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  • Writer's pictureSylvain Lupari

RON BOOTS & SYNTH NL: Refuge en Verre (2010) (FR)

Bref un bel album, très mélodieux et plein de charme qui s’écoute comme pour prendre le temps de vivre

1 Refuge en Verre 12:16

2 La Roche en Ardenne 8:37

3 Orage d'Été 8:07

4 Coucher du Soleil 10:24

5 Contemple du Ciel 8:13

6 Rosée du Matin 5:15

7 Combat des Coqs 11:21

8 Soleil Levant 6:22

(CD 70:39) (V.F.)

(Melodious EM)

REFUGE EN VERRE est le nom d'un chalet situé dans les Ardennes Belges. C'est aussi le lieu où Michel van Osenbruggen, mieux connu sous le nom de Synth.nl, et Ron Boots ont scellé une amitié croissante lors d'un week-end familial dont les synthés et portables étaient au milieu des victuailles et, surtout, où le panorama était propice à une inspiration qui a nourri justement ces synthés et portables. Rencontre familial dans un endroit absolument magnifique, selon la description faite par les deux compères, il n’en fallait pas plus pour composer un album qui trempe dans une ambiance conviviale. Un REFUGE EN VERRE où la dualité tant rythmique que mélodieuse qui habite et différencie les univers musicaux de Ron Boots et Michel van Osenbruggen se complète tout au long de ce doux opus aux hybrides tangentes et visions musicales.

Un lointain souffle de synthé aux saveurs cosmiques ouvre la pièce-titre. Des nappes errent dans une galaxie où des voix d'enfants se font pourtant entendre. On se croirait en matinée où la vie s'éveille derrière un dôme de brouillard provenant d'un mellotron et où la nature prend vie avec des ailes de papillons qui battent sur de fines et nerveuses percussions. Des ondes sifflent dans ce firmament chimérique, traversant une quiétude matinale. Et doucement, comme pour ne pas réveiller l'univers tout entier, le rythme s'installe avec une fine ligne syncopée qui supporte les percussions et ceinture les nappes mellotronnées. Des solos de synthé fusent avec densité et acuité sur une fine ligne mélodieuse d'une douceur onirique et poétique, enveloppant ainsi la première portion de Refuge en Verre. Le rythme s'isole de ses solos autour de la 5ième minute pour emprunter une approche moins rêveuse, mais tout aussi chaleureuse, où des accords de claviers sculptent une douce approche jazzée sur une structure toujours agité d'une ligne syncopée. Les longs solos reviennent s'entortiller autour de Refuge en Verre, témoin de la dualité tant rythmique que mélodieuse de Ron Boots et Synth.nl. De petites particules sonores tournoient en ouverture de La Roche-en-Ardenne. Une brève introduction atmosphérique qu'un bon coup de percussions éteint sec pour allumer un rythme de rue avec des martèlements qui pilonnent une déambulation costaude où des solos de synthé virevoltent autour d'une lourde ligne de basse à la Patrick O'Hearn qui mord le rythme. Un titre très près des rythmes mélodieux de Synth.nl, tout comme le furieux et très rock Combat des Coqs. Une fine ondée traversée de tonnerres éloignés et bercée de doux effluves d'un synthé solitaire ouvre Orage d'Été. Le synthé y est doux et chantonne sur une légère rythmique fractionnée par des éclats de percussions et des sabots qui sillonnent une route pour âmes à la recherche d'un refuge. Un beau titre atmosphérique qui transcende un peu les rythmes ambigus et statiques des sonorités de champs désertiques de Steve Roach et Rudy Adrian.

Très langoureux, à la limite sensuelle, Coucher du Soleil présente une intro prismatique où les souffles de synthé tissent un voile ocré. Un voile tamisé, comme les faibles lueurs d'un soleil qui embrassent les pénombres de la journée, sur un doux rythme dessiné par des percussions électroniques aux rebonds hypnotiques. De tendres nappes mellotronnées, inondées de chœurs errant, valsent avec de beaux solos de synthé. Ils éveillent de faibles accords carillonnés et sillonnent une dualité des rythmes avec une ligne syncopée qui danse en retrait pour donner une dimension chaleureuse et unique à un des très beaux titres de REFUGE EN VERRE. Présentant aussi une introduction très atmosphérique, Contemple du Ciel s'éveille sur une structure qui tournoie en harmonie entre des nappes de synthés qui échangent solos et harmonies sur des légères percussions de type claquements de mains séquencés de Jean-Michel Jarre. Les synthés et mellotrons dansent lascivement autour d'une structure ondulante qui serpente le ciel comme un escalier vers les étoiles. Un titre doux et très harmonieux avec de beaux solos de synthé aux effluves arabes. Rosée du Matin est le titre le plus ambiant de l'album. Un concerto pour synthé solitaire qui pleure sa solitude dans la rosée matinale. Un très beau titre qui rappelle Vangelis et son Opera Sauvage. Soleil Levant conclut cette première collaboration Ron Boots & Synth.nl avec un titre lourd truffé de longs solos torsadés. Une cadence sautillante enveloppe une intro qui flotte dans les brumes mellotronnées d'une errance contemplative. Une ligne de rythme spasmodique papillonne entre les lourdes percussions et une belle ligne de basse qui tissent la trame rythmique de Soleil Levant dont le rythme ascendant est criblé de stridents, mais superbes, solos de synthé.

Des rythmes lourds, des ambiances poétiques, une fusion de synthé aux solos et aux harmonies déchirantes sur un fond de Vangelis et Steve Roach (pour ne pas dire Ron Boots), des séquences hybrides où les percussions marinent merveilleusement bien avec les accords de séquenceurs; voilà la recette de REFUGE EN VERRE. Un bel album de MÉ qui n'a aucun moment faible et où la présence de Ron Boots dans l'univers de Synth.nl ajoute une profondeur inouïe aux rythmes Jarre et aux mélodies Vangelis qui inspirent les panoramas de Michel van Osenbruggen. Bref un bel album, très mélodieux et plein de charme qui s’écoute comme pour prendre le temps de vivre.

Sylvain Lupari (23/11/10) ***½**

Disponible chez Groove NL

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