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Writer's pictureSylvain Lupari

[´ramp]: Doombient​.​two - a declaration of war (2006) (FR)

Updated: Aug 13, 2019

“Ce doombient.two est par-dessus tout une oeuvre de perspicacité et de passion pour la musique”

1 a declaration of war 7:00 2 shapes of things to come 16:00 3 slow deaths 17:15 4 ground zero 10:38 doombient.music

(CD-R 63:35)

(Dark ambient industrial music) Enregistré lors d'un Festival de MÉ (Emil 2003), tenu à Langenfeld le 15 Mars, Doombient.two est avant tout une œuvre de perspicacité et de passion pour la musique. Ce festival s'est déroulé dans des conditions difficiles qui ont entraînées des délais dans le déroulement du festival, en plus de problèmes sonores. Mais ce fut aussi une expérience enrichissante où le duo a provoqué une hausse inaccoutumée de décibels pour un concert de MÉ, sous l'œil avide d'un méga effet stroboscopique qui aurait mis quelques spectateurs sur la touche. Équipé d'un Moog Modulaire, [´ramp] a donné un concert fort en décibels noires dans un contexte qui exploite une musique industrielle planante, faisant de A Declaration of War un opus sur la progression colérique et son contraire, l'apaisement.

Un souffle lent se transforme en cris de sirène stridents et agressifs qui voyagent sur ses réverbérations. On a la vague impression d'être perdu dans les entrailles d'un immense vaisseau spatial, bourré de bibittes cosmiques. L'atmosphère est plus que ténébreux! C'est le néant. Un néant musical qui module sur des vagues ombrées noires et qui déferlent lentement, comme dans un ralenti paranoïde. Avec les souffres de l'enfer, A Declaration of War verse dans Shapes of Things to Come, qui conserve le même état de néant sur des souffles musicaux linéaires. Le doux piano de Stephen Parsick fait carillonner ses accords dans des nébulosités, décalant la beauté de la noirceur. Une étrange mélodie souffre des distorsions métalliques, démontrant la placidité de notre duo ténébreux face aux odes de douceur. Les morts lentes arrivent avec le très étonnants Slow Deaths. Une marche lugubre où des feuilles de métal minces sont froissées avec ingéniosité, créant une turbulence monstre qui anime des pulsations lourdes et résonnantes à la Redshift, gracieuseté du gros Moog séquenceur de Mark Shreeve. Atonique et immensément sombre Slow Deaths progresse sur des pulsations continuelles, imitant les battements humains qui sont soumis et qui attendent ce dernier battement. Une procession sombre, que des clameurs d'un synthé aux chœurs plus angélique tentent d'apaiser. Une œuvre étonnante qui dévoile les subtilités du mal, face au bien. Ground Zero est le calme après la tempête, l'apaisement après la colère? Flottant et planant sur des poussières de métal, on y retrouve une quiétude bourrue. Comme si la colère grondait encore, malgré la compréhension de Ramp sur la faiblesse des ignares.

Doombient.two ; A Declaration of War est un opus intense, voire angoissant, avec une sonorité extrêmement puissante. Selon des données, la puissance des décibels à dépasser certains concerts de Motorhead et Nine Inch Nails. Ça pris un travail de moine pour effectuer le remaster et finalement réaliser ce CD qui rend justice à l'atmosphère de ce concert et qui a marqué la petite histoire de ce festival. Cette œuvre sombre et plus ambiante que rhythmique se veut une confrontation et une réflexion entre le bien et le mal et qui reflète une colère grandissante face à la cupidité des sens et des gens. Un grand [´ramp], avec son sens de la créativité et son désir d'explorer toutes les dimensions sonores de son univers.

Sylvain Lupari (27/03/07) ***½**

Disponible au [´ramp] Bandcamp

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