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  • Writer's pictureSylvain Lupari

RENE VAN DER WOUDEN: LuftRauM (2021) (FR)

Bref, on a les oreilles pleines, mais pleines de bonnes choses!

1 Part 1 Luftraumstruktur 9:58

2 Part 2 Flugsicht 14:17

3 Part 3 Wolkenabstände 13:49

4 Part 4 Instrumentenflug 16:27

(DDL 54:33)

(Cosmic Berlin School)

Prolifique et toujours pertinent dans cet univers où certain font de la musique comme d'autres les écoute en masse, René van der Wouden poursuit sur sa lancée productive amorcée en automne dernier. Et si vous avez aimé Astromen, Return to the Stargaze et A Night at the Manor, LuftRauM possède encore de ces essences. En premier lieu, LuftRauM signifie Espace Aérien et est à tous les pays ce point tridimensionnel qui défini ses axes territoriaux, que ce soit du haut dans le ciel que tout en bas, au fond des océans. Un immense terrain de jeu pour faire éclater ces rythmes endiablés par les séquenceurs de REWO. C'est du bon Berlin School dans un territoire cosmique avec des ouvertures, parfois longues, inhérentes au genre.

Un gros éclat de clavier! Des vagues rugissantes dans un univers cosmique, Luftraumstruktur étend son système de télécommunication extraterrestre. Ses 3 premières minutes sont conçues dans des bruits de téléinformatique, certains insolites, qui crépitent sur des orchestrations électroniques voguant comme des ailes dans une valse cosmique. Des petits pas du séquenceur apparaissent après une surchauffe électrique, tout juste après les 180 secondes. De petits pas, ils deviennent des basse-pulsations glauques électrifiées qui courent à bonne vitesse entre les pads de voix chthoniennes dans un oblong mouvement ovale. Ce cadre minimaliste vit par les nuances dans les tonalités des basse-séquences affamées ainsi qu'une fine imperfection camouflée par des bruits industriels cosmiques. Des effets à la Exit de Tangerine Dream ornent les derniers instants de Luftraumstruktur qui mérite de se dissoudre dans le Cosmos. Des effets de communication électroniques des années 80, et même plus loin dans les années 70, sont à l'origine de Flugsicht. Une onde de sérénité enveloppe ces essais avec des bruits électroniques sortis tout droit des imagination de Klaus Schulze et de Kitaro. Les ambiances vacillent comme dérivent dans une zone cosmique. Un brillant dialogue de voix cybernétique attire notre attention. REWO fait parler ses synthétiseurs avec une vision très réaliste. Les gribouillis vocaux se transforment en mots décodables comme machine et flugsicht. Tout simplement brillant comme idée! Le séquenceur fait partir le rythme autour de la 5ième minute. Son mouvement fluide fait alterner deux ions sauteurs dans une chorégraphie circulaire qui s'étire en figure ovale. Divers éléments se greffent à ce mouvement minimaliste, dont des accords avec une tonalité flûtée, des lucioles grésillant de leurs effets radioactif et des effets percussifs ressemblant à des gouttes d'eau qui se plastifient en clopinant comme des sabots usés. Et notre sympathique musicien Hollandais en rajoute jusqu'à nous proposer des solos de synthé qui recouvrent avec art le dernier tiers de Flugsicht.

Inondé de cette bande de sons intergalactiques, Wolkenabstände a aussi besoin de ses deux minutes avant de décoller. Son rythme colle une figure de zigzag vif avec des boucles très serrées. Le mouvement est minimaliste avec un parfum de Gert Emmens, tant dans les ondes qui l'entourent que le mouvement principal du séquenceur scintillant vivement sur place. Les séquences deviennent des riffs de rythme qui virevoltent dans une galaxie Emmens dont les nappes de brumes et de woosshh finissent par étouffer autour de la 6ième minute. Le séquenceur prend donc une autre itinéraire rythmique avec une approche de 3 ions qui s'affrontent. Un ver d'oreille rythmique, ça se peut et ça s'attrape! Supportés par de sobres percussions, ces ions exécutent un genre de danse bucolique du temps des rois et des reines sous les charmes d'un flûtiste plus grand que nature. Ses solos sont magnifiques et expliquent à eux seuls les beautés de la MÉ. Des arpèges s'insèrent avec une chorégraphie mélodieuse qui agrémente encore plus le derniers tiers d'un des bons titres de René van der Wouden. Plus long titre de LuftRauM, Instrumentenflug perd ses 6 premières minutes à un amalgame de bruits électroniques comme électro-cosmiques souvent obsolètes. Ce sont des séquences résonnantes tournoyant en cercles comme étant aspirés par une spirale magnétique qui donnent le ton. Le mouvement prend la forme ascendante d'un bon Berlin School s'engouffrant dans un immense banc de brume électronique. Une brume à frissons comme je les surnomme avec des pointes d'intensités orchestrales assez émouvante par moments. Percussions et cliquetis de petites cymbales redirigent la vision rythmique vers du techno cosmique, mais la brume et les contours réverbérants des séquences étouffent cette orientation.

René van der Wouden continue ses voyages interstellaires avec un chic pour sa vision du Berlin School toujours particulière. LuftRauM est un autre bel album conçu sur des structures minimalistes toujours captivantes et qui sont prétextes à exploiter les complexités tonales de son arsenal rythmique. Mis à part ses rythmes analogues des années 70, REWO est capable de tendresse avec de belles interventions du mellotron et des solos de synthés cracheurs d'arpèges rythmiques et mélodieux. Bref, on a les oreilles pleines, mais pleines de bonnes choses!

Sylvain Lupari (03/05/21) ***¾**

Disponible au REWO Bandcamp

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