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  • Writer's pictureSylvain Lupari

NORD: Linking the Stars (2020) (FR)

Je n'ai rien à reprocher à cet album, sinon souhaiter qu'un jour il aboutisse dans les mains de Ron Boots

1 Prologue. Sequence 1 & 2 8:09

2 Up in the Sky 9:04

3 Reaching the Stars 13:33

4 The Falcon. Linking the Stars 13:04

5 Between the Stars 10:06

6 Orbiting Forever 9:57

(DDL 63:54)

(Electronic Progressive Rock)

Ça commence avec une approche séquencée qui n'est pas sans rappeler l'unique Vangelis dans un croisement entre Pulsar et Albedo 0.39. Sauf qu'ici, le mouvement circulaire est plus animé avec une grosse ligne de basse qui dirige l'axe d'un rythme que des grosses caisses symphoniques tentent de briser. Sauf que Prologue. Sequence 1 & 2 ne l'entend pas ainsi. Cette première ossature rythmique se noue à une seconde qui est plus animée, plus vive avec de longilignes anneaux dont la boucle se boucle dans un court rayon de résonances. L'impression d'aller plus vite est bien restituée, alors que la pluie des solos de synthé acrobatiques détourne notre ouïe qui saisit les cliquetis percussifs. Et comme ça, Prologue. Sequence 1 & 2 se dirige dans un heavy-rock progressif à la Deep Purple, sans Ritchie Blackmore mais un John Lord agressif. Finalement, Nord a réussi son ambitieux projet de connecter deux univers musical sous sa supervision. LINKING THE STARS, quel beau titre, propose plus d'une heure de musique où la MÉ s'allège de quelques superflus pour infiltrer de superbes phases de rock progressif enlevant et par moments assourdissant dans un de ses meilleurs albums depuis très très longtemps...

Empruntant cette même vision d'intensité avec des gros accords résonnants, le mouvement ascensionnel du séquenceur qui ouvre Up in the Sky est en tous points conforme avec la vision de son titre. Ce rock cosmique est bien arrosé d'effets sonores imaginés du Cosmos que l'on entend depuis le début des années 70, en plus d'autres très bons solos de synthé qui semblent vouloir flirter avec une tonalité de guitare. C'est d'ailleurs avec ce synthé que Nord perce l'opaque toile tissée dans les effets sonores du passage d'une navette spatiale qui préservait l'introduction de Reaching the Stars. Les solos sont vifs et aigus, un peu comme si Sztakics István Attila torturait son synthétiseur. Le séquenceur est en mode Software et tente des percées dans une moisson sonore riche de sa vision intersidérale. En fait, nous dérivons dans un Cosmos sobre de ses effets sonores, mais riche des lignes et solos de synthé qui franchement m'étonnent avec ce partage des visions de Nord pour la MÉ et le rock progressif. C'est autour des 9 minutes qu'un mouvement oscillatoire décolle lentement, ayant même besoin des percussions pour finalement greffer un rythme qui sert encore la cause d'autres très bons solos de synthé.

Un titre enlevant et puissant qui peut découdre nos tympans, The Falcon. Linking the Stars est le gros titre de LINKING THE STARS. Le séquenceur s'échappe de son bouillon cosmique après 100 secondes. Son rythme est fluide et armé de multiple oscillations. Une autre ligne coule en sourdine dans un décor qui survit par la noblesse des solos d'un synthé qui semble être posséder par une boîte de fuzz-wah-wah. Les percussions s'arriment pour souder une structure de rock progressif enlevante, prétexte pour le synthé de tisser la complexité texturale des solos d'un synthé qui me fascine les oreilles depuis que j'ai actionné le piton PLAY de mon streamer. La musique explore son territoire conquit par un rythme accrocheur d'un séquenceur aussi habile que le synthé pour explorer et dompter des phases d'ambiances vicieusement attaquées par le synthé avant de reprendre sa véritable forme rythmique même pas deux minutes plus loin. La première partie de Between the Stars est songée dans les mystères occultes du Cosmos. Le synthé est toujours la vedette entre ces étoiles et guide l'éclosion pacifique du séquenceur avec des lignes mouvantes de lourdeur et de résonances. L'explosion arrive un peu avant la 8ième minute, propulsant Between the Stars dans un gros hard-rock symphonique soudé par des riffs en rafales. Un puissant passage trop court pour être apprécier à sa juste dimension. Un filon que Nord aurait pu exploiter et qui arrive trop peu trop tard dans le titre. Mais Nord se reprend avec le rythme ambiant et pulsatoire de Orbiting Forever. S'extirpant d'une ouverture d'ambiances où le synthé fait agoniser ses larmes, il sort de sa matrice un peu avant les 4 minutes. Le rythme est sournois avec son effet pulsatoire doucement crémer par des orchestrations. Il prend une tangente plus saccadée quelques 40 secondes plus loin. Les solos et des effets de psybient camouflent une vision soutenue qui explosera autour des 7 minutes avec des riffs arides et des percussions enlevantes. Les staccatos coulent avec entrain alors que les solos sont tels que l'on croirait que Eddie Van Halen a troqué ses six-cordes électriques pour un synthétiseur.

Des solos de synthé magiques et étonnants qui survolent et fouettent des rythmes entraînants, comme orner des phases ambiantes avec une calligraphie poétique, LINKING THE STARS est un puissant album de Nord. La MÉ du musicien Roumain est sans complexe devant les amplitudes d'un hard-rock progressif. Hormis une certaine longueur dans Between the Stars, je n'ai rien à reprocher à cet album, sinon souhaiter qu'un jour il aboutisse dans les mains de Ron Boots. Chapeau mon ami!

Sylvain Lupari (16/07/20) ****½*

Disponible au Nord Bandcamp

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