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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Nord Mare Nubium (2016) (FR)

Updated: Oct 17, 2022

Ne serait-ce que pour ses 15 premières minutes ... Mare Nubium mérite d'être la porte d'entrée de l'univers du Nord

1 Mare Nubium Part One 24:52 2 Mare Nubium Part Two 18:16 3 Mare Nubium Part Three 9:32 Nord Music (DDL 52:49) (Ambient beats, sequencer-based style)

Les Roumains ont décidé d'envahir le marché de la MÉ réalisée en masse! Deuxième album de Sztakics Istvan Attila en 2016, MARE NUBIUM se veut un vaisseau musical où l'auditeur est submergé par une mer de nuages cosmiques. C'est une expérience sonore au pays de la production de masse où Nord aborde nos oreilles avec une puissante première partie qui jettera ombrage aux 28 autres minutes d'un album qui a tous les attributs pour séduire, dont Mare Nubium Part One! Quoique le reste ne soit pas vilain du tout...

Des accords fragmentés dans l'oubli s'assemble afin de former l'embryon des émotions qui gravite autour de Mare Nubium Part One. Des larmes de synthé pleurent sur cette assemblée de tonalités disparates alors que tout doucement se sculpte dans notre horizon auditive les ambiances de cette longue introduction aux paresses d'un rêveur dans sa lune. Le synthé est délicat. Divisant sa présence avec des ondes sombres et des vagues qui dérivent comme de lentes orchestrations encore primitives, il libère aussi ces tonalités de prisme qui pétillent, scintillent et tintent des balbutiements harmoniques qui rôderont tout au long du voyage cosmique de MARE NUBIUM. Un mouvement de séquence se forme à l'intérieur de la 5ième minute. Palpitant comme un cœur excité, le mouvement est comme ces rodéos de séquences qui roulent sur eux-mêmes sans jamais exploser. Sauf qu'ici, l'écho de son pouls enrichit les éléments ambiosphériques en libérant des ions séquencés qui roulent en boucle avec plus de vivacité. Ces séquences se nomment des Franke! Et sans avertissement, le rythme est déjà ancré entre nos oreilles. Le bassin de tonalités disparates qui erraient dans le cosmos resserre ses tons afin de créer une enveloppe d'émotivité qu'un superbe piano cajole d'une mélodie à faire pâlir tout fan de Vangelis. Le synthé étend sa toile orchestrale et le crescendo, qu'on sentait venir depuis une couple de minutes, émiette de plus en plus son effet de surprise. C'est les roulements de percussions aux abords des 8:22 qui nous fait monter le poil sur les bras. Et ce piano! Divin, il trace une mélodie avec des notes hautes qui nous mangent l'âme. On oublie les multiples cercles des séquences qui font rouler le rythme, tant la mélodie est superbe. C'est un maillage de Tangerine Dream, pour les séquences et de Vangelis, pour les harmonies du piano, qui est nappé d'un synthé qui multiplie ses airs avec des solos en forme de lasso dont la tonalité reste unique à la signature de Nord. À 10 minutes, nos émotions requièrent une pause. Un pause ambiocosmique avec une nuée de tons qui roulent en boucles, comme des mouvements de torches en feu que l'on bascule dans les pénombres de la nuit. Les orchestrations reviennent hanter nos sens. Et l'on se souvient alors de cette séduisante première partie qui hante toujours nos sens, même dans ce long passage à vide. Une longue phase ambiosphérique d'une douzaine de minutes avant que le rythme redevienne plus féroce mais un peu moins séduisant que les 10 premières minutes de Mare Nubium Part One.

Mare Nubium Part Two amorce son voyage psychédéli-cosmique avec des tons dans l'océan cosmique qui résonnent comme des gouttes de prismes dans des nappes de synthé et leurs formes de torsades qui bourdonnent comme des râles réverbérants. Des élytres de métal picorent ce silence troué de sons fragmentés. Le mouvement, ainsi que les ondes réverbérantes, tracent un rythme ambiant qui se nourrit de la disparité des tons. Le synthé lance des harmonies flûtés. Deux coups rapides de pulsations et une ligne de séquences circulaires s'arriment aux élytres, structurant un délicat rythme morphique qui engraisse son état avec l'ajout d'autres séquences qui papillonnent en parallèle. Le crescendo ici est dans l'approche rythmique. Sauf qu'il n'y a pas d'explosion. Plus statique que mobile, le rythme accroît sa vélocité avec une nuée de tonalités et des torsades électroniques jusqu'aux portes des 8 minutes. Là, il transfère son énergie à une bonne ligne oscillatrice qui ondule comme un serpent des mers. Un serpent qui se métamorphose en pulsation unique qui émet des radiations rythmiques et pousse le rythme dans un état stationnaire, mais très pulsatoire, comme une horde d'unijambistes qui dévalent les invisibles corridors du cosmos. Structuré en 3 phases, un peu comme Mare Nubium Part One mais dans une enveloppe de rythme plus soutenue, Mare Nubium Part Two est un exercice de rythme ambiant nourri par une surabondance de tons et de séquences qui se regroupent constamment autour d'une phase hypnotique. Et c'est tout le contraire avec Mare Nubium Part Three et sa bande d'oscillations qui dansent comme des tiques qui se font brasser sur un convoyeur. Le mouvement est noué dans des saccades intermittentes qui vont et viennent, permutant avec des SOS intergalactiques qui perdent la force de leurs rayons dans les rampements et bourdonnements d'une ligne de basse et de lignes de synthé qui balaient les horizons intersidéraux comme un œil géant et ses lamentations gargouillantes.

Voyez! Entendez! L'imagination est sans limites dans ce nouveau conte cosmique de Sztakics Istvan Attila. Certes, le faiseur de sons Roumain est aussi prolifique que les destins de nos ombres, mais il réussit tout de même à soutirer de petits joyaux qui valent le débours dans ce MARE NUBIUM. Ne serait-ce que pour ses 15 premières minutes...

Sylvain Lupari (30 Mars 2016) ***¾**

Disponible au Nord Bandcamp

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