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Writer's pictureSylvain Lupari

STEVE ROACH: Rasa Dance-The Music of Connection (2013) (FR)

C'est une belle mais trop courte compilation qui peut s'avérer utile si on voudrait découvrir l'univers de Steve Roach

1 Gone West 7:27  

2 Fate Awaits 8:29  

3 Nightshade 9:04  

4 Flatlands 4:55  

5 Merge 6:21  

6 Hearts Core 8:49  

7 Eye of Noche 13:19  

8 Where Rasa Lives 15:01

(DDL 73:29)

(Atmospheric, tribal, sequenced EM)

Combien de décennies, d'époques traverse la carrière de Steve Roach? Combien d'albums, solo ou en collaborations, meublent cette carrière? Je dis ça comme ça; environ 130 albums depuis les premiers mouvements de séquences sur Now (je n'ai toujours pas entendu Moebius) en 1982 à aujourd'hui. À travers ces âges, le musicien américain a embrassé tous les styles que la MÉ d'ambiance a pu générer, allant même dans les rythmes ethniques et les sphères de la Berlin School. Pourquoi cette introduction à RASA DANCE-THE MUSIC OF CONNECTION? Parce que ce dernier album, qui est un genre de testament musical sur la relation entre un cheval (Tabula Rasa) et son maître (Linda Kohanov), est une compilation, trop courte, des œuvres et surtout des styles qui jalonnent des périodes aussi lointaines que 1989.

Gone West, de l'album Dust to Dust en 1999, nous plonge vraiment dans les plaines des westerns américains avec 7 minutes ambiosphériques où les crotales et bruits du désert sont bercés par une guitare acoustique et ses accords rompus qui dépoussièrent les souffles d'un harmonica solitaire et mélancolique. Fate Awaits de Truth and Beauty (aussi en 1999) est un long passage ambiant où les synthés pleurent et ragent avec abandon dans la poussière des accords esseulés d'une guitare qui fait flâner ses notes sur les parois d'une terre aux larmes de pierres. Une leçon sur comment la musique d'ambiance peut avoir une âme. On peut vraiment sentir les premières interactions homme/cheval avec Nightshade (Soma avec Robert Rich en 1999), dont le doux rythme tribal amérindien dépeint cette étrange union où le cheval se laisse doucement apprivoiser par son nouveau maître. Flatlands, du superbe Desert Solitaire de 1989, nous amène à dos de cheval dans les sinueuses routes de terre des déserts américains qui sont cernées par ces immenses montagnes aux flancs aussi dangereux que mythiques. Si vous ne possédez pas encore cet album, c'est un gros péché. Les percussions, les gargouillis des synthés, les strates semi spectrales et les ambiances sont de splendides croquis musicaux d'un monde que l'on imagine seulement par l'œil d'une caméra. Onirique et essentiel! Parlant d'un essentiel, que dire de Empetus (1986) dont la superbe transe des séquences dans Merge, des séquences qui papillonnent comme de frénétiques coups de ciseaux dans le vide, peut tracer tant les mouvements d'une danse féérique que d'une rébellion ou une chevauchée endiablée d'un pur-sang en quête de liberté. Ce qui séduit dans cette compilation est autant la sélection des titres que leur ordre de défilement, tissant un étonnant canevas où les rythmes et ambiances se mêlent avec une étonnante justesse. Ainsi, après le rythme effréné de Merge, Hearts Core, de Holding the Space: Fever Dreams II en 2004, revient à cette touche tribale avec un rythme chamanique où les percussions déchaînées respirent d'une étrange vie organique et les voix célestes incantent les auras astraux autour d'un feu rougeoyant. À nous d'imaginer un lien avec le cheval. Moi j'y vois un passage vers un autre monde, surtout avec les 30 prochaines minutes où Eye of Noche, de New Life Dreaming en 2005, et Where Rasa Lives, de Back to Life en 2012, submergent nos sens de sereines strates diaphanes et sibyllines qui moulent des souffles caressant et annihilant les empreintes, les vestiges de notre passage, notre passé

Avec tous ces albums qui garnissent l'impressionnante faune musicale de Steve Roach, cette compilation qui fait le pont entre ses années 80 et 2010 est un vent de fraîcheur qui rappelle les origines du synthésiste américain. Disponible en format téléchargeable uniquement, est un excellent moyen de se familiariser avec l'œuvre de Roach car les titres présentés sont superbement agencés de sorte que les structures ambiosphériques, qui peuvent faire fuir ceux que la musique de Roach interpelle du bout des oreilles, passent comme des coups de pinceaux qui dépoussièrent les transes claniques et séquencées. Le lien avec les chevaux? Avec Rasa? Je vous le laisse à votre imagination. Car la magie de Steve Roach est que l'on peut avoir mille perceptions sur sa musique, qu'il y a toujours un lien qui les uni. Indispensable à ceux qui veulent découvrir l'univers de Steve Roach.

Sylvain Lupari (13/07/13) *****

Disponible chez Steve Roach Bandcamp

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