top of page
  • Writer's pictureSylvain Lupari

INDRA: Archives Platinum Three (2016) (FR)

“Tout est si semblable et pourtant si différent dans l’univers d’Indra, comme avec ses 4 structures minimalistes de cet album”

CD 23

1 Wobbling 26:30 2 Elle's Dream 11:39 3 On/Off 11:57

4 The Missionary 26:20

Indra Music (CD-r/DDL 76:28)

(Roumanian & Berlin Schools)

C'est avec une réverbération d'un cornet posté à l'Ouest que les effets sonores de Wobbling se cimentent dans une introduction qui ne laisse présager en rien le fluide écoulement d'un séquenceur qui déjà s'affaire à construire un schéma rythmique subtilement saccadé et amplement ondulatoire, comme ces trains rythmiques de la Berlin School. Des brises caverneuses et des nappes de voix sibyllines étendent un reflet énigmatique sur cette structure qui dégage un débit nettement plus saccadé. Une ligne de synthé développe une fascinante mélodie vampirique qui a toute les apparences d'une comptine pour chérubins d'une autre planète. Une basse pulsation fait entendre le poids de sa résonance dans un contexte où fragilité et lourdeur s'affrontent. Le synthé hésite entre ses solos, ses effets sonores et cette mélodie qui stigmatise notre dépendance pour ver-d'oreille alors que la première confusion naîtra des effets percussifs qui remodulent l'approche ambulante pour un kaléidoscope d'effets percussifs et sonores. La vision de Wobbling change totalement autour des 10 minutes avec cette avalanche circulaire qui avale le dernier brin de mélodie. Nimbées d'un voile tissé dans une vision psychédélique, les prochaines minutes de ce premier titre à ouvrir PLATINUM THREE sont une escalade vers la créativité qu'Indra cerne toujours dans sa vision minimaliste. La musique est vive et plutôt entrainante, comme une semi-transe dans un techno morphique, jusqu'au point des 20 minutes où une séquence isolée sautille en saccade afin de guider Wobbling vers une zone de brume et d'effets cosmiques dans une finale qui respire un peu de cette substance qui l'avait initié. Enregistré dans les années 13-14, PLATINUM THREE nous rapproche de la grande dernière de cette méga production d'archives sonores du musicien/synthésiste Roumain. Et ça été tout un univers de découvertes où tout se ressemble et où rien n'est pourtant pas identique. C'est aussi ce genre d'album qui inspire les fans d'Indra avec 4 longues structures centrées sur des rythmes hypnotiques et dont les lentes évolutions servent la cause des nombreuses couches de mélodies et de rythmes supplémentaires qu'Indra conçoit avec sa vision enrobée d'une sensibilité et d’une compréhension de l'art minimaliste électronique qui lui est très personnelle.

Elle's Dream propose une figure de rythme ambiant qui ondule dans une trajectoire de zigzag horizontale. Une ligne de basse séquences ronronne donc délicieusement, montant et descendant dans le jargon des percussions électroniques qui ajoutent un minimum de vélocité à cette structure minimaliste. Oscillant lentement tout au long de ses 11 minutes, Elle's Dream accueille des arpèges timides et fragiles qui pétillent comme des bulles de musique, alors que d'autres semblent tomber des nues. Le synth façonne des solos qui pleurent comme ces ondes d'un Thérémine. Une voix de déesse astrale colle ses chants séraphiques et une autre ligne d'arpèges, plus en mode de boucles séquencées, dansent dans ces ambiances qui étendent même une brume anesthésiante. Près de 12 minutes peuvent paraître long? C'est mal connaître Indra qui sort toujours une nuance dans la voluptuosité de son rythme astral ou encore dans son approche mélodieuse où un arpège s'absente à quelques occasions. Un très bon titre qui ne laissait pourtant pas présager cette option à sa première écoute. On accroche tout de suite au rythme sensiblement spasmodique de On/Off. Entraînant avec ses boums de basses pulsations et de caisse grave, il éclot par une ligne d'oscillations nerveuses qui sautillent fébrilement sous les caresses de bons solos de synthés dans une même symbiose tonale. Ce sont les percussions qui développent cette approche de semi-rock et semi-danse convulsive avec des auréoles d'arpèges qui chutent dans une chorégraphie de mouvements ascendants. Le rythme entraînant et la mélodie accrocheuse sont au rendez-vous dans ce titre. The Missionary est moulé dans les mêmes espaces et visions que Wobbling. Soit évolutif avec une belle collection d'arpèges et de séquences qui s'ajoutent de fil en aiguille tout au long de ses 26 minutes. Son approche est timide avec des arpèges qui dansotent sur une structure qui monte et descend, comme ces amples boucles de rythme et de mélodie du genre Berlin School. Les harmonies des accords tintent comme dans le superbe Mirage by Klaus Schulze. La vélocité est ajustée au style Indra lorsque le carrousel augmente la vitesse d'un cran. Le synthé lance des solos alors que d'autres accords arrivent en renfort, augmentant la masse mélodieuse de The Missionary. Une brume soporifique s'élève après les 6 minutes alors que les percussions crachent des effets vaporeux tout en augmentant toujours très sensiblement la cadence du rythme qui reste toujours dans sa philosophie minimaliste. Et peu à peu, Indra enrichit sa texture musicale en apportant des couches de mélodies supplémentaires, des orchestrations et des percussions plus accentuées autour des 13 minutes. Moment où des effets sonores inondent le ciel musical de The Missionary. La 16ième minute nous amènes vers une zone ambiosphérique que l'on imagine comme une forêt tropicale humide avec une faune sonore active d'où émerge de façon sporadique des éléments de rythmes et de mélodies qui nous sont familiers et qui se reconstruisent dans une finale puisée dans les éléments de la 13ième minute. Du grand Indra, toujours plaisant à entendre. À chroniquer!

Sylvain Lupari 20/05/19 ****¼*

Available at Indra's Bandcamp

81 views0 comments

Recent Posts

See All
bottom of page