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Writer's pictureSylvain Lupari

PRZEMYSLAW RUDZ: Master of Own Fate (2018) (FR)

“Encore un autre album solide de rock électronique progressif du sorcier des synthétiseurs de la Pologne”

1 Afraid of Dawn 6:26 2 Away from Landlubbers 8:13 3 Sharing Thoughts with Waves 9:28 4 Shipwreck Yard 8:45 5 Master of Own Fate 24:32 Generator.pl ‎| GEN CD 044 (CD/DDL 57:24) (Progressive EM)

Plus d'un an après la parution du splendide Let Them Float, Przemyslaw Rudz revient avec un nouvel album solo qui est inspiré à nouveau par la mer. Cette fois-ci, le synthésiste Polonais rend grâce à ceux qui en vivent tout en risquant leur vie pour ce faire; les pêcheurs et les marins. Avec un esthétisme sonore et une production impeccable, ce MASTER OF OWN FATE est aussi soigneusement présenté avec une autre splendide pochette digipack par le label polonais Generator PL. En tout, on y trouve un bon 57 minutes d'une musique qui semble être dans une lutte à finir entre la MÉ classique et un style de MÉ plus progressive avec de violents élans rythmiques ici et là. Et conformément à la signature de Przemysław Rudź, sa musique sert de lit à de superbes solos de synthé tout en étant scrupuleusement enrobée de ces orchestrations et de ces effets qui attirent les merveilles astrales entre nos oreilles, tout comme cette vision plutôt mélancolique d'un brillant artiste qui mérite amplement d'être mieux connu en dehors de ses terres.

Afraid of Dawn débute avec des arpèges flottants qui scintillent dans une Voie lactée. Certains de ces arpèges tissent une fine mélodie qui fait la cour aux éléments sonique de cette galaxie spirale barrée. Et puis le vide et les vrombissements de sa machine! Dans ce milieu où les astres étincellent de mille couleurs, des nappes de synthé orchestrales étirent leurs harmonies obituaires qui flottent comme ces gigantesques vaisseaux cosmiques tentant de se poser sur des berges interstellaires. Cosmique ou terrestre, les influences du sculpteur de sons d'Elblag restent toujours en demi-teintes donnant ainsi le gaz nécessaire à l'imagination du porteur d'oreilles pour la faire miroiter dans n'importe quelle sphère. Sauf qu'avec Away from Landlubbers, il n'y a pas de doute! Nous avons ici un bon rock électronique plutôt énergique. Des riffs étendent des nuages de gras, laissant les sens en suspense, alors que des arpèges nerveux glissent sur des pentes invisibles. Des percussions happent cette structure incertaine avec des frappes aussi menues que des claquements de mains. Un siffleur se promenant sur ce rock faiblard lance des harmonies croque-tympans alors que les arpèges volètent sur un nid de percussions qui n'est pas en manque d’imagination afin de plaire à une oreille timide. Les solos de synthé ici sont très accrocheurs. Soulignons d'ailleurs la présence du claviériste Krzysztof Duda, qui a déjà collaboré avec Rudź dans l'album Tricity au printemps 2017, sur cette piste.

Sharing Thoughts with Waves tombe dans l'intensité et pas juste un peu. Des grosses nappes d'orgue, assez dans le genre Fantôme de l'Opéra, lancent son introduction. Cette intro fantasmagorique est vite tempérée par des chants de baleines qui se laissent bercer par des vagues interstellaires. Le blanc, le noir, les astres, les océans et la terre sont 5 dimensions en constantes oppositions dans l'univers de Przemysław Rudź et qui pourtant finissent toujours par se souder. Après ces chants de baleines et de sirènes astrales, des cliquetis de cymbales éveillent ses vieux potes, les percussions et une ligne de basse, afin de plonger Sharing Thoughts with Waves dans un bon Space-funk plein d'ambiances et de nappes orchestrales un peu mélancoliques. Et le rythme suit sa tangente avec de bons éléments de percussions et des effets de drame, en route vers une belle vélocité bien rehaussée. Shipwreck Yard offre une musique plus complexe et devient peu à peu un excellent buffet de tonalités des 4 coins de la planète pour oreilles insatiables. L'introduction est longue de 5 minutes avant qu'un rythme désorganisé ne vienne secouer une mer agitée par ces éléments d'ambiances. La longue pièce-titre termine cet album, qui a une vision plus rock qu'éthérée comparativement à Let Them Float, avec une formule de jazz rock progressif stimulée par de bonnes, et géniales au niveau des effets, percussions et un lit agité d'oscillations aussi furieuses que ce clavier affamé pour du gros rock progressif. Abondants avec des tonalités vintage, les solos de synthés sont tout simplement furieux et certains éveillent même des souvenirs de Keith Emerson, le clavier aussi d'ailleurs. Après cette fureur réinventée, la musique glisse vers un festival d'effets d'ambiances traversés par des vagues de bruits bizarres, parfois inertes ou tempétueux. Après ce long intermède de plus ou moins 6 minutes, des percussions restructurent tranquillement les ambiances de Master of Own Fate afin de gonfler les derniers instants d'un album qui divise à merveille intensité et errance cosmique vers un pattern de rock électronique progressif toujours nimbé d'effets des 1001 boîtes à sons de Przemyslaw Rudź. Pas aussi éthrée que Let Them Float mais fichtrement bon. Très bon même!

Sylvain Lupari (March 28th, 2018) *****

Disponible chez Generator PL

Disponible au Przemyslaw Rudź Bandcamp

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