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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Ian Boddy & Parallel Worlds Exit Strategy (2011) (FR)

Updated: Dec 11, 2022

C'est un bel album où les ombres rencontrent la lumière mélodieuse d'un jour tamisé par les lourds voiles de mellotron

1 Portal 4:44

2 Impresario 8:01

3 Soliloquy 6:53

4 Entwined 7:20

5 Exit Strategy 10:08

6 Hidden 4:59

7 Return 9:44

(DDL 51:49)

(Dark Ambient, Modular, Berlin School)

Le label DiN de Ian Boddy s'est toujours spécialisé à offrir une musique qui transcende les frontières habituelles d'une MÉ conventionnelle et même progressive. Empreint de mysticisme et d'étrangéité, unique à l'univers sonore du duo Ian Boddy et Bakis Sirros, EXIT STRATEGYest un album où la musicalité n'a d'égale que la créativité du duo très éclectique. Oui, on peut-être musical tout en étant créatif! Tissé à même les sculptures ambiantes aux sonorités composites de Bakis Sirros et habillé de lentes et langoureuses couches de synthé de Ian Boddy, cette première collaboration du boss de DiN et de Parallel Worlds éjecte entre nos oreilles une envoûtante musique industrielle qui niche entre les lourdes zones atmosphériques et les rythmes hésitants à la Redshift et Arc. Un beau dosage où la musique est comme nulle chose ailleurs. Ici, comme dans un univers parallèle!

Portal nous nous invite à cet obscur et ténébreux univers métallique avec de sombres mugissements méphistophéliques qui flottent au-dessus de percussions feutrées. Des percussions/pulsations aux effets de ventouses résonnent dans un univers strié d'ululements métalliques. De fins chapelets cristallins défilent dans une pure ambiance abstraite où les lamentations diurnes flottent telles des âmes errantes avant que Portal ne se dirige vers un lourd rythme statique et infernal. Un bref mais lourd moment où les esprits se révoltent et s'apaisent pour infiltrer le monde plus musical de Impresario. Se protégeant derrière des ambiances absconses, Impresario évolue entre différents segments rythmiques garnis de percussions aux multiples sonorités hétéroclites. Il s'envole lentement avec des couches de synthé, ainsi que de belles nappes orchestrales mouvantes et ondoyantes. Ce mouvement prend une tangente plus animée avec un rythme toutefois lourd et lent qui oscille sous de sinueuses réverbérations de strates aux hurlements d'effroi et des percussions/pulsations métalliques-éclectiques. Un lourd mouvement au rythme un peu flou où les réminiscences de Arc et Redshift se font entendre sur des pulsations glauques et un délicat piano diabolique qui étale un léger ricanement sur une structure rythmique en perpétuel renouvellement. L'intro de Soliloquy nous enveloppe d'un doux voile serein. Au loin on y entend des tic-tacs qui battent de façon arythmique. Une bonne ligne de basse façonne une structure légèrement pesante alors que Soliloquy dévie sur un lent rythme doux et sensuel avec de belles percussions cristallines. Le piano échappe et entremêle ses notes parmi de belles strates réconfortantes, quoique toujours un peu sombres. C'est un très beau titre, entre la beauté et la noirceur, qui dissipe les brumes ténébreuses des 2 premiers titres et qui se veut un bel intermède avant de plonger dans Entwined, un long titre ambiant aux obscures atmosphères où sonorités hétéroclites meublent un long mouvement remplis de souffles noirs qui expirent dans un sombre jardin infesté de criquets métalliques.

L'intro de Exit Strategy trempe dans une ambiance très glauque. J'y entends des inspirations de Johannes Schmoëlling alors que le rythme s'anime lourdement avec des accords qui transcendent en sphères ascendantes. Des accords qui grimpent sur un lourd et lent mouvement sinueux parfumé de lourdes couches métalliques et animés d'une bonne ligne de basse et de percussions hétéroclites. Le rythme glisse dans une indécision où de superbes et étranges sonorités façonnent d'étonnantes percussions sur une structure endémique où de suaves et prenantes strates métalliques survolent de belles bribes mélodieuses. Hidden est un peu dans le moule de Entwined. C'est un titre sombre et ambiant qui prend forme avec une nébuleuse intro où de fines pulsations éparses éveillent un monde sombre et ses couches lugubres. Les ambiances sont vaporeuses avec des lamentations de synthé et des souffles métalliques qui flottent et hurlent entre des cerceaux métalliques aux cliquetis musicaux. Et tranquillement Hidden s'éteint dans l'introduction de Return et son rythme incertain qui pulse dans une ambiance très intimiste où les mellotrons chantent de belles mélodies poignantes sur un rythme hésitant. Oscillant entre deux phases rythmiques, l'ambiant et le rythme fragmenté, Return progresse avec de lents pas de loups qui enjambent une évolution rythmique constamment freinée par des éléments musicaux éclectiques et des élans retenus que les voiles flottant du mellotron embrassent et étreignent de leurs vaporeuses brumes musicales. C'est une superbe façon de conclure un très bel album d'une musique toujours aux antipodes de ses rythmes versus les ambiances et les harmonies.

À ne pas en douter, EXIT STRATEGY est à la hauteur de ce que l'on peut s'attendre d'un duo fasciné par l'art du modulaire. C'est un très bel album où les ténèbres rencontrent les lumières mélodieuses d'une journée tamisée par les lourds voiles de mellotron et de synthé aussi nébuleux que céleste. Oscillant entre les rythmes lents, lourds et francs ainsi que les sombres ambiance des licornes des ténèbres, Boddy/ Sirros réussit à créer une ambiance musicale unique où les bizarreries sonores de Bakis Sirros se moulent à merveille avec la vision musicale très avant-gardiste de Ian Boddy. EXIT STRATEGY est un album à écouter les oreilles grandes ouvertes. Et les yeux suivront cet étonnant parcours musical.

Sylvain Lupari (19/05/11) *****

Disponible au DiN Bandcamp

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