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  • Writer's pictureSylvain Lupari

['RAMP]: steel and steam (2011) (FR)

“Je suis encore étonné que mes oreilles, ainsi que mes haut-parleurs, aient tenu le coup face à cette puissante explosion née de cette fusion England School et Berlin School”

1 Zeppelin 9:10

2 node i 6:59

3 node ii 5:55

4 solenoid 9:34

5 [led] 6:54

6 Puppets 16:19

7 steel and steam part i 2:39

8 steel and steam part ii 4:36

9 steel and steam part iii 4:43

10 steel and steam part iv

Doombient Music (DDL 75:41)

(England & Berlin Schools)

L'univers de Stephen Parsick est aussi insolite que l'originalité du personnage; des pochettes sombres et parfois sans images, des titres d'albums incendiaires et provocateurs, des écrits aux étranges calligraphies et une musique construite dans les entrailles et fissions de l'écorce terrestre sont l'apanage de l'homme aussi noir que les cendres des volcans qu'il réveille depuis qui sillonne les sentes de la MÉ contemporaine en 1991. Tantôt ambiante et tantôt rythmée, la musique de Stephen Parsick résonne de rugissantes séquences et pulsations dans un monde musical étonnement puissant. C'est avec un vieux complice, Mark Shreeve, qu'il éveille le volcan ['ramp]. Un volcan mis en veilleuse par le très sombre et ambiant Caverna Larvarum de la série Doombient. Et ce 11ième opus, intitulé avec justesse steel and steam, est exactement à la hauteur des attentes d'une union Parsick/Shreeve. Un album, aux dires du synthésiste Allemand, qui serait le plus accessible de ['ramp] et il n'a pas tout à fait tort. Au-delà des puissantes séquences et pulsations vrombissantes ainsi des percussions déchaînées se terrent de superbes mélodies qui grugent l'oreille tels les plus dociles des ver-d'oreille. Mais steel and steam est aussi extrêmement puissant, voire violent, et transcende les traces de debris. Et ça dans l'univers de ['ramp], c'est l'équivalent d'une bombe!

Un étrange roulement de billes de fer qui sonne comme une sordide et métallique flûte de pan ouvre Zeppelin qui s'emplit d'une étrange couleur industrielle. Déjà Stephen Parsick affiche les sonorités de steal and stream avec une séquence émergeant doucement de nulle part. Elle pulse de ses accords voltigeant nerveusement sur une furieuse ligne du séquenceur qui ondule avec force parmi des percussions claquantes et papillonnées et dont les échos se fondent aux souffles lugubres d'une chorale soumise et des lamentations de métal tordu avec sadisme. Tracé dans l'acier, Zeppelin avance à contre courant, suivant un puissant crescendo qui implose d'une lourdeur peu commune sur une structure en ébullition. Les lignes de rythmes pulsent et galopent sur les brumes de sonorités métallisées alors que le synthé trace de lents mouvements célestes qui valsent comme des ondes légèrement teintées d'une approche arabique. Ces oniriques couches de synthés flottent et chantent leurs mélodies sur une structure lourde et alanguie, soufflant un bref mouvement de tranquillité avant de reprendre son infernale marche lourde. Très bon! De fins arpèges scintillent en ouverture de node i qui éclot parmi de sombres souffles sidérurgiques zigzaguant aux travers chaudières et fonderies. Un rythme se dessine avec de fines clochettes et des percussions folâtres dont les frappes éparses dévient vers un lourd mouvement aux pulsations croissantes. node i devient imbibé par une ambiance stagnante avant que de puissantes et lourdes séquences, à faire grimacer les haut-parleurs, transportent le titre vers un percutant rythme. Un rythme fou et énergique qui rage auprès des cris des sirènes souterraines et qui est submergé par une incroyable faune sonore issue d'une fission métallique où percussions et séquences fusionnent dans un mouvement ascensionnel. node ii est un Berlin School dur et pur qui roule de son puissant rythme circulaire et qui vit de ses séquences lourdes, basses, résonnantes et papillonnantes. Sans oublier son tintamarre de percussions. L'introduction de solenoid jette un peu de tranquillité dans cette orgie de décibels infernaux avec de doux souffles empreints d'une brume irisée et menaçante. Graduellement le rythme sort des entrailles de métal tordu et ondule de ses pulsations tétanisées qui claquent et claquent dans un écho argenté. De fines notes de piano électrique en émergent. Elles se sauvent avec une superbe mélodie inattendue et qui détonne dans ce tintamarre infernal pour se glisser dans les ambiances de [led] qui reprend et termine le voyage de Zeppelin.

Puppets nous introduit dans le segment de Mark Shreeve et de son gros Moog IIIc Modular. Le musicien Anglais sculpte une agréable comptine qui suit une intro où les sonorités hétéroclites hululent parmi des souffles corrodants et des réverbérations torsadées. De fines séquences émergent et se dandinent nonchalamment sur les cendres d'une fonderie. Les délicats arpèges vibrionnent avec des tonalités cristallines dans une ritournelle envoûtante, comme un carrousel roulant à l'intérieur de longs souffles un brin apocalyptiques. C'est une pure merveille qui évolue avec un léger crescendo menaçant pour terminer sa danse de diablotins dans les souffles malveillants de son intro. steel and steam part i débute avec un délicat piano électrique qui étale ses notes dans la douce brume d'un qui valse à contre-courant. Une autre belle mélodie survit et garde ce cachet si particulier aux œuvres de ['ramp]. Elle s'éveille vers sa toute fin avec de petits cliquetis et une lourde pulsation qui pilonne et résonne comme un immense tam-tam martelé directement des enfers. Nous tombons dans steel and steam part ii où les notes du piano et les lourdes pulsations poursuivent leur croisade sur un tempo lourd et chaotique. Le piano électrique ajoute une touche de rock progressif à un tempo devenu plus saccadé et qui se jette, mélodie ouverte, dans les gouffres de steel and steam part iii. Si, jusqu'à maintenant, vos haut-parleurs ont tenu le coup il se pourrait qu'ils lâchent ici, sur d'extrêmement lourdes pulsations qui vrombissent parmi les claquements sans retenues des percussions métalliques. Nous sommes dans une cacophonie infernale qui s'estompe graduellement pour plonger steel and steam part iii dans une indécision rythmique, nourrie de pulsations résonnantes et d'un superbe jeu de séquences, qui forge un puissant tempo circulaire. Le rythme suivant toujours une tangente ascendante, nous pénétrons dans les sphères tonitruantes de steel and steam part iv où le mouvement ondulant sautille autour d'un intensif pilonnage pulsatoire du séquenceur. Les pulsations sont infernales et leurs hyper-résonances allument les explosions de chaudières métallurgiques et les stridents hurlements des synthés. Cette explosion foisonne de sonorités bigarrées qui se chamaillent un filet de rythme giratoire et explosent comme dans un immense jeu d'arcade pour finalement rejoindre une forme d'apaisement. Et un dernier filament du séquenceur tressaille nerveusement autour de cette douce mélodie qui ouvrait steel and steam part i.

Ouf…! Je suis encore abasourdi et étonné que mes oreilles, ainsi que mes haut-parleurs, aient tenu le coup face à cette puissante explosion née de cette fusion England School et Berlin School et des Moogs infernaux du duo Parsick & Shreeve. steel and steam est une pure merveille qui vous étourdira autant que charmera. Tout simplement renversant, steel and steam est sans aucun doute l'album le plus puissant des dernières années et l'un des plus beaux cette année. C'est un album d'une rare violence et d'une intensité sans pareille où bouillonnent rythmes, séquences et pulsations résonnantes qui tracent des rythmes difficilement cernables et d'où s'échappent de très belles structures mélodieuses. Pour cela, c'est effectivement l’album le plus accessible de ['ramp]. Et si vous êtes un fan de ['ramp], je me dépêcherais car l'album est pressé qu'en seulement 300 exemplaires. Après cela...Zip! Foi de Stephen Parsick! Finalement, steel and steam est disponible sur Bandcamp depuis 2018.

Sylvain Lupari (03/08/11) ****½*

Disponible au [´ramp] Bandcamp

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