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  • Writer's pictureSylvain Lupari

ROBERT RICH: Ylang (2010) (FR)

Updated: Dec 12, 2020

Ylang est aussi beau que l'inconnu peut être attrayant!

1 Ambergris 4:14

2 Translucent 4:59

3 Attar 6:38

4 Verbena 5:03

5 Kalyani 8:09

6 Vetiver 6:25

7 Tamarack 5:38

8 Charukesi 7:11

9 First Rain 4:59

(CD/DDL 53:16)

(Tribal Ambient)

Arbre des Philippines, l'Ylang-Ylang produit une huile essentielle très utilisée pour les parfums. C'est aussi le titre du premier album solo de Robert Rich depuis Illumination en 2007. Ce dernier opus du multi-instrumentalisme américain est aussi parfumé d’une odeur équatoriale et tropicale avec une approche multiethnique où les fragrances d'un univers autant amérindien qu'asiatique avoisinent une onirique approche très près des spiritualités bouddhismes et tibétaines. Avec YLANG, Robert Rich propose un voyage cérébral au cœur des forêts d'Asie du Sud-Est sur des structures tribales d'un monde méconnu et enchanteur. Les percussions tribales sculptent d'énigmatiques rythmes aborigènes latents et lascifs sur les souffles d'une flûte omniprésente et des vocales angéliques.

Une fine pluie, de délicates notes d'un piano oubliés et une flûte solitaire introduisent les premiers accords d'Ambergris. Le rythme tombe. Las, il pli l'échine devant les multiples nappes d'une guitare spectrale et d'un synthé larmoyant qui ceinturent ce firmament musical d'où s'échappent des accords oubliés dans les airs. Des percussions dansantes sculptent un rythme mi sensuel et mi fantomatique comme dans Tamarack, quoique ce dernier soit plus accessible et envoûtant avec sa Lap Steel Guitar dont les ondes flottent tels des spectres errants. Les rythmes sur YLANG sont très subtils, sinon trop discrets à un point tel que l'impression d'être dans une jungle sans vie semble bien réel par moments. Ils sont pourtant présents, sauf que la texture sonore très dense camoufle une architecture rythmique très ambivalente. Translucent et Verbena sont de parfaits exemples. Le rythme prend forme à partir d'étranges incantation tribales aborigènes. Sans jamais exploser ou progresser à outrance, ils battent dans une riche atmosphère sonore et servent d'assises à des structures musicales très poétiques et oniriques où percussions à mains, flûtes, voix éthérées et synthé aux couches légèrement nerveuses habillent l'univers complexe de cet album. Il y a beaucoup plus de flûtes ici. Elles sont les éléments clé des intros d’Attar et Kalyani où percussions claquantes et basse jazzée dessinent un lent tempo morphique. Deux beaux titres énigmatiques à cause de leurs croisements entre un monde mystique tibétain qui côtoient les lentes et sensuelles structures de jazz, ils se dandinent langoureusement sur de bonnes percussions aborigènes et une flore sonore très riche en variations claniques.

Vetiver est le titre qui se rapproche le plus de l'univers désertique de Robert Rich (il y a aussi Tamarack). Les percussions sont riches et animent des structures en mouvement avec des tonalités percussives hybrides. Le titre gravite dans une ambiance velléitaire où les souffles de flûtes s'entremêlent à des nappes de synthé et à des vocalises angéliques qui structurent un sombre monde aride. Un beau titre qui prend tout son impact avec une bonne paire d'écouteurs! Avec un rythme progressif qui se secoue sous une flûte aux effluves amérindiens, Charukesi ressemble à une lente procession indienne. Ce titre sans rythmes précis puise son énergie via la flûte endiablée de Robert Rich. Langoureux, plaintif et mélancolique, First Rain clôture cette aventure musicale avec des orchestrations à faire fondre l'indifférence. Encore là, le rythme y est indécis, voguant sur une mer xylophonée et de riches strates de violons qui ceinturent un discret synthé plaintif et des accords d'un piano esseulé.

YLANG est aussi beau que l'inconnu peut être attrayant! À travers ses 9 titres, Robert Rich parvient à tisser une structure musicale d'une fascinante beauté si on se laisse amadouer par ses sortilèges de musicien magique. À moins d'être un fan absolu du musicien américain, c'est un album qui demande à être apprivoiser. Et c'est plus facile qu'on pense avec des titres comme Ambergris, Vetiver et Tamarack qui sont de beaux moments mis en musique. Moi j'ai aimé découvrir ces étranges et envoûtants rythmes, qui ne savent si ils dansent ou si ils s'enlisent dans un univers éclectique et poétique qui est le fruit de la fertile imagination de Robert Rich.

Sylvain Lupari (05/05/10) ***¾**

Disponible chez Robert Rich Bandcamp

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