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  • Writer's pictureSylvain Lupari

REDSHIFT: Turning Towards Us (2008) (FR)

Il y a des moments époustouflants dans cet album qui atteint de nouveaux niveaux d'émotivité...

1 The Love of Nature 13:40

2 The Last Thing We See 2:41

3 Clan 13:14

4 Happy Hour 2:43

5 Turning Towards Us 22:47

(DDL 54:59)

(Berlin & England School)

Le dernier album studio de Redshift remonte à 2004 avec Oblivion. Last, enregistré lors du Hampshire Jam 5 (2006) était la dernière prestation du groupe Anglais en concert et le titre portait légèrement à la confusion; était-ce le dernier Redshift? C'était plutôt un changement de cap. Comme un gros serpent, Redshift changeait de peau. De un, TURNING TOWARDS US au complet fut composé et performé par Mark Shreeve seul. De deux, la pochette est différente et ne fait aucune mention de Redshift, contrairement aux autres albums du groupe. Au niveau son, il y a des éléments de bruits blancs et de distorsions qui sont plus présents. N'ayez crainte, Redshift comme Mark Shreeve ont toujours cet appétit pour les gros rythmes puissants, lents, lourds. Le martèlement sourd qui faisait frissonner nos âmes serait toujours présent et même après Last.

Il l'est en ouverture de The Love of Nature qui pulse dans un maelstrom d'effets sonores toujours aussi bigarré. Une nouvelle approche? Pas vraiment! On ne sort pas Redshift de Redshift. Donc The Love of Nature hésite sur de lourds bourdonnements aux effets sonores toujours uniques à la signature du groupe d'un seul homme maintenant. Une ombre menaçante survole la musique, comme une chaîne traîne sur les flancs de trottoirs. Pulsations lourdes et son écho! L'ambiance est plus noire que jamais. Les cymbales s'amènent et bang! Grosse batterie sur un rythme pesant avec un synthé et ses solos en guise de guitare. Du rock électronique lourd et sombre qui se terre dans une finale flottante, lugubre comme Redshift nous y a habitués. The Last Thing we See, tout comme Happy Hour, propose un contexte éthéré et drôlement serein pour du Redshift avec un passage flûté un peu comme le mellotron de Tangerine Dream des années 70. Clan est lourd! Mais d'une lourdeur assommante à la King Crimson, avec de superbes solos qui déchirent une masse sonore dense et ténébreuse. Une structure qui alterne ses rythmes sur des passages tantôt innocents et tantôt sans pitié pour les oreilles. Le sombre qui embrasse le candide. Il y a de superbes passages où une guitare crache des riffs infernaux sur un synthé violent et des séquences en cascade. Les oreilles parviennent difficilement à cerner tout ce bouillon sonore qui éparpille ses lourdeurs aux travers de brefs passages plus doux.

Un gros titre pesant comme Turning Toward Us qui démarre dans la plus pure tradition Redshift. Une ouverture atmosphérique lourde de ses brises sifflantes sur un long parcours de 5 minutes. Dans ces vents lourds et menaçants, hurlant comme du métal en douleur, Mark Shreeve laisse filtrer ces fredonnements à la fois sombres et angéliques qui ornent ses ambiances machiavéliques. De délicats arpèges cristallins s'enlignent dans une ritournelle séquencée afin de créer ces mélodies virginales qui servent de brebis à des ambiances sordides comme à la Halloween. Le berceau des ambiances et influences du musicien Anglais. Ces arpèges s'agitent et s'excitent sous de faibles bourrasques passagères, pour devenir une séquence de rythme soutenu circulaire qui avance dans un lourd England School. La limpidité des arpèges séquencés jouent sur les nuances d'une structure dont la vivacité emprunte un passage où le synthé étend son manteau noir et que la basse du Moog peaufine ses mugissements. Ces éléments amènent Turning Toward Us vers un rythme lourd et furieux ralenti par les caprices du Moog et de ses pas résonnants où s'étend une succulente mélodie arabe. Et, après avoir flirté avec la démence, ce long titre s'achemine vers une finale qui défend sa tanière noire avec tout le panache de Mark Shreeve. Une finale un peu longue, mais les 2/3 du titre le valent bien!

Une nouvelle vision de Redshift car Mark Shreeve est tout seul dans l'aventure? Pas du tout! Même si j'ai détecté des manières progressives de faire la musique, TURNING TOWARD US est un Redshift aussi pur que Mark Shreeve peut être fidèle à lui-même. Il y a des moments époustouflants dans cet album qui atteint de nouveaux niveaux d'émotivité dans une musique où il y a toujours eu de la place pour ça.

Sylvain Lupari (07/02/09) ****½*

Disponible chez Redshift Bandcamp

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