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Writer's pictureSylvain Lupari

STEFAN ERBE: Serbenity (2020) (FR)

Un album brillant qui à mon avis est le plus bel album de 2020

1 Shoot Out 4:18

2 Rusty Barrels 6:22

3 Fireflies 5:08

4 Glassbird 2:45

5 Fallen 5:42

6 Lost Windmill 5:09

7 The Light in Between 4:54

8 Aflutter 3:08

9 Walls of Stories 5:14

10 Final Arena 6:07

(DDL 48:52)

(Chillout, Ambient beats, Electronica)

Ça semble être le premier véritable album ambiant de Stefan Erbe!!!

C'est la première phrase que l'on lit sur son site Bandcamp afin de promouvoir le dernier et 3ième album de Stefan Erbe en 2020. WOW! Je peux vous dire d'entrée de jeu que cette phrase promotionnel est tout simplement erronée. SERBENITY est un tout sauf ambiant. Sur une toile musicale de 49 minutes, le musicien-dj Allemand tisse une mosaïque de rythmes qui sont à la limite du down-tempo. En fait, j'écoute cet album en boucles depuis 4 jours et chaque fois le degré de mon obsession grimpe au plafond. Vous connaissez cette impression d'être certain d'avoir déjà entendu ce que vous écoutez sans pourtant vous le rappeler? Ça devient obsédant! La réponse m'est apparue hier soir...

Shoot Out débute dans un tumulte percussif. Un duel entre séquenceur et percussions s'organise autour d'une ligne ondulatoire de séquences qui fait du breakdance dans une arène musicale cernée de stries de synthé aux couleurs criardes. Les percussions tombent de partout, comme les séquences et ces colliers d'arpèges qui coulent par débits convulsifs, créant une masse de rythme ambient qui fait du slalom avec de minuscules petits pieds dans une texture qui bouge tout le temps, mais comment? Rusty Barrels suit avec une ouverture, que je qualifierais de mélancolique, ornée d'arpèges percussifs à la mélodie évasive. Les orchestrations et les arrangements me font verser ces larmes de mon âme, alors que ces arpèges tintent en sautant d'une oreille. Et c'est à ce premier pont que finalement, après quoi 10 à 12 écoutes, que j'ai compris où j'étais! Je me vois dans le domaine de I Remain, tourner autour de moi en me demandant d'où viennent ces éléments percussifs qui forment cette texture rythmique qui alimentera de façon harmonieuse les 10 chapitres de SERBENITY. Je pense à ces nappes de bruines mélancoliques et à ces embrassades d'orchestrations pleureuses de The Glimmer Room lorsque Rusty Barrels étend sa membrane onirique. Des accords houleux orchestrent leurs basses tonalités qui roulent comme des vaguelettes parmi les déversements sans heurts d'éléments percussifs. Bien que construits sur un roseau d'éléments percussifs, de percussions et de basses pulsations, le titre palpite dans le décor de I Remain tout en flirtant avec les effets de psybient de groupes tel que Solar Fields et Carbon Based Lifeforms. C'est autour d'effets organiques que le déluge d'arpèges réveillent le up-tempo de Fireflies. La ligne de basse est enivrante et ralenti un peu la cadence, permettant au clavier de dévoiler une mélodie dont l'inachèvement devient obsédant. Le rythme toujours entre deux phases, Fireflies devient plus intense, délivrant ainsi le second secret de SERBENITY; sa croissance émotionnelle. Dorénavant, chaque titre suivant Shoot Out s'amène avec l’âme et les empreintes des titres qui le précède. De ce fait, chaque titre sait qu'il devra sacrifier un bout de son âme pour ainsi survivre encore plus dans nos oreilles. Tintements de vitres, vents creux et troublés, accords à semi-composés, nos oreilles dérivent dans l'ouverture de Glassbird qui tend le relais à Fallen. Après une lente ouverture avec des parfums de Blade Runner, les arpèges pianotés avec force instaurent son rythme sautillant. Son attelage d'arpèges ronflants, de percussions claquantes dans le style Électronica, la basse résonnante et de séquences sautillant sur le même spot, Fallen déploie un niveau d'énergie qui est autant rythmique que mélodique et dont le drame est soufflé par ces alarmes de synthé à la Vangelis, on trouve aussi son parfum dans les arpèges, qui nous amenaient à un autre niveau dans Blade Runner. Et là, plus on avance et plus on se dit, c'est le meilleur titre de l'album!

Ça, c'est sans avoir entendu Lost Windmill et son ambiance de Solar Fields dans Until we Meet the Sky. Un titre ambiant mais très intense où subtilement, nous embrassons le Cosmos. Le départ de The Light in Between est un peu laborieux? Attendez à la première minute pour entendre un étrange accord plombé un rythme linéaire d'où s’échappent des effets d'échos parasitaires, des percussions et ces séquences basses pilonnant un rythme qui sert plutôt de tanières à des éléments prismatiques qui s'évadent par le biais de ligne de synthés assez sinistres. Mais, le niveau d'intensité a atteint un point où nos émotions sont désormais liées à la croissance de SERBENITY. Vacarme d'éléments atmosphériques, tonnerres et pluie horizontale nous guident dans une autre introduction cousue d'ambiances en Aflutter. Une onde de synthé alarmiste tournoie en se décomposant, alors qu'une mélodie pianotée quelque part dans l'album semble retrouver ses repères dans ce titre purement ambiant-statique-atmosphérique qui sert de tremplin vers le pinacle de l'album. Walls of Stories est le genre de titre qui nous colle à nos émotions! Son débit est lent, hypnotisant nos sens avec un rythme croissant dans son empreinte caoutchouteuse. On en avait entendu, mais pas souvent, de ces voix célestes qui veulent dévier notre attention alors que le rythme s'installe avec fermeté. Il y a des effets d'écho et de ricochet entre les lignes stroboscopiques dans cette promenade mélodieuse vers un champ sans ciel. Le jus de la tension nous sort par les oreilles dans ce long prélude à Final Arena. Suivant le précepte de cet album, Final Arena est l'autre côté du miroir de Fallen. Il peaufine son rythme qui sautille avec un effet de saccades stroboscopiques sous les cris maintenant identifiés comme ceux de corbeaux. Ayant 9 âmes et empreintes de SERBENITY que le musicien Allemand exploite toujours avec un peu plus d'émotion et d'intensité tout en y ajoutant de nouveaux effets sonores, ce n'est pas pour rien que Final Arena soit la zénith de cet étonnant et brillant album de Stefan Erbe qui, à mon sens, est le plus bel album de 2020.

Sylvain Lupari (03/02/21) *****

Disponible au Stefan Erbe Bandcamp

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