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  • Writer's pictureSylvain Lupari

STEPHAN WHITLAN: Second Site (2018) (FR)

“Ça fait du bien d'entendre une MÉ centrée sur les synthés et synthés! Les solos volent dans des schémas rythmiques minimalistes”

1 Odyssey '93 12:00

2 Leitrim 11:46

3 ... Too much time 4:59

4 Spacetime 14:24

5 Sad Day 11:57

6 Pulsetrain 9:27

7 Untitled 13:56

(CD/DDL 78:28) (V.F.)

(England & Berlin Schools)

Les choses se bousculent dans l'univers de Stephan Whitlan. Après sa participation au Festival Awakenings en Novembre 2017 et son album en collaboration avec Ron Boots, Seven Days, le musicien Irlandais confirme son retour avec un nouvel album bourré de vieilles musiques. Les compositions sur SECOND SITE remontent à la période pré Reference Map et ont été interprétées, pour la plupart, dans le cadre du Awakenings avec Ron Boots, Frank Dorritke et Harold van der Heijden. Et un peu comme dans Seven Days, la musique repose principalement sur les synthés. Le séquenceur multiplie les axes de rythmes minimalistes où se greffent par moments une autre ligne afin de soutenir les pirouettes acrobatiques des solos de synthés qui ne banalisent en aucun moment leurs approches harmoniques.

Odyssey '93 ne perd pas de temps. Les séquences sont nerveuses et sculptent une vive approche qui sautille dans des vapeurs de synthé parfumées de Tangerine Dream, années 80. Le synthé roucoule déjà avec des solos rêveurs, comme un cœur amoureux rempli de nostalgie. Courant sur les 12 minutes du titre, ces solos représentent la quintessence de la MÉ, un peu comme un très bon guitariste de Jazz, avec des doigts agiles qui sont connectés avec les émotions de Stephan Whitlan. Des petits carillons se mettent à tinter autour de la 6ième minute. Mise à part ces tintements et une gradation émotive dans les vapeurs de synthé, toujours très TD, et dans les éléments décoratifs, Odyssey '93 poursuit une route minimaliste avec juste assez de vélocité dans son boléro passionnel pour maintenir l'intérêt de mes oreilles. J'aime beaucoup Leitrim. C'est le genre de musique coup-de-cœur qui donne la chair de poule avec de superbes solos aussi aiguës et précis que les charmes d'une cantatrice. Le rythme est tout le contraire de Odyssey '93, en fait in dirait un remixe dans sa structure de rythme, avec une approche plus lente qui mise sur des percussions et de beaux effets de percussions. ... Too Much Time casse le moule aux charmes hypnotiques avec une approche nerveuse arquée sur l'utilisation d'un xylophone imaginaire. Dans l'univers de Stephan Whitlan, le synthétiseur est tout autant important que la guitare pour Mike Oldfield. J'aime la parallèle car ce court titre fait très MO avec un beau petit refrain bucolique en flûte et tout mignon qui se détache d'une structure surplombée par un rythme roulant avec la gourmandise d'un train pour manger ses rails.

À part son introduction, et un court passage ambiosphérique, Spacetime n'a absolument rien d'un titre d'ambiances cosmiques. Le premier mouvement du séquenceur forge un rythme sphéroïdal qui sert d'assise à un synthé toujours très créatif, tant au niveau des solos que des effets, qui font très intérieur d'un sas, et des segments de mélodies qui sont éparpillés sur une structure rythmique tantôt discrète et tantôt dominante. Sad Day porte dignement le sens de son titre. La musique est délicieusement teintée d'une approche de film sombre et poétique du cinéma français des années 60-70. Le rythme est pulsatif mais pas vraiment animé. Les pulsations servent plutôt de lit rythmique à un synthé qui répand de splendides solos sur près de 12 minutes. Sobre et lugubre, la structure de rythme agite une ombre plus cristalline qui s'excite à quelques endroits, amplifiant ces frissons qui nous parcourent les bras devant ces solos rêveurs et archi mélancoliques. Pulstrain est tout en séquences! Whitlan utilise une structure où le séquenceur libère quelques lignes de rythmes qui sautillent avec un effet de décalage, arrangeant ainsi un rythme spasmodique, mais pas vraiment très excité, où coulent des vapeurs harmoniques toujours très TD, période 80. Malgré une forte essence des années MIDI, le mouvement reste assez séduisant et Whitlan insère même une suite de séquences harmoniques. Untitled amorce notre voyage vers l'inconnu avec une ouverture très spatiale. Sur les narrations d'une voix en arrière-scène les séquences se mettent à tournoyer comme happées dans des vents sinusoïdaux. Le décor fait étrangement très musique hivernale et la voix me fait penser à du Mike Oldfield dans Ommadawn (Horseback). Les éléments carillonnants et les effets électroniques demeurent en suspension pour finalement suivre un courbe circulaire enchanteresse (vous vous souvenez des Lucky Charms). Et puis la voix éteint ces ambiances de carnaval cosmique pour replonger ce titre vers ces phases circulaires qui cette fois-ci s'accrochent à une structure de Boom-Boom-Tschitt Tschitt où dansent et tournicotent un autre torrent de solos qui sonnent très musicaux en dépit d'une enveloppe d'improvisation. Si la première partie est plus sobre, Untitled explose en 2ième moitié, tant en rythme qu'en intensité dans les ambiances et dans les morsures des solos de synthé.

Même si Stephan Whitlan nous présente du vieux matériel, j'ai bien aimé ce deuxième rendez-vous avec ce musicien Anglais oublié dans cette avalanche d'artistes émergents en MÉ du genre depuis une douzaine d'années. Sa musique est très différente avec une nette propension pour le côté harmonique et pour l’utilisation des synthés, laissant les séquenceurs jouer le rôle de constructeurs de rythmes. À ce niveau, le synthé et le séquenceur s'accordent à merveille sur SECOND SITE et c'est parfait pour les oreilles.

Sylvain Lupari (16/04/18) ***¾**

Available on Groove NL

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