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  • Writer's pictureSylvain Lupari

REALTIME: Solar Walk (2013) (FR)

Avec sa vision Software dans les rythmes ambiants, Solar Walk de Realtime a tout pour plaire à ceux qui s'ennuient des beaux jours d'IC

1 Solar Walk 11:46   2 Zero Gravity Zone 8:32   3 Running Asteroids 5:17   4 Outer Space 7:31   5 Voyage to Virgo 9:00   6 Galactic Motion 7:26   7 Lunar Dance 6:12   8 Dark Planet 11:01 SynGate | CD-RRT03

(CD-r 66:50) (Ambient, New Berlin School)

Une fine brume à la bruine bleutée étend l'approche morphique de Solar Walk. L'intro est tissée de vents creux, de souffles éthérés et de voix absentes qui s'entrelacent et se fondent dans une absolue contemplativité cosmique. C'est un peu comme voir des Perséides valser dans les courants spatiaux rotatoires. La phase ambiante troque graduellement son immobilisme pour des tam-tams qui tambourinent un rythme discret, comme pour accompagner la solitude des étoiles filantes. Ambiant, le rythme de la pièce-titre peint une progression qui est égale à son environnement. Un paysage interstellaire qui se fait plus riche, plus dense où les gaz cosmiques, les étoiles sifflantes, les voix virginales et une ribambelle d'effets soniques irisés tissent un riche canevas musical dont l'épaisse couverture sonore cerne et étouffe des tambourinements qui croissent sans embraser les ambiances méditatives. SOLAR WALK de Realtime, un nouveau duo berlinois composé de Thomas Bock et Norbert Hensellek, est une autre belle trouvaille dénichée par le label Allemand SynGate. Le duo au style très Teutonique s'inspire des rythmes ambiants que Software tissait dans les recoins d'Innovative Communication en plongeant dans la belle époque du New Berlin School où les structures hypnotiques pirouettaient inlassablement dans de somptueuses enveloppes d'un cosmos peint dans des couleurs digitales. Des chapelets de séquences qui gravitent dans des vents mous. Telle est la meilleure façon de décrire ces savoureux rythmes morphiques que Realtime offre dans les 67 minutes que dure cet album. Des rythmes sphériques qui se nourrissent d'ambiances cosmiques et des chorales de Morphée. Bienvenue à nouveau dans ces belles années de la New Berlin School.

Envoûtant et hypnotique, Zero Gravity Zone tournoie sur des séquences dont les fines ondulations éveillent les soupirs des sirènes d'Orion. Le rythme est circulaire et emprunte ces spirales sans fins où les subtiles nuances sont les seules façons d'échapper à une hypnose transitoire. Mon premier coup de cœur va à Running Asteroids. On accroche très vite à cette spirale délicatement stroboscopique où des percussions, pleines de tonalités alambiquées, alimentent les hoquets d'une ligne de séquences et de ses touches limpides qui gambadent tout autour d'un mouvement sphéroïdal dont les tintements de prisme s'enivrent dans des voix d'oracles et des accords perdus dans des brumes sclérosantes. Entends-je un solo de guitare vers la finale? C'est très bon. Et plus on avance dans SOLAR WALK et plus nous sommes immergés dans un bain musical qui dégage des vapeurs autant cosmiques que mélodiques de Software. Après une intro très ambiosphérique, Outer Space se détache du néant pour offrir ses spirales finement saccadées à des baguettes de soie qui malmènent des enclumes de verre. Bien que très belle, la symbiose des séquences et des percussions n'enivrent pas autant que la lente structure qui ondule à la verticale dans des brumes morphiques et des voix aux intonations graves qui décorent d'une teinte mystique une valse intemporelle qui a pris racine bien des années avant. Magnétique et ensorcelant! Deux termes qui décrivent à merveille ces arches sonores qui tournoient tout autour. Orné de voix rêveuses qui chantonnent dans les confins de l'espace, Voyage to Virgo offre un rythme lent. Un rythme pacifique où l'on se perd dans les immensités cosmiques, tout comme Galactic Motion et son rythme finement stroboscopique qui par contre accroche à l'oreille plus rapidement et le rythme morphique de Lunar Dance, soutenu par des percussions teutoniques aussi sobres que le ruisseau de séquences qui scintille à la verticale dans des ambiances à la Jean-Michel Jarre. Dark Planet clôture cette symphonie des rythmes sphéroïdaux lents qui serpentent les structures de SOLAR WALK. Ici comme ailleurs, les délicates, et à peine perceptibles, nuances ainsi que les cabrioles aux fragiles soubresauts incertains moulent une spirale dont les rotations imparfaites allument cette fascination que le fan à pour ce minimaliste univers des séquences rotatives tisseuses de ver d'oreilles devenus trop souvent inexplicables. Les ambiances et la musique? C'est de la fantaisie cosmique. Des lentes nappes de synthé, peu de solos mais de riches paysages soniques qui soufflent des lamentations irisées et dessinent des murs étoilés où les astres et étoiles vivent d'une vie artificielle mais oh combien musicale. Des rythmes statiques dans des ambiances cosmiques, SOLAR WALK a tout pour plaire aux amateurs de New Berlin School. Simple mais efficace. Sobre et beau. Dans le plus pur respect des structures cosmiques et digitales des années IC.

Sylvain Lupari (04 Août 2013) ***½**

Disponible au SynGate Bandcamp

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