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  • Writer's pictureSylvain Lupari

STEVE ROACH: Day out of Time (2012) (FR)

C'est une belle compilation de titres éparpillés dans le temps que l'on peut voir, mais surtout entendre, avec l'incroyable profondeur d'un DDS

1 Underground Clouds 5:04

2 Begins Looking Skyward 6:20

3 Walking Upright 6:49

4 This Life 4:35

5 The Dreamer Descends 11:40

6 True West 3:05

7 The Holy Dirt 7:29

8 Merciful Eyes 4:54

9 Two Rivers Dreaming 4:48

10 The Eternal Expanse 10:10

11 The Return 8:22

Time of the Earth The Movie 77:00

1 Underground Clouds 0:49

2 Begins Looking Skyward 4:16

3 Walking Upright 6:30

4 Sound Of Stone 5:20

5 This Life 1:08

6 The Dreamer Descends and True West 4:46

7 The Holy Dir 14:42

8 Merciful Eyes 7:38

9 The Eternal Expanse 9:4110 The Return 9:53

11 The Return 7:37

12 The Dream Circle 4:35

Time of the Earth: avec The Dream Circle Audio Track 73:57

(CD/DVD 149:27)

(Ambient, Tribal Ambient)

L'aventure de DAY OUT OF TIME et TIME OF THE EARTH débutait à la fin des années 90. Le cinéaste documentariste Steve Lazur parcourait les immenses déserts de l'ouest américain afin de rassasier sa caméra 16mm de pellicules irradiant d'images saisissantes. Ce parcours filmographique à travers le temps s'échelonnait sur une période de 3 ans. Par la suite le cinéaste américain proposait ses images à la musique de Steve Roach, un pionnier des images musicales qui portent un profond regard poétique sur ces immenses étendues de solitude qui couvrent l'ouest étatsunien. Cette union inattendue allait donner TIME OF THE EARTH (le film qui allait sortir le 21 Septembre 2001) et DAY OUT OF TIME, un album compilation de Steve Roach (paru en Novembre 2002) dont les titres sélectionnés à partir d'albums épiques tel que Early Man, Atmospheric Conditions et Dreamtime Return, ainsi que des compilations variées avec des titres inédits, danseraient avec les images d'argile du cinéaste américain. Ces œuvres séparées se dispersèrent dans le temps jusqu'à devenir introuvables. Dix ans plus tard, Sam Rosenthal réunit les deux œuvres restaurées et remasterisées en un seul beau coffret de carton où la beauté des images de Lazur peut maintenant être transporté où que nous soyons; en pensées ou en voyages à travers les âges des déserts du mythique ouest américain.

Le désert est une terre aride fouettée de vents secs et c’est de cette façon que Underground Clouds débute cette odyssée à travers les ergs américains. Des vents aussi chauds que cette terre cuite sillonnent les plaines qui se perdent dans l'horizon. Ils soufflent à des vitesses variables, pénétrant les grands stigmates des rochers géants qui changent le courant auditif en de subtiles flûtes éoliennes, alors que Roach badigeonne son culte des zéphyrs avec de fins éléments organiques qui marinent doucement sous les lents drones gutturaux et les percussions/pulsations éparses qui insufflent une vie invisible aux déserts californien. Moins ténébreux, Begins Looking Skyward et Walking Upright (tous deux de Early Man) flottent avec un regard satisfait sur une terre dont on peut seulement saisir la beauté à vol d'oiseau. Les couches de synthé qui y flottent libèrent une force céleste qui va de pair avec la majestuosité des paysages d'argiles. Les premiers rythmes de DAY OUT OF TIME se font entendre à mi-chemin de Walking Upright. C'est un rythme usuel à ceux de Steve Roach avec de fines percussions amérindiennes qui dessinent une lente transe spirituelle à travers des lignes élancées d'un synthé qui claque comme un fouet stroboscopique. Et plus on avance dans cette compilation, de même que dans le DVD, plus on sent l'attachement du cinéaste et du musicien pour ces terres de désolation. La musique de Roach est égale à ce que le synthésiste américain composait à l'époque, soit des longues et sinueuses lignes de synthé dont les brises aux couleurs de l'arc-en-ciel s'enchevêtrent dans un ultime magma aux riches sonorités opalines sur des rythmes fins et délicats qui embrassent les transes lunaires des peuples des premières nations. Ces paysages musicaux, comme dans This Life jettent des regards mitigés sur des terres qui se replient vers leurs sacrifices terrestres. Ces phases ambiantes sont secouées par des rythmes tantôt alourdis par de profondes pulsations alors que les percussions claniques sont parfois assaisonnées d'éléments plus électroniques, comme dans This Life et le puissant True West, un titre rare que l'on retrouvait sur un mini LP The Dreamer Descends dont la pièce-titre et ses chuchotements paranoïaques, ses flutes enchantées et ses lourdes percussions tribales, est aussi restituée sur cette étonnante compilation. The Holy Dirt propose un rythme plus fluide où les incantations aborigènes flottent sur des percussions et une ligne de basse aussi ronde que lourde. Merciful Eyes, autre titre rare d'une compilation intitulée A Storm of Drones, est une splendide ode contemplative propulsée par des vents calmes et sereins que des éléments soniques transitoires perturbent avec l'aridité des carillons des déserts. Par la suite, Two Rivers Dreaming, The Eternal Expanse (autre rareté qui niche sur une compilation épuisée) et The Return (du mythique Dreamtime Return) concluent DAY OUT OF TIME avec une étonnante sérénité angélique pour un album qui dépeint les terres arides de l'ouest américain.

Malgré que les images du DVD souffrent de l'usure du temps et des points de comparaisons possibles avec les techniques cinématographiques d'aujourd'hui, TIME OF THE EARTH puise sa beauté et sa puissance à travers les rythmes et ambiances de la musique de Steve Roach qui, mixée en Dolby Digital Stereo, revêt une incroyable profondeur ambiophonique. C'est comme écouter une autre version de DAY OUT OF TIME tant les reliefs musicaux sont incroyablement définis. La restauration des images est précise, tant et si bien que nous avons la vague impression de visionner les plans d'une maquette d'un univers extra-terrestre. Les couleurs sont de feu et les prises de vue à couper le souffle, témoignant de la témérité du cinéaste pour nous faire voyager à travers ces immenses rochers artisanaux qui donnent une saisissante approche lunaire à ces terres des déserts. La musique épouse assez bien les plans de vue et le défilement des images qui coulent comme des cours d'eau aériens, sauf en ce a trait aux transes qui trop souvent s'animent sur des prises de vue statique. Mais l'effet de contraste est toujours à la portée d'une étrange poésie dont les strophes se dispersent dans les vents. Et comme les œuvres reprises par le label Projekt sont toujours pleines de surprises, cette édition offre une autre piste audio qui défile sur les mêmes images en THE DREAM CIRCLE. Une autre œuvre discontinuée du catalogue de Steve Roach (Soundquest Recordings – LTD 1, 1994) qui étonnement sied aussi bien aux images de TIME OF THE EARTH.

DAY OUT OF TIME est un splendide combo CD/DVD qui est une véritable incursion dans les territoires musicaux ancestraux de Steve Roach. Si les images de Lazur souffrent du temps et de ses technologies, la musique de Steve reste d'une profondeur contemporaine. Navigant entre 1995 et 2000, cette musique contourne les âges comme elle sillonne les paysages d'argile dont les prises de vue s'enorgueillissent bien plus de la musique que le contraire. Mais peu importe, le résultat est une superbe compilation de titres éparpillés dans les méandres du temps que l'on peut voir, mais surtout entendre, avec l'incroyable profondeur cinématographique que nous offre le Dolby Digital. Un délice, tant pour les yeux et surtout les oreilles!

Sylvain Lupari (23/07/12) *****

Disponible chez Projekt Records Bandcamp

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