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Writer's pictureSylvain Lupari

NORD: Pictures from a Distorted Mirror (2021) (FR)

Très bonne MÉ qui voyage entre un style conventionnel avec un zeste de cosmique, de Hard et Heavy, ainsi que de Berlin School

1 Part I 15:31

2 Part II 17:45

3 Part III 11:15

4 Part IV 6:33

5 Part V 11:09

6 Part VI 10:46

(DDL 73:01) (V.F.)

(Berlin School, Cosmic, E-Rock)

Comment il fait? Je ne le sais pas! Dans un album qui nous laisse perplexe à l'écoute des 2 premiers titres, Nord réussit à tisser une toile de séduction qui nous entraine dans une spirale électronique où il faut, en premier lieu, apprivoiser une flore défrichée sur une autre planète. Par la suite, il faut s'habituer à des structures statiques pour finalement crouler sur une dose de rythmes sauvages où le Hard Rock Gothique flirte avec la Berlin School dans une gymnastique rythmique toujours en appétit. En fait, PICTURES FROM A DISTORTED MIRROR est un album qui progresse lentement, déployant ses pièges de séduction ici et là, avant de nous avaler pour de bon à son troisième niveau.

PICTURES FROM A DISTORTED MIRROR nous offre une première partie tout en suspension. C'est avec une chorégraphie d'ondes zigzagantes que Part I migre vers nos oreilles. Intro de brume et de demi-cercles ondoyants, l'art de la MÉ se fait entendre par des babillages de petits poussinets en plastique lorsque des effets percussifs à la Jean-Michel Jarre et une lente ligne de basse rampante tentent d'activer le rythme. Vampirique, cette somptueuse basse livre duel à cette brume qui ne cesse de se déplacer et d'opaliser sa blancheur. Les effets percussifs deviennent de plus en plus insistants, suivant la phonétique gutturale de la basse qui attise l'éveil du synthé. Un synthé qui multiplie les solos, même que certains sont délicieusement aigus. Une chose en amenant une autre, ce sont les percussions et les effets percussifs qui entrent dans ce mouvement stationnaire. Certains effets revêtent une tonalité de bille qui se met à dribbler sur une enclume, alors que les vrais percussions électronique répondent à l'appel des 10 minutes. Malgré ce renouveau d'intensité et cette faune musicale compressée à une limite inimaginable, Pictures from a Distorted Mirror - Part I ne restera qu'un long prélude sans coït. Un très beau et long prélude qui flirtera même avec une vision cosmique. C'est l'héritage obtenu de Part II, un autre titre intense qui demandera un gros 9 minutes avant de laisser entendre un rythme assourdit par une masse musicale statique. Le rythme tente de respirer et de nous entraîner dans une spirale que déjà une 3ième option, pas plus animée, s'offre à nos oreilles autour de la 12ième minute. Un chapelet ruisselant de séquences active les ambiances toujours nimbées d'une vision cosmique. Mais là aussi, une autre ouverture se crée pour un autre changement de peau qui n'a plus d'importance rendue là.

Pictures from a Distorted Mirror - Part III emprunte aussi une approche cosmique pour amadouer nos oreilles. Des petites perles tonales éclatent de blancheur dans un cosmos noir, leurs éclats nourrissant de plus en plus le décor. Un décor qui prend vie avec de nouveaux trésors à offrir à ces lignes qui peignent l'horizon de Part III de couleurs pastel et écarlate. C'est une transformation du synthé qui fait gémir des solos dans ces couleurs, couvant un rythme au débit nerveux. Nous sommes à la barrière des 5 minutes et le rythme spasmodique respire dans une forme de staccato alors que les éléments percussifs me font entendre cette queue de crotale danser et respirer. L'explosion arrive après la 7ième minute! Le martèlement des percussions abat ces solos qui tombent lentement au combat dans un passage où Nord n'a rien à apprendre du Hard Rock Gothique! C'est sec et violent avec une tempête de riffs qui déferle sans égard à la structure en place qui s'accroche à une ligne stroboscopique. Bruyant et divin! Part IV suit avec une approche à la Halloween dans un mouvement circulaire au débit trop rapide pour sonner comme la mélodie de John Carpenter. Le mouvement continue sa progression en exploitant toujours une faune sonore qui séduit avant de tomber dans une phase plus rock progressive électronique. Après une lente ouverture morphique, Pictures from a Distorted Mirror - Part V s'éveille avec une approche pulsatrice sous un ciel lourd des brumes et orchestrations, quelques secondes avant la 5ième minute. L'explosion sera moins violente que Part III mais tout autant entrainante avec une vision très électronique. Parlant électronique, Pictures from a Distorted Mirror - Part VI suit l'évolution d'un bon crescendo en étant enrobé de bons effets percussifs assez créatifs. Le séquenceur forge une ligne zigzagant sous un ciel illuminé d'une fusion d'effets électroniques et organiques dont la conclusion sera un rock électronique très Berlin School.

Comment Nord fait? Je ne sais toujours pas, mais il parvient à constamment soutirer notre attention dans des albums fait à la chaine dans son propre studio-maison et offert en téléchargement. Changeant même de style à l'intérieur de ses albums. Comme ici où sa MÉ voyage entre un style conventionnel ayant une extension pour du Cosmique, le Hard et Heavy ainsi que le Berlin School. Tout ça à la même adresse. C'est Nord!

Sylvain Lupari (02/04/21) ***¾**

Disponible au Nord Bandcamp

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