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  • Writer's pictureSylvain Lupari

NIGEL MULLANEY: 31 (2020) (FR)

“Surprenant où l'inattendu prend tout son sens dans une enveloppe sonore qui transcende toujours un peu plus les limites de la créativité de DiN Records”

1 Dusk is the Musk 7:29

2 Running Rings 6:25

3 You can see my House from up Here 5:27

4 Done Processing 5:59

5 Dutch Knowledge 6:29

6 Ghost Dog 7:50

7 Lethargy 6:18

8 M606 7:22

9 Black Foot 4:19

10 Older 5:17

11 The Lost art of Peace 7:28

DiN 61 (CD/DDL 70:54)

(Electronica, Psybient, Psybeats)

Nous sommes habitué de voir le nom de Nigel Mullaney avec celui de Jonathan Jowett, et dernièrement avec Ian Boddy dans le splendide Schemes & Ruses à la fin de 2019. En fait, 31 semble être son tout premier album solo. Ce titre découle d'un projet que Nigel s'est imposé; soit celui de composer un titre par jour tout le mois de Janvier 2018. En studio ou sur la route, chacun de ces titres étaient enregistré sans repiquages, ni mixages. Cela a donné plus de 4 heures de matériel qu'Ian Boddy a soigneusement écouté et organisé, comme il le fait si bien avec les compilations Index, dans un long mixage de 70 minutes. Le résultat est un album tout à fait séduisant où l'inattendu prend tout son sens dans une enveloppe sonore qui transcende toujours un peu plus les limites de la créativité de DiN Records.

C'est dans une forme d'Électronica tribale que des ondes de synthé séraphiques poussent Dusk is the Musk vers cette nouvelle aventure en sons de DiN. Leurs chants dessinent des arches de sérénité avec de belles orchestrations qui visent un pinacle d'intensité. On entend des flûtes gémir alors que le mouvement se transforme en vent avec une clarinette qui chante dans un nouveau noyau d'intensité. Des pulsations, autour de la 4ième minute, dirige doucement la musique vers une sphère de percussions où divers éléments forgent une structure gentiment désordonné qui laisse toute la place à cette clarinette et à ses chants arabiques. Running Rings annonce les vrais couleurs de 31 avec des lignes de réverbérations qui sculptent une ossature rythmique dans un univers de psybient. Le rythme est entraînant avec des effets sonores très bariolés qui compétitionnent avec un haut rendement d'effets percussifs et de ses dérivés organiques. On tape du pied et on roule du cou, jusqu'à un bref intermède d'ambiances qui relance une structure nettement plus animée. Du très bon Électronica! You can see my House from up Here propose une zone de flottation entre un Électronica pas trop dur et un bon synth-pop bien encadré par divers effets de rythmes sous-jacents et par une faune d'effets sonores bien plus intéressante que le rythme. Cette faune riche en innovations du synthé modulaire et les multiples dérivés des effets percussifs rehaussent la dimension très progressive de cet album. Après une lutte entre lignes oscillatrices très actives qui se joue dans un décor sonore des plus intéressant, Done Processing se détache en offrant un rythme sec qui est fixé à de bonnes percussions et ces lignes oscillatrices nimbées de basse. On est à la limite d'un gros rock électronique anglais ici. Et on dirait que plus nous avançons dans 31, et plus les effets sonores deviennent plus originaux. Dutch Knowledge est un magnifique morceau! Un drame musical imprégné d'une vision cinématographique assez intense, au niveau des arrangements orchestraux et des ambiances, qui nous donne des frissons à l'âme tout en faisant flotter et entrelacer les poils de nos bras.

Un mouvement stroboscopique flottant attire Ghost Dog jusqu'à nos oreilles. Plus près du Cosmos que des entrailles de notre Terre, les ambiances psychédéliques et morphiques font dériver le vaisseau de Ghost Dog jusqu'à ce qu'il se fasse harponner par un rythme sec qui est animé par des percussions et par leurs gaz percussifs. Possiblement du Ambient House, la structure rythmique entraîne nos pieds mais garde notre esprit bien rivé sur cette enveloppe de psybient qui encerclera le titre dans une ultime finale ambiante. Ici, comme sur la finale de Dusk is the Musk, un piano nous rappelle l'échelle de dimensions qui existe dans 31. Lethargy est un peu plus vivant avec des boucles d'oscillations rythmiques bien attachées aux percussions dans un genre de Hip-Hop flottant. La faune percussive et les effets sonores ici sont encore plus originaux qu'au début de l'aventure de ce premier album solo de Nigel Mullaney. Avec Older, M606 propose les textures les plus rythmiques de l'album. Les lignes d'oscillations saccadées qui tournoient autour d'une ligne de basse aux accords organiques s'accrochent à des patterns de percussions venus de la planète Dance Music! C'est très entraînant avec des lignes de séquences autant saccadées que manipulées en forme de dribbles. La structure hésite entre les embranchements offerts par des phases plus méditatives avant de reprendre sa forme usuelle. Quant à Older, il garde le pied sur l'accélérateur avec sa structure lourde de ses nuages d'oscillations radioactives. Dès l'ouverture et ses basses pulsations, on sait que Black Foot sera taillé dans le mystère des rocks lourds et lents à la The Cure. C'est un titre intense avec des lignes de riffs continus qui beuglent dans un environnement picoré par de multiples effets sonores. C'est le genre de musique pour films d'horreur avec une vision gothique. La seconde partie est tout simplement hallucinante! Imaginer maintenant lorsque suivi de Older! Et comment conclure ce magnifique album? Avec un titre aussi intense et poignant, moins les arrangements, que Dutch Knowledge. Et c'est ce que le rythme lent et suggestif de The Lost art of Peace propose. Quelle façon de conclure un splendide album qui se dompte plus facilement qu'on pouvait imaginer après les quelques 120 secondes…

Sylvain Lupari (14/03/20) ****½*

Disponible au DiN's Bandcamp

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