Sylvain Lupari
MYSTICAL LIGHT: Beyond the Horizon (2013) (FR)
“Beyond the Horizon est un album solide de Mystical Light qui jette les bases pour les nouveaux venus dans le domaine du Berlin School”

1 The Awakening 6:52
2 Coko's Theme 8:58
3 Sequencing the Elements 6:43
4 Quantum Lounge 5:50
5 Secrets of Taklamakan 7:23
6 Aurora Borealis 6:49
7 Eternal Peace 7:21
8 Return to Skye 9:03
9 Between Galaxies 8:56
10 The Clava Cairns 4:49
11 Hymn 5:47
Self-Released (CD78:31)
(Based sequenced Berlin School)
Vous vous rappelez Yog Sothoth, ou si vous préférez Michael Wilkes? De ses rythmes lourds et puissants qui ont terrorisés nos oreilles dans Prehistoric Dawn? Eh bien c'est la moitié de Mystical Light. L'autre moitié est André Willms qui sous le nom d'Astral Cookies élabore une MÉ plus près des ambiances cosmiques éthérées. Mystical Light est la fusion des deux genres et leur premier album, BEYOND THE HORIZON, respire de ces deux contrariétés afin de donner un puissant album de MÉ aux dimensions très cosmiques. Du rock cosmique électronique, dans la plus pure des traditions des années analogues où l'ombre des arrangements à la Vangelis surplombe des titres où mélancolie et colère se côtoient dans une surprenante harmonie que Ron Boots a finement orchestré.
C'est avec une ligne de séquences qui fait virevolter ses ions dans une étouffante spirale oscillatrice que The Awakening s'extirpe du néant glacial d'un nouveau skeud. Une sourde pulsation s'arrime à cette ligne alors qu'insidieusement une autre ligne émerge pour faire papillonner des ions argentés. Les pulsations accélèrent la cadence d'un rythme statique qui accueille de fines couches d'un synthé morphique et des riffs cosmiques, permutant sa passivité pour un funk cosmique avec des frappes de batteries déchaînées. Return to Skye poursuit sur cette vision rythmique avec des spasmes d'une ligne de séquence dont la métamorphose est passée inaperçu dans cet intense bouillon électronique. Coko's Theme est un très titre cosmique à la Vangelis où les couches de synthé dessinent des nuages d'éther flottant parmi de séduisantes voix morphiques. Il y a beaucoup d'ambiances ici et on se croirait véritablement dans une navette spatiale, la fenêtre du hublot ouverte, à contempler les étoiles chanter dans des soyeuses nappes astrales. C'est immensément beau. Après ce très beau et doux intermède cosmique, Sequencing the Elements reprend les grandes lignes rythmiques de The Awakening. Les mélodies électroniques plus présentes dans une vision élaborée avec plus de vigueur et de lourdeur. Quantum Lounge efface les réverbérations laissées sur nos murs avec un beau down-tempo atmosphérique. Le tempo est lent et repose sur de sobres percussions où de délicats arpèges égarés tracent les lignes d'une mélodie fragmentée dans de denses voiles morphiques d'un synthé qui répand aussi des planants manteaux de brumes éthérées. Intense, Secrets of Taklamakan ressemble à un hymne de guerre avec ses gros tambours qui roulent et tonnent sous une voix rauque. Les orchestrations sont superbes. Leurs strates ondulantes et hachurées ajoutent une profondeur théâtrale à cette intense chevauchée mythique qui cavale avec lourdeur dans les grandes plaines mongoliennes où tintent des arpèges comme ceux que l'on entendait jadis dans une parade militaire. Titanesque et impressionnant!
Aurora Borealis emprunte les mêmes voies éthérés que Coko's Theme. Les synthés chantent une délicate mélodie morphique qui rejoint les murmures des anges dont les sérénades célestes flottent dans de tendres orchestrations. C'est très beau. Et si on fait jouer ces deux titres dos-à-dos, ça nous amène tout simplement ailleurs. C'est avec des pépiements d'oiseaux chantant au-dessus d'une chorale monastérielle que Eternal Peace étreint notre sensibilité. Les synthés dessinent des caresses de Vangelis tout en épandant un voile obscur où se dandine une ligne de séquences. Les ambiances s'alourdissent et les frappes de percussions harponnent une douceur éthérée qui verse ses larmes sur un rythme devenu plus lourd. Un galop lento où les synthés harmonisent leurs souffles angéliques dans une vision plus austère et plus symphonique avec un timide filet harmonique. Vous vous rappelez Michael Garrison? C'est la première chose qui a frappé mes oreilles lorsque j'ai entendu Between Galaxies. Un titre lourd, bien cadencé avec une approche séquencée qui s'accroche à un bon rinforzando pour s'offrir à des percussions soutenues. Un rythme vivant, martelé sous un lit d'étoiles don