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RENÉ VAN DER WOUDEN: Earth Festivities (2013) (FR)

Updated: Oct 31, 2020

Earth Festivities est un solide album où la MÉ des années analogiques caresse les formes modernes sans jamais étouffer les rythmes et les mélodies

1 Earth Festivities 19:26

2 Water Festivities 10:07

3 Tropical Forest Festivities 10:46

4 Arctic Festivities 3:50

5 Desert Festivities 4:52

6 Antarctica Festivities 6:57

7 Air Festivities 5:31

8 Life Festivities 5:01

9 Human Festivities 7:18

(CD-R/DDL 73:48)

(Sequencer based Cosmic Rock)

Ça faisait un bon bout de temps que je n'avais pas entendu la musique de René Van Der Wouden. Depuis 2009 et son très bon Numerus Fixus en fait. Depuis, le synthésiste Belge a réalisé pas moins de 4 albums tout en remasterisant ses vieux albums discontinués pour le compte du label Allemand SynGate. Et il fait bon de renouer avec sa musique. Inspiré par les séries de documentaires Earth Planet et Frozen Planet de la télé Anglaise BBC, EARTH FESTIVITIES nous entraîne dans les chemins des influences de René van der Wouden avec un très bel album qui respire les rythmes et les ambiances cosmiques de Jean-Michel Jarre et les harmonies texturales de Vangelis.

Des voix qui ventent autour de grésillements statiques. L'intro de Earth Festivities plane comme des vols d'oiseaux piégés dans la tourmente des vents cosmiques. Des vents qui suintent en de longues balafres torsadées et qui chantent de leurs voix glauques dans un longiligne corridor sonique orné de scintillements d'étoiles. Et au loin, on entend des percussions cliqueter avec la peur de déranger. Le rythme s'installe. Il croisse avec ses cliquetis de percussions métalliques qui chatouillent des ondes de synthé devenues subitement très musicales, flottant comme une valse cosmique. René van der Wouden n'a pas oublié le berceau de ses influences. Nous nageons en plein territoire spatial de Jean Michel Jarre avec un firmament sonique bariolé de ses tonalités électroniques aux doux parfums d'analogue. Parfum qui nourrira les 74 minutes de cet album. C'est beau et tendrement poétique. Ce rythme cosmique sautille de ses spasmes sur les coups de percussions alors qu'une ligne de séquences égrène ses ions sauteurs qui folâtrent avec leurs habits en verre dans une dense brume aux voix angéliques. Leur danse forge un ver d'oreille qui aiguisera nos sens au cours des 12 prochaines minutes, même si parfois elles disparaissent momentanément. Comme le rythme. C'est tranquillement, sous le couvert des brumes cosmiques, que la pièce-titre offre sa texture rythmique. Un rythme qui va et vient et qui couve sa lourdeur sous d'intenses nappes cosmiques pour finir par mordre de ses accords résonnants vers la 12ième minute. Et le rythme se fait violence. Il tressaille comme un gros funk harmonique vrombissant de rage sur les fragiles cliquetis des percussions de tôles et les séquences aux formes de verres qui se chamaillent dans de denses nuages cosmiques troués de voix angéliques. C'est puissant, beau et onirique. Ça donne le ton à un album tout à fait inattendu.

Vous vous ennuyez des lentes dérivations cosmiques à la Jarre? Le très ambiant et flottant Water Festivities sera votre antidote. C'est une lente valse où coulent des filets de séquences dont les grains musicaux éparpillent des rythmes qui dorment sous les enveloppantes couches d'un synthé aux soporifiques soupirs de lassitude. On aime? Le cheptel des courts titres de la deuxième portion de EARTH FESTIVITIES en est truffé. Après cette lente danse des eaux cosmiques où les vagues et écumes s'entrelacent à l'ombre de la colère d'Éole et des dialogues cybernétiques de R2D2, Tropical Forest Festivities s'empare de nos oreilles avec une étonnante et séduisante structure de rythme. Un rythme très musical où REWO forge des percussions claniques et des accords de guitare acoustique qui soutiennent des harmonies soufflées dans un étrange instrument à vent. On a l'impression d'avoir entendu cette mélodie partout tant elle est familière et pourtant unique de par son cachet de beauté paradisiaque. Tangerine Dream, pour Force Majeure, Mind Over Matter, Ian Boddy et David Wright sont des noms qui reviennent en tête afin de mieux décrire la structure tant rythmique qu'harmonique de ce titre dont l'évolution embrasse une tangente plus saccadée et plus musclée en deuxième partie. Un des bons titres que j'ai entendus cette année. Aussi ambiosphériques que Water Festivities mais avec plus de pesanteur au niveau des rythmes qui restent tout de même statique, Arctic Festivities, Desert Festivities et Antarctica Festivities sont des titres qui fascinent avec un mélange de séquences aux tonalités organiques qui serpentent des pans de structures très ambiantes. Air Festivities offre une douce rêverie à la Vangelis traquée par des éléments soniques qui érodent sa beauté sculpturale alors que Life Festivities respecte la très grande tranquillité des titres ambiants avec de doux prismes qui tintent dans des soupirs violonés que René van der Wouden emprunte à une belle orchestration flottante. Human Festivities se démarque du lot en terminant l'album avec une approche de synth-pop électronique à la Jarre. C'est un titre très entraînant avec des nuances dans les rythmes et une belle approche mélodieuse unique à la signature électro-pop.

Dans un milieu où trop souvent tout se ressemble, René Van Der Wouden est un vent de fraîcheur. Il fait parti de cette catégorie d'artistes qui ont leur propre signature musicale. Sa musique est unique. Même si les fortes réminiscences de Jean-Michel Jarre planent ici et là, son son, sa signature sonore lui est propre. Mais ce n'est pas seulement le charme de EARTH FESTIVITIES. Ce dernier album de René van der Wouden démontre une séduisante écriture musicale de sa part. C'est un très bel album où la MÉ des années analogues caresse les formes contemporaines dans une enveloppe électronique où la créativité et les structures ambiosphériques n'éteignent en aucun moment les phases harmonieuses. Il y a des vers d'oreilles qui traînent ici et là, de même que des rythmes électroniques à faire rêver les amateurs de J-M J., Ron Boots et Przemyslaw Rudz.

Sylvain Lupari (20 Août 2013) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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