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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ROBERT RICH: Neurogenesis (2020) (FR)

Un album brillant construit sur de multiples flux rythmiques qui emmaillotent une panoplie de douceurs et de rages morphiques

1 Neurogenesis 9:02

2 Convergent 8:06

3 Proximal 6:13

4 Connective 7:55

5 Dendritic 4:34

6 Arcadian 5:23

7 Erinacea 6:48

(CD/DDL 48:04) (V.F.)

(Sequenced, ambient beats)

Une ombre de basse et les vibrations métalliques d'un genre de sitar invitent une ligne de séquences à festoyer. Une ritournelle se crée! Un imparable ver-d'oreille se colle à nos tympans avec cette suite d'ions sauteurs qui montent aussi vite que vivement un escalier en colimaçon. Le débit est sec et saccadé. Son empreinte est envahie de ces réverbérations twistées, donnant une approche industrielle à cette montaison du séquenceur dont une fuite libère une autre série ondulant vivement dans l'axe contraire du rythme minimaliste de Neurogenesis. Et puis viennent ces voix. Voix et/ou gémissements d'une guitare lap-steel agonisant en même temps que la pièce-titre de NEUROGENESIS atteint sa phase méditative avec un ion sauteur en caoutchouc battant mollement. Même dans sa phase stationnaire, Neurogenesis reste intense et bruyant. On entend le séquenceur débiter ses ions un à un afin qu'ils reprennent cette féérique danse des glaces dans un sentier ascendant. Le mouvement est aussi sec et vif que 4 mains jouant en alternance sur des lames de cristal d'un xylophone argenté. Une main décide de jouer un débit différent, rendant cette course d'arpèges synchronisés encore plus belle dans son désarroi percussif.

Quelle ouverture mes amis! NEUROGENESIS est le dernier album de Robert Rich. Et je dois admettre que j'ai été subjuguer du début à la toute fin. Imaginez un escalier en colimaçon montant au ciel à des hauteurs impossibles pour l'œil d'estimer, mais toujours possible à l'oreille d'entendre ses marcher vibrionner d'un timbre cristallin. Ascendant ou circulaire, parfois les deux possibilités dansent en même temps, chaque titre, et peu importe son panorama, est animé par ces mouvements saccadés du séquenceur où des lignes d'arpèges minimalistes dont les tonalités chatoyantes ne finissent plus de briller au royaume des lumières astrales. Utilisant le séquenceur modulaire MOTM et le clavier ASM Hydrasynth, Robert combine de multiples consonnances et débits rythmiques qui emmitouflent une panoplie de douceurs ou de rageurs morphiques. Voilà tout un canevas minimaliste très intéressant pour un musicien tel que Robert Rich, reconnu pour exploiter les dimensions de chacune de ses notes afin de les offrir dans une surenchère pour les oreilles avides d'enrobages tonales.

Des tintements tibétains sont à l'origine de Convergent. La texture rythmique s'installe avec des percussions de bois dansant une claquette éthérée sur un mouvement saccadé du séquenceur roulant comme un train sans vie dans une structure sinueuse qui va de pair avec les lamentations de la Lap-steel. La basse est plus présente ici et son débit mou sert de toile pour solidifier cette membrane rythmique qui accentue sans cesse la cadence. Si les spectres rugissant de la six-cordes augmentent en intensité, il en va de même pour les différentes sources de tintements qui forment une mosaïque rythmique tirant dans tous les sens. Il y a des perles qui tintent avec une telle acuité, donnant une vision plus fantôme à la guitare lap-steel. Un titre ramant en sens contraire à ses ambiances, Proximal offre un débit plus lent. Une basse pulsation sculpte un rythme circadien qui semble isoler derrière cette rivière de perle ondulant comme une communications codée en morse polaire. Le panorama est très agressif avec des multilignes de Lap-steel d'où s'échappent d'étonnant solos plaintifs et corrosifs entre ces nappes tissée de tonalités organiques comme célestes.

C'est aux sons d'une flûte que l'on se connecte à Connective. Si cette flûte est paisible, il en va tout autrement du mouvement séquencé qui l'entoure. Un mouvement où tout le lustre d'un cube se connectent avec la vivacité rythmique de leurs couleurs chatoyantes. Et malgré ce débit en cascades ininterrompues, il y a une forme de sérénité dans ce Connective où prendre une rivière ruisselante de couleurs rythmique et la jeter dans un lac paisible est la plus belle des images. Et si nous pensions rêvasser sur les airs flûtées de Dendritic, cet espoir est de courte durée dès que la chorégraphie circulaire du séquenceur active un rythme ambiant certes, mais toujours entrainant pour les neurones. Que j'aime ce Arcadian et sa mélodie soufflées dans l'ombre de Even in the Quietest Moments de Supertramp. Enroulé dans un linceul de clochettes lustrées percussives, cette mélodie souffle aussi tous les contrastes de NEUROGENESIS. Ce brillant album de Robert Rich se termine avec une vision rythmique tribale amérindienne. Les harmonies fredonnées par les déesses des bois coulent sur un beau maillage de percussions et pulsations qui est engloutie par cette richesse d'arpèges micro tonals qui ne finissent plus de miroiter toutes les couleurs des micro-cubes d'un cube provenant d'un rêve lucide de Robert Rich au printemps 2019. Un brillant album mes amis!

Sylvain Lupari (22/12/20) *****

Disponible chez Robert Rich Bandcamp

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