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  • Writer's pictureSylvain Lupari

PRZEMYSLAW RUDZ: Back to the Labyrinth (2014) (FR)

Créatif, intense et déroutant, Back to the Labyrinth est un solide album qui va virer vos oreilles à l'envers!

1 Grand Parade of Narcissistic Wiseacres 5:38

2 Family Row at Mr. & Mrs. Quark's House 11:17

3 Curiosity Seeker 7:56

4 Back to the Labyrinth 22:34

5 It Was a Wrong Pill, Honey! 1:49

6 Asymptotic Approach to Full Understanding 9:36

(DDL 58:54) (V.F.)

(Cosmic Rock)

Qui ne se souvient pas des fanfares de nos enfances. Le roulement des caisses étaient impressionnant. L'effet sonore ressemblait à un immense tonnerre qui retentissait constamment et qui transportait les harmonies allégoriques des clairons. C'est de cette façon que s'ouvre la dernière offrande de Przemyslaw Rudz. BACK TO THE LABYRINTH s'inscrit dans la continuité des œuvres du synthésiste polonais qui unit à merveille les ponts entre le rock progressif et la MÉ d'un genre intergalactique fortement inspirée par Jean-Michel Jarre. Et si on creuse un peu l'histoire de Przemyslaw on constate qu'il faisait parti d'un band prénommé Labyrinth dont la musique s'inspirait largement de groupes de musique progressive aussi diversifiée que celle de Yes, Genesis, Pink Floyd et King Crimson. C'est avec ce groupe que Przemyslaw Rudz s'est fait les dents et qu'il a commencé à tâter l'art de composer. Bien enfouies dans ses souvenirs, les compositions de ce groupe refont surface sur cet album, notamment par le biais des pistes 1 et 4. Przemyslaw Rudz les a mis au gout du jour avec une approche nettement plus électronique. Et c'est cette sensation qui submerge nos oreilles lorsque les synthés très apocalyptiques de Grand Parade of Narcissistic Wiseacres n'effacent en rien cette sensation d'entendre du ELP lors de leur incursion dans le gros rock symphonique de Works. La fanfare est saisissante et les harmonies sont finement fignolées à un rythme passif qui est aussi très entrainant. La marche emblématique se termine dans un bouquet de cacophonie où les pépiements des synthés, les effets de ressacs soniques et les chants cosmiques trahissent les influences de Jarre sur la musique de Rudz.

Les 20 premières secondes de Family Row at Mr. & Mrs. Quark's House offrent des vagues astrales et des pépiements intergalactiques. Très tôt, de lourdes nappes érodées par des réverbérations de grosse orgue diabolique recouvrent ce duo sonique éclectique qui s'enfonce dans un solide rock électronique teinté d'une approche funk. La ligne de basse est superbe. Elle tressaille et mord nos oreilles alors que les croassements cybernétiques font la danse avec des solos qui prennent de plus en plus de place. Le rythme est suavement entraînant. Un peu comme une danse lascive qui change finement ses approches. Les percussions sont juste assez présentes, et assez séduisantes d'ailleurs, pour supporter l'étonnant jeu de la ligne de basse. Przemyslaw Rudz saupoudre des nappes cosmiques qui flottent et s'enlacent dans un arrière-plan qui sert de décor sonique à un lourd rock cosmique dont les tangentes varient, épousant des phases cosmiques assez futuristes, tout comme les superbes solos qui remplacent avec une belle habileté les chants, les harmonies et les solos de guitare. C'est un titre très fort qui fait un peu d'ombrage à Curiosity Seeker qui est construit un peu dans le même moule. Quoique plus funky, plus dansant et plus électronique, ce titre possède des ingrédients qui se rapprochent de Tangerine Dream. Et les solos…Humm! Aussi beaux et habiles que délicieux pour les oreilles. La pièce-titre nous amène dans les méandres des bonnes structures évolutives du rock progressif. Son intro est fracassante; un peu comme un messager de l'apocalypse qui atterrit sur terre avec fanfare et trompettes. Les percussions sont titanesques et le synthé balbutie des harmonies saccadées, tant elles semblent intimidées. Après une brève accalmie cosmique, des percussions de bois tressaillent comme une dactylo incontrôlable. D'autres s'ajoutent, alourdissant un rythme qui rue comme une bête sauvage. De discrètes orchestrations hachurent finement ces ambiances bigarrées alors que les percussions en terrorisent les harmonies évanescentes. Nos oreilles peinent à saisir toute cette symphonie qui ébruite ses sons hétéroclites hors de notre casque d'écoute. Mais c'est beau. Cette savoureuse cacophonie cache des bribes d'harmonies cosmique qui vont et viennent en s'agrippant à la chaleur des solos de synthé alors que Back to the Labyrinth affiche maintenant une belle et fluide musicalité avant de se repaître d'un tendre moment de sérénité cosmique. Et bang! Les puissants arrangements titanesques reviennent après la barre des 6 minutes. Profitant à merveille de ses 23 minutes, Back to the Labyrinth change sa peau pour évoluer à travers des schémas de rock progressif fortement nuancés par une ligne de basse aux fragrances funky et des percussions qui restructurent le rythme vers un genre plus rock, plus sautillant. Les enveloppes cosmiques restent présentes et représentent à merveille les antipodes du rock et du symphonique électronique avec de superbes solos aussi perçants que ceux d'une guitare. Ces solos sont splendides. Ils chantent des harmonies torsadées. C'est comme du Yes sans Steve Howe, et avec Jean-Michel Jarre. Back to the Labyrinth change encore de peau vers la 15ième minute. Cette fois-ci, on dirait que c'est Bill Bruford qui découd une structure devenu totalement déjantée et dont la vélocité sphéroïdale est soit mâchouillée par une basse torride ou parfumée de superbes solos de synthé assez agressifs. Du délire que l'on peut associer à Gates of Delirium de Yes tant c'est décousu et que l'on entend une foule d'influences qui ont inspirées Przemyslaw Rudz. Après le bref et jazzy It Was a Wrong Pill, Honey! et sa course de piano sur de vives percussions, Asymptotic Approach to Full Understanding termine l'album avec le meilleur des deux mondes; soit une intro électronique qui sommeille sous un grouillant lit de séquences indomptables et une finale explosive où les solos tombent comme des torrents soniques sur une structure lourdement martelée de percussions sauvages et violemment picorée d'une bonne ligne de basse vrombissante.

Créatif, intense et déroutant, BACK TO THE LABYRINTH est un solide album qui virera vos oreilles à l'envers. Jamais Przemyslaw Rudz n'aura été aussi sauvage. Flanqué de Dominik Chmurski au violon électrique et de Jarek Figura à la guitare, il personnifie un être tentaculaire qui alimente constamment ses structures avec une impressionnante palette sonore dont la profondeur démontre une compétente mainmise sur son art, ses compositions, ses équipements et ses charmes. À posséder car il s'en fait peu de cette qualité.

Sylvain Lupari (05/11/14) *****

Disponible chez Generator PL

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