre. Et Modulator ESP ne facilite pas les choses avec un complexe univers d'effets sonores versus les statuts rythmiques et les ambiances, sans véritables harmonies et ni solos de synthé, qui atteignent parfois un niveau de décibels à faire sursauter ma Lise. Il y a des très bons moments dans ce THE SHADOW OF POSEIDON qui méritent l'attention d'oreilles…pas frileuses!

Sylvain Lupari (01/07/21) ***½**

Disponible chez Groove nl

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