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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ODYSSEY: Music for Subway (Symphony for Analogues) (2012) (FR)

C'est un album enchanteur construit autour des influences d'un artiste qui a littéralement propulsé la musique cosmique hors de son orbite

CD 1 (49:36)

Music for Subway - Station 1 to Station 10

CD 2 (47:13)

Music for Subway - Station 11 to Station 20

(DDL 96:49) (V.F.)

(Poland School, Progressive EM)

À l'heure où le numérique et l'informatique inondent les studios et les sous-sols de compositeurs de MÉ, l'analogue refait tranquillement surface. Sculpteur de textures sonores et musicales, le synthésiste Polonais Tomasz Pauszek a décidé de rendre hommage au berceau de ses influences en composant un album entièrement conçu avec des équipements analogues. MUSIC FOR SUBWAY (Symphony for Analogues) est une longue symphonie électronique couchée sur 20 tableaux répartis en 2 actes. Odyssey plonge l'auditeur dans une étonnante immersion sonore d'un univers musical qui n'a point de frontières et où les ambiances cosmiques embrassent de fins rythmes poussées par des oscillations aux courbes raffinées. Même si les influences de Tomasz Pauszek vont de Tangerine Dream à Klaus Schulze, en passant par Mike Oldfield et Kitaro, MUSIC FOR SUBWAY (Symphony for Analogues) est puisée dans les bassins électroniques-galactiques de Jean-Michel Jarre avec toute la faune sonore des Voies Lactées tracée par Vangelis. Bref, un séduisant cocktail musical qui étale toute sa splendeur avec une bonne paire d'écouteurs. Après les musiques pour aéroports et pour élévateurs voici la toute nouvelle quintessence en art électronique analogue; la musique pour stations de métro.

Comme lorsque nous entrons dans une station de métro, MUSIC FOR SUBWAY (Symphony for Analogues) étale ses ambiances avec de denses vagues cosmiques qui passent au-dessus des passagers et déferle à travers les rampes de la Station 1 avec un rythme hoquetant qui roule en boucle sous de suaves harmonies synthétisées. Vous pensez être dans les terres de JMJarre? Vous avez tout à fait raison! L'approche rythmique et les harmonies sont terriblement près des mélodies et musiques cinématographiques du cinéma Français. Le tempo est délicieusement vieillot et frôle les cadences underground de Space Art avec un synthé dont les brises acuités forgent une mélodie électronique qui chante dans nos oreilles avec une déconcertante fragilité. Ces blizzards stridents s'engouffrent dans la Station 2 tel des ululements des ondes Martenot qui flottent et errent parmi les cliquetis bigarrés d'un tramway cosmique. Tout au long de sa symphonie électronique analogue, Odyssey mélange habilement les rythmes et ambiances avec une séduisante et créative approche mélodique. Station 3 est superbe avec son rythme fantomatique moulé dans des amplitudes et réverbérations qui roulent en boucle sous des cliquetis de cymbales et des souffles spectraux dans un néant éolien garni d'une incroyable faune sonore qui sépare le rythme de son enveloppe cadencée. Majoritairement statique, le mouvement offre de fines variations qui modulent Station 3 dans un long délire cosmique. Station 4 offre un rythme plus lourd qui pulse avec frénésie dans un tunnel orné de fumée ocrée et d'électricité bleutée. Station 5 est une fine symphonie qui pourrait s'apparenter à une sombre mélodie pour le Fantôme du Tramway avec ses tonalités d'orgues qui roucoulent dans les ombres de ses harmonies. Station 6 offre une belle mélodie lunaire qui chante sous un lit d'arpèges grouillant d'une vie organique. Après un Station 7 qui s'apparente à Station 1, Station 8 déploie une autre belle mélodie finement découpée dans l'écho des boucles de synthé qui chante sous les rondes pulsions d'un train cosmique roulant dans des perturbations intergalactiques. Les fines mélodies moulées dans les mélancolies françaises se succèdent sur ce premier CD qui se conclut avec deux autres aubades aux odeurs de virginité spirituelles.

Le CD 2 ouvre avec une approche menaçante avec des tonalités de couches d'orgue qui s'empilent dans un univers cosmique, pavant la voie au très beau Station 12 et son rythme entrainant à la Oxygene dont les effets sonores en tapissent l'arrière-plan. Après les planants et stridents Station 13 et Station 14, Station 15 donne un fin rythme oscillatoire qui ondule parmi des arpèges cristallins dansant en parallèle d'un rythme qui étend ses harmonies paradisiaques jusque dans la structure de Station 16, l'un des bons titres de MUSIC FOR SUBWAY (Symphony for Analogues). Ce CD 2 est un peu plus ambiant avec de courts titres plus cosmiques que rythmiques, comme Station 17 et Station 18 où les ambiances à la JMJarre inondent notre ouïe avec une poésie cosmique qui fait bon réentendre. Même les rythmes sont encastrés dans ces ambiances rêveuses, un peu comme le mouvement rotatif de Station 19 qui n'arrive pas à se défaire d'une emprise linéaire aux ornements intersidéraux. Station 20 conclut cette symphonie des textures sonores analogues avec un fin rythme abstrait que de fines harmonies célestes relayent dans un rôle aussi obscur qu'absent.

On ne peut ne pas aimer MUSIC FOR SUBWAY (Symphony for Analogues) qui est un séduisant album puisé dans les influences pour un artiste qui a littéralement propulsé la musique cosmique hors de son orbite. On croirait entendre Jean-Michel Jarre dans tous les recoins de ce dernier opus de Odyssey qui est une agréable symphonie lunaire avec une multitude de rythmes délicats qui se réfugient dans la quiétude de la Mer de la Tranquillité. C'est superbement beau et poétique. On a toujours cette impression de flotter entre deux mondes qui, s'ils ne sont pas à porter de pieds, sont à porter d'oreilles.

Sylvain Lupari (05/08/12) *****

Available at Generator Pl

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