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  • Writer's pictureSylvain Lupari

SAYER: Cosmic Voyagers (2015) (FR)

Updated: Sep 30, 2020

“Cosmic Voyagers est un solide album d'E-Rock avec du gros séquenceur et des percussions qui martèlent un jeu non moins créatif de synthés”

1 Stellar Remnants 7:50 2 Orion Nebula 7:15 3 Crossing Parallel Universes 7:53 4 Nomad Planet 9:33 5 Intergalactic Navigation 7:54 6 Stellar Nurseries 7:33 7 Andromeda Galaxy 6:41 8 Interstellar Turbulence 6:48 9 Caught in a Comet's Tail 6:31 10 Endless Journey 7:51 Sayer Music (DDL 76:12) (Driven Based Sequence EM)

Après une intro très électronique, pimentée de cerceaux soniques, d'effets galactiques et de pulsations industrielles, une ligne de séquences fait tournoyer des ions juteux dont les résonances enrichissent une première structure de rythme ambiant. De sobres percussions se greffent à ces ions qui grimpent à l'infini, on peut avoir l'impression qu'ils descendent aussi, tissant une 2ième ligne de rythme plus linéaire où se lovent des solos de synthés aux boucles harmoniques. Jouant habilement à l'intérieur de sa pochette de 8 minutes, Sayer amène Stellar Remnants vers dans les limbes où tout devient en suspension pour quelques secondes. Le temps où de superbes séquences se mettent à pétiller vivement sur les rondeurs des premières qui ondulent comme des vers à soie. Ça accroche l'ouïe! Les solos de synthé maintiennent leur ascendances sur le rythme maintenant subdivisé entre sa membrane stationnaire et la nouvelle qui est plus entraînante. Ça nous explique ainsi pourquoi les frontières de la MÉ sont sans limites. J'avais tombé sous les multiples charmes de Sounds of Atoms en 2014, c'était un des bons albums de rock électronique de cette année-là. C'est donc avec excitation que j'ai mesuré mes oreilles avec ce tout dernier opus du synthésiste californien qui aime jouer à l'intérieur des pochettes de temps de ses compositions en leur donnant des tournures inattendues. Ça maintient nos oreilles en alerte. De plus que Sayer ne fait pas dans la dentelle avec une MÉ truffée de séquences bondissantes, de percussions métalliques, de pulsations étouffantes, d'effets de synthé intergalactiques avec des nappes, des riffs et des solos qui sont délicatement embaumés des parfums de Tangerine Dream. Et comme Sounds of Atoms, COSMIC VOYAGERS est construit autour de 10 titres qui avoisinent une moyenne juste en deçà de 8 minutes. Et comme Sounds of Atoms, c'est un solide album de rock électronique à la sauce Tangerine Dream des années Flashpoint et/ou Le Parc avec de belles mélodies accrocheuses et des rythmes qui délient leurs ombres afin de nous en mettre plein les oreilles. Un univers électronique riche en revirements qui ne peut qu'assouvir ces oreilles insatiables à la recherche d'un rock électronique qui refuse la banalité!

Les introductions moulées dans des effets cosmiques pullulent dans l'univers de Sayer qui est résolument attiré par ces territoires remplis de spéculations. C'est de cette façon que s'ouvre Orion Nebula qui aboutira dans une bonne structure de down-tempo arrosé d'une approche de mélodie arabique. Sayer aime poivrer ses structures, peu importe le genre de rythmes, de séquences aux mouvements aléatoires, donnant ainsi des dimensions toutes particulières à ses titres. C'est aussi vrai que pour ce lent rythme du pays des sables mouvants , qui accroit tout en douceur sa vélocité avant de maintenir une cadence électronique tout à fait intéressante, que sur Crossing Parallel Universes pour sa structure de rythme animée où les séquences papillonnent vivement alors que d'autres tempèrent le rythme avec une structure ambiante qui me fait drôlement penser à la procession d'un condamné qui monte des escaliers, qui les redescends, les remonte et ainsi de suite. Ça remplit les oreilles et les mouvements ondulatoires sont plein de charmes ambiants. J'entends du Richard Pinhas, l'album East/West, ici. La première partie de Nomad Planet nous offre une approche plutôt ambiante avec une délicate voix qui murmure des chants Efliques sur des mouvements de séquences qui papillonnent dans le cosmos. Ces tonitruantes séquences noires oscillent vivement, comme des boucles qui s'entrelacent un peu avant la barre des 4 minutes. Ce mouvement est tranchant et nous amène vers une structure de rythme cérébrale où nos doigts pianotent sur les bords de notre divan et où le synthé tisse de multiple harmonies astrales. Intergalactic Navigation offre aussi un rythme mou aux douces essences arabiques qui est agrémenté par des élans de séquences plus vives tout en étant parfumé par des effets de gaz industriel et des nappes de synthé très Tangerine Dream. Stellar Nurseries propose un rythme toujours assez doux avec des pulsations sourdes qui martèlent sans torturer nos pieds. Il y a plein d'ions qui sautillent comme des centaines de pas perdus, alors que les synthés, toujours très riches dans cet album, savourent le tout avec des harmonies qui roulent constamment en boucles et des solos qui nous font regretter ces années de créativité. Ces années vintage! Andromeda Galaxy mord tout de go nos oreilles avec son gros serpent stroboscopique lourd et résonnant qui serpente les sentes du cosmos. Des claquements de mains industrialisés à la Jean-Michel Jarre et une autre ligne de séquences avec des ions plus limpides et nerveux ajoutent une profondeur spasmodique alors que le synthé enchaine avec des harmonies qui roulent en boucles sur un fond de brouillard cosmique. On accroche tout de suite. C'est lourd et vivant! Et ça mue vers la 3ième minute, enracinant cette perception de dualité que Sayer impose à ses structures. Comment fait-on pour offrir 10 structures que ne se ressemblent pas? La créativité mes amis. Alors que l'on peut s'attendre à un métissage entre ses 10 titres, COSMIC VOYAGERS continu de nous étonner avec Interstellar Turbulence et son rythme lourd nourri par des séquences pulsatrices qui sautillent ou se contorsionnent dans les martèlements des percussions. Si la mélodie a ce petit goût Arabe, le rythme défait ses nœuds afin d'offrir de constantes variations, et de superbes mouvements, tout au long de Interstellar Turbulence. Un gros titre avec des séquences et des percussions très créatives! Comme dans le bouillant Caught in a Comet's Tail qui est un solide rock électronique sculpté dans un très bon maillage de séquences spasmodiques et nappé d'effets cosmiques. Jarre! Où es-tu? Endless Journey poursuit le travail de charme avec un lent et pulsatoire rythme principal auquel s'ajoute une ligne de séquences qui fait sautiller ses ions comme dans un hip-hop intergalactique et une autre qui fait danser ses ions comme un squelette qui se décarcasse les os. Le synthé étend un baume mélodique autant arabique qu'onirique, alors que le titre se dirige tendrement vers une belle ballade cosmique avec un ruisselet de séquences qui fait chanter ses ions avec des nappes de voix angéliques. C'est une belle ballade qui calme nos oreilles et lui redonne de l'énergie pour attaquer de nouveau cet autre excellent album de rock électronique construit avec une approche qui bannie le manque d'originalité.

Sylvain Lupari (28/02/16) *****

Disponible au Sayer Bandcamp

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