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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Spyra Hospital (2021) (FR)

Updated: Nov 12, 2023

La somme des bons moments dépasse ceux que vous n'aimerez pas au début

1 Prolog 7:22

2 Gebouw 5:55

3 Prozession 7:01

4 Lazarus 7:17

5 Fieber 8:30

6 Krisis 6:21

(CD/DDL 42:50)

(Dark Ambient, Orchestral, Movie)

Des vibrations de machineries qui s'étiolent en ombres longeant les entre-murs. Des murmures, ceux plus discrets, plus feutrés et ceux qui nous entendons. Des accords…Des pas de pieds pressés et des orchestrations. Celles plus précises et celles qui se cachent au-delà des ombres. Prolog dépeint avec adresse ce qui se cache dans cette première visite à l'hôpital Chapel. Les nappes d'orgue sont gargantuesques et injectent une ambiance glauque dans un milieu où même des pas de cheval résonnent sur le pavé. La musique est orchestrale avec de bons arrangements d'instruments à cordes et à vents. Elle dépeint les traits caractéristiques de la trame de fond de HOSPITAL. Des accords de claviers nous font sursauter en plein milieu de Prolog. Ils sont en symbiose avec les orchestrations et en insistant sur un mouvement ascensionnel qui tourne en boucles jusqu'à épuisement. Là où un Mellotron dégage un banc de brume aux essences de flûte et où les parfums de Force Majeure combattent les tentatives de résurrection du clavier. Ouf…celui-ci sera difficile! HOSPITAL suit le parcours historique d'un hôpital de Treysa, à Schwalmstadt. Pour les besoins, Wolfram der Spyra composé 2 bandes de musique; une qui joue en arrière-fond et une autre comme étant la musique principale. Pour Spyra, le projet dépasse les cadres de ce CD qui est supporté par Groove nl dans une belle présentation artistique. La pochette inclut un livret de 6 pages de photos noir et blanc, dépeignant les ambiances de cet album où les folies nocturnes de Remy et Klaus Schulze sont de tous les actes. La musique? Elle demande amour, passion et écoute!

Des sursauts, il y en a plus qu'un dans HOSPITAL. Ça débute avec Gebouw et ses explosions qui répandent une poudre anesthésiante idéale pour qu'un piano couche une approche mélancolique. Des cognements sourds sur les murs et le plancher remplissent les ambiances qu'un violon surenchère avec des larmes du désespoir. Le dernier tiers de Gebouw nous plonge dans une agonie industrielle avec de très bons arrangements d'une musique bien plus efficace en noir et blanc. Je vous parlais de sursauter? La finale est aussi pire que l'ouverture. Les pas de cheval sur le pavé sont plus précis dans l'ouverture de Prozession. Spyra signe sur ce titre un petit bijou de musique de film avec une onde de voix célestes qui montent vers les cieux. Des explosions sourdes résonnent alors que des riffs sculptent une procession avec un timbre de morosité et de chagrin. La mélodie orchestrale qui s'en détache est d'une splendeur qui m'a scié les deux jambes, la mâchoire pendante. Un superbe titre, point! Lazarus propose une structure ambiante ténébreuse. Des bloops et des blaaps se font entendre dans un sombre couloir propice à engendrer une forme de paranoïa. Les orchestrations rappellent ces moments de folie interne dans The Fall of the House of Usher du classique de Alan Parsons. C'est sombre et sans présence de vie rythmique et quasiment atonal n'eut été de quelques gouttes solidifiées dans une tonalité cristalline qui sont récupérées par un piano sis à côté d'un mur et de ses mugissements. Fieber est aussi sans rythme mais dans son enveloppe orchestrale plus musicale et invitante que Lazarus. Des cloches de village annonçant une procession mortuaire ouvrent Krisis et ses ambiances patibulaires. Les deux premières minutes de ce titre sont aussi belles et mélodieuses que dans Prozession. L'autre côté de la musique de Krisis rescape cette approche pour l'interpréter grossièrement mais toujours avec cette étonnante sensibilité qui se perd dans les ondes parasitaires et bruits blancs des ambiances prismatiques sortant des murs de HOSPITAL. Des cognements sur les bases de lits et des pas pressés de gamins ornent ces ambiances paranormales dont les suites sont entendues plus tard avec le 7ième titre de cet album, Heilung qui sera disponible en téléchargement seulement. Ça sera gratuit pour ceux qui ont acheté l'album.

Pas facile, HOSPITAL démontre l'étonnante créativité d’un artiste qui aime garder son public sur le qui-vive. Sauf que la somme des beaux et bons moments dépasse ces petits coups de génie qui nous font grimacer et que l'on découvre avec plus d'agréments au fil des écoutes subséquentes. Jetez une oreille attentive où les deux trames sonores se complètent comme se challengent au fil d’un album rempli des bons moments.

Sylvain Lupari (22/04/21) *****

Disponible chez Groove nl

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