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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Remy This Is Not the End (2008) (FR)

Updated: Nov 11, 2023

Variations du séquenceur sur des thèmes angoissants où la MÉ dépasse nos peurs

1 Return to the Dream 12:34

2 There's Something in the Air 6:37

3 Because it's Said 11:42

4 Those Days 9:36

5 The Great Escape 13:28

6 You and I 6:23

7 The Day Before We Die 11:24

(DDL/CD 71:48)

(Orchestral Berlin School, Cinematic themes)

Variations du séquenceur sur des thèmes angoissants, THIS IS NOT THE END est un audacieux album où la MÉ croise les obscurs méandres d'une musique progressive contemporaine sur des séquences cristallines ceinturées de synthés aux arômes aussi apocalyptiques que ses chorales angoissantes. Un voyage dans le temps de Exhibition of Dreams ou un opus catalyseur qui animera vos soirées d'interrogation et d'angoisse à coup sûr.

Return to the Dream ouvre sur une intro abyssale. Les frottements de cordes d'un violoncelle imaginaire animent des errances qui flottent doucement dans un cosmos dantesque. Une sombre ambiance sidérurgique règne dans cette hermétique sphère bourdonnante, façonnant un monde de paranoïa qui s'éveille sous le doux tintement d'une séquence cristalline, promesse d'une attirante mélodie hypnotique qui cille dans la brume. Doux, doux, le mouvement emprunte une tangente dramatique avec des arrangements orchestraux digne d'un polar cauchemardesque avec de fines stries synthétisées qui enveloppent une ambiance de plus en plus lourde. Ces ondes réverbérantes épousent des strates menaçantes, ouvrant la porte à une finale qui explose de sensualité avec une belle ligne de basse, de bonnes percussions et un synthé râleur. There's Something in the Air poursuit dans cette ambiance surréaliste. D'étranges cercles sonores sculptent une nébulosité astrale où chœurs galactiques et souffles éthérés de sirènes fantomales croissent dans une pénombre atonale suggestive qui est remplie de percussions cliquetantes et dictalographiques. Un monde de sons d'arcades qui s'enfonce dans les douceurs stratifiées de Because it's Said et son intro feutrée de douces percussions et d'ombres résonnantes s'écrasant dans le néant. Graduellement, le rythme s'agite sur une ligne de basse et des séquences nerveuses aux papillonnements métalliques. S'éveillant de son atonie rythmique Because it's Said accentue une cadence processionnelle avant de fondre dans un chaos percutant où percussions fébriles se moulent à une séquence spiralée zombiesque, une lourde basse pleine de résonances et ses chœurs soumis. Du théâtre musical exceptionnel qui révèle une audace unique aux grands compositeurs contemporains!

Those Days effleure un monde ambiant qui s'éveille langoureusement sur une cadence groovy jazz avec un synthé à saveur d'accordéon enrhumé. Superbement lascif avec un synthé plus que musical, Those Days est fumant d'un désir abscons avant de sombrer dans la folie névrotique de The Great Escape et son jeu de rythmes/non rythmes sur des synthés survoltés. Un titre aux frontières des folies d'un certain Klaus Schulze qui évolue dans une complexité musicale et qui s'appuie sur un solide jeu de percussions. Du délire et du délice électronique qu'on entend malheureusement que trop peu de nos jours. Après cette folie des grandeurs, le superbe You and I porte à la rêverie avec sa douce séquence introductive qui ondule dans les obscurs corridors de la finale de Return to the Dream et sa ligne indolemment sensuelle. The Day Before we Die reprend cette séquence avec une approche plus cristalline. Une intro qui se dandine sur une comptine minimalisme limpide, ceinturée d'un synthé aux souffles spectraux mi aigus. Une étrange trame sonore d'un cauchemar virginal qui reprend cette chorale aux souffles ensorcelants et qui charment sous des percussions aux frappes de dactylos. Une belle finale au prélude désarmant de Return to the Dream.

Ce 7ième opus de Remy est une œuvre audacieuse, pleine de rebondissements musicaux aux similitudes séquencées qui étonnent et charment, tant par leurs imprévisibilités que leurs dénouements lyriques, voire poétiques. Un album comme il s'en fait que trop rarement dans cet univers aseptisé de redondances en panne d'inspiration. De la grande musique obsessionnelle qui étonne et étonne à chaque écoute.

Sylvain Lupari (07/05/08) *****

Disponible chez Deserted Island Music

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