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  • Writer's pictureSylvain Lupari

PATRICK O'HEARN: Transitions (2011) (FR)

C'est une collection de poésies musicales sur la solitude, les songes et les tourments

1 Reaching Land 5:21

2 Courage 3:21

3 Playground 4:04

4 Restless 6:06

5 Patterns 4:44

6 Well-Mannered 5:32

7 Flight 5:15

8 Sea 5:29

9 Frontiers Revisited 4:48

(CD/DDL 44:49)

(EM, New Age, OST)

Un peu comme un vient ami dont on avait perdu la trace et les souvenirs, Patrick O'Hearn vient nous revoir avec un magnifique cadeau, TRANSITIONS. Voyage intemporel ou insatiable désir de renouer avec son approche aussi mélancolique que poétique, le multi-instrumentiste de Los Angeles nous revient après une absence de 5ans. Cet album est dans la même foulée que ses premières œuvres avec des mélodies sombres forgées d'accords hésitants et construites autour d'approches dramatiques. C'est un album splendide où Patrick O'Hearn utilise sa magie en dévoilant toute la splendeur de ses harmonies qui éclatent d'une incroyable musicalité.

Reaching Land nous mets en appétit avec une sombre et mélancolique mélodie. Des délicates et hésitantes notes de piano résonnent et flânent sur une douce cascade synthétisée qui ondule de ses vaguelettes, appuyée par des fines pulsations de basse. Une brise de synthé souffle sur des carillons, découvrant de subtiles vocales qui s'accrochent à ce long soupir et poussant cette merveilleuse ode pour solitaires vers un rythme lent orné de percussions de style maracas. Flottant entre le romanesque et la sensualité, le rêve et la mélancolie, Reaching Land épouse un envoûtant down tempo que le bassiste continue d'embellir par de savantes percussions. Tantôt feutrées et tantôt métalliques, elles insufflent de tendres élans dramatiques enveloppées par un synthé de brume au doux filet lyrique, unique à son empreinte musicale. Au final, nous avons une splendide et étonnante ballade, lente et suave tout comme Restless et sa langoureuse ligne de basse. Courage continue d'étaler cette morose mélancolie avec des notes de piano isolées qui errent dans une orée des bois emplie de brume. C'est triste et matière à réflexion, tout comme Well-Mannered et son duo de guitares dévoilant ses notes dans un état d'égarement. On y entend même des soupirs et des froissements, nous rappelant que des anges peuvent bien veiller sur nos épaules.

Des arpèges limpides tournoient finement dans une délicate spirale tatouée de stries irisées et Playground virevolte avec tendresse sous de belles couches de violons mellotronnés. Des violons qui dessinent de belles envolées célestes avec des mouvements de valse qui enveloppent un étrange carrousel et une envoûtante comptine pour nuits angoissées. D'autres arpèges de cristal ouvrent Patterns. Ils scintillent dans une sphère statique, échappant une mélodie embryonnaire qui reste emprisonné dans un cocon tissé dans de subtiles variances harmoniques, tant dans les tons que les formes. Des notes de piano s'échappent d'un cercle d'accords scintillants, traçant la sombre approche de Flight. Délicieux le piano répand ses notes, comme tombe les pétales d'une rose, sur une lente structure minimaliste qu'une fine ligne de basse enveloppe d'un doux rythme tempéré. D'oblongues strates noires tissent une ténébreuse aura alors que de fines notes de piano s'échappent pour errer dans une lourde ambiance spectrale. Superbe et très méditatif, Sea dérive dans un océan cosmique où songes et tourments s'enlacent dans un lent ballet pour mal-aimés. C'est beau, poétique et onirique. Frontiers Revisited termine TRANSITIONS avec une autre superbe mélodie. Plus enjouée, elle déploie une introduction spiralée pour flotter sur un nuage de brume mellotronnée, étreinte par les doux accords d'une basse lascive et embellie par des accords de piano et de marimba qui sonnent comme une horloge déréglée.

Tout simplement magnifique! TRANSITIONS est une collection de poésies musicales sur la solitude, les songes et les tourments d'une inconfortable introspection. Aussi musicale que profondément émouvant, ce dernier opus de Patrick O'Hearn gravite autour de 9 titres imprégnés de cette musicalité si diversifiée et si sensible aux élans d’une nostalgie nourrie à coups de soupirs. J'ai adoré cet album. J'ai été enchanté d'y découvrir ces structures qui m'avaient déjà envoûtées et dont j'avais oublié l'existence dans ma quête d'un genre électronique Berlin School. Mais on revient toujours à la maison non!? Pour ces souvenirs qui se sont empilé dans les tiroirs de ma mémoire que l'usure du temps n'a pas effacé. Une pure merveille qui se déguste les yeux béats d'être en agréable compagnie.

Sylvain Lupari (09/11/11) *****

Disponible au Patrick O'Hearn's WebShop

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