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  • Writer's pictureSylvain Lupari

STEVE ROACH: Live at SoundQuest Fest (2011) (FR)

Updated: Mar 5, 2021

Malgré toutes ces années et son impressionnante quantité d'albums qu'il a mis sur le marché ces dernières années, Steve Roach plait encore et toujours

1 Momentum of Desire 28:36

2Medicine of the Moment 12:06

3 Thunderwalkers 11:13

4 Morphic 5:37

5 Off Planet Passage 16:19

(DDL 73:52)

(Tribal Ambient, Pacific School)

Enregistré lors du Festival SoundQuest à Tucson, Arizona, LIVE AT SOUNDQUEST FEST est le deuxième album en concert réalisé par Steve Roach en 2 ans. Après le très calme et serein Live at Grace Cathedral, il secoue un peu le pommier des séquences et des rythmes transes que le musicien Texan abordait sur Destination Beyond et qu’il à explorer en plus grande profondeur avec Byron Metcalf sur Dream Tracker. On y ajoute les éléments méditatifs bouillonnants de Immersion 5 et on obtient un savoureux cocktail où des rythmes transes et tribaux marinent à merveille avec les envolées des synthés et les oraisons chamaniques de Dashmesh Khalsa et Brian Parnham aux Didgeridoo.

Des chants de criquets et des ondoyantes ondes de synthé aux fines textures métallisées ouvrent Momentum of Desire. D’oblongues couches de synthé s’enlacent et flottent dans un lent maelström où des ondes plus perçantes éraflent les structures paradisiaques de cette douce intro chaleureuse. Cette juxtaposition des strates de synthé moulent une ambiance à la fois céleste et dramatique avec ces tendres élans qui aboutissent dans de divines étreintes. Tranquillement la vie prend rythme sous ce ciel aux milles couches enchanteresses d’un synthé aux couleurs métissées. Des fragments de percussions et de basses pulsations se font entendre au loin. Ils pulsent avec plus de vigueur et percent cette dense opacité synthétisée, apportant à cette intro une agréable saveur tribale. Déjà lourd et menaçant, le rythme continue son expansion avec l’ajout de percussions diverses et de pulsations au débit plus insistant qui enrichissent une mise en scène musicale où la multiplicité des couches de synthé étonnent et subjuguent. Vers 12:30 le tempo modifie subtilement son axe. Il devient plus fluide et coule sur ce maillage de percussions et de pulsations spasmodiques. Une ligne du séquenceur aux ions sautillant nerveusement s’additionne dans cette faune de percussions unique à l’imagination rythmique tribale de Steve Roach. Cette séquence est délicieuse et libère des accords créés dans une structure de basse avec des hoquets glauques qui palpitent sous un ciel toujours bariolé de couches de synthé aux brises et aux ondes bigarrées. On peut même en entendre hurler! Comme on peut aussi y entendre des chœurs astraux parcourir la vallée des rythmes extraordinaires avec une intense opacité synthétisée qui flotte sur des séquences de plus en plus troubles et des percussions/pulsations aussi lourdes que résonnantes. Le synthé, comme le clavier laisse partir des accords et des riffs nerveux et chevrotants dans cette intensité rythmique intimidante. Tant que nos oreilles peinent à capter toutes les vibrations et spasmes qui surdimensionnent une rythmique échevelée recouverte de faibles souffles des sirènes apocalyptiques. Tout simplement superbe, Momentum of Desire continue sa migration rythmique et ne peut s’éteindre sous le poids des voix angéliques qui finalement oppressent l’ardeur de ce superbe mouvement qui hante encore nos oreilles lors de la transition avec le tribal chant des plaines désertiques qu’est Medicine of the Moment. Des couches de synthé ondoient et flottent dans une sombre ambiance où des implosions se versent dans le néant. Des percussions tribales roulent comme des boules de branches dans le désert, initiant les souffles enchanteurs du Didgeridoo. Medicine of the Moment devient un étrange dialogue phonique entre les Didgeridoos et des éléments sonores tels sifflets, cymbales indiennes et autres sonorités hétéroclites d’un monde tribal inconnu qui nous conduit vers le plus dynamique Thunderwalkers et ses tam-tams d’un monde perdu (ou Jurassique) qui résonnent parmi les souffles rauques des Didgeridoos.

Si le rythme introductif est lent et envoûtant, avec ses tambours tribaux aux frappes hypnotiques, il gagne en intensité avec ses frappes de plus en plus rapprochées qui battent dans une jungle imaginaire et ses milles sonorités hétéroclites. Thunderwalkers devient une superbe danse chamanique avec ses chœurs en transes qui scandent sèchement parmi dans un sublime tonnerre des dieux ethniques. Grisant et hypnotique, c’est un titre puissant tant par son rythme toujours croissants que par ses tam-tams qui suivent les battements d’un cœur affolé. Le rythme est acharné et confronte constamment la présence des didge et leurs murmures lugubres dans une étrange ambiance phonique. Morphic est un curieux résultat d’un échange de souffles des Didgeridoos de Dashmesh Khalsa et Brian Parnham dans une ambiance sans rythmes mais animée d’une intense vie cloîtrée. Et deux joueurs de didge comme eux, ça crée toute une texture d’ambiances primitives. Les dialogues apocalyptiques dérivent tranquillement et imprègnent l’intro de Off Planet Passage de ces étranges dialectes gutturaux qui s’adaptent à un environnement plus serein, mais toujours aussi nuancé et ambigu, où de délicates couches d’un synthé solitaire survolent une faune sonore toujours aussi éclectique et mystérieuse. Et c’est dans un paysage musical aux multiples variances que s’écoule Off Planet Passage où les flûtes isolés rencontrent des serpentins aux mouvements broyés de clochettes et des percussions qui grondent avec la subtilité des feuilles de métal sous de lentes oscillations de synthé. C’est un monde tribal et hétéroclite unique à Steve Roach qui se déguste les oreilles béates et les sens aux aguets.

Présenté dans un superbe digipak avec de belles photos, LIVE AT SOUNDQUEST FEST est une autre agréable surprise du synthésiste Américain. Je sais que Steve Roach produit des albums en quantité industrielle et que chacun ne peut être superbe, génial ou supérieur au précédent. Mais malgré toutes ces années et son impressionnante collection de musique, il réussit encore à étonner et produire des albums d’impact qui se démarquent dans sa gargantuesque discographie. LIVE AT SOUNDQUEST FEST est l’un de ceux-là!

Sylvain Lupari (21/06/11) *****

Disponible au Steve Roach Bandcamp

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