“C'est un autre excellent album de SKJ qui nous mène à une odyssée inimaginable dans les terres des merveilles de la ME”
1 Tatra Mountains
(Introduction) 4:40
2 Awakening 9:37
3 Skylight 8:58
4 Dreams Beyond 10:54
5 Dawn 4:01
6 Tatra Mountains 8:35
7 Causeway 9:48
8 Echoes of the Past 9:19
9 Human Connection 6:38
(CD/DDL 72:33)
(Cinematic, ethnic, New Age)
Nous avons cette impression d'avoir été parachuté aux limites des territoires défendus où un banc d'oiseaux nous parvient des océans avec des pépiements, puis de cris de mouettes électroniques. Une fois sur place, notre immersion en territoire verdâtre s'enracine avec des brises mécaniques qui passent au-dessus de ce lointain bassin d'oiseaux et sur une faune de parasites organiques. D'entrée de jeu, Tatra Mountains (Introduction) nous fait son cinéma! Le teint des ambiances, et les visions que j'en ai, est similaire à la jungle des Prédateurs, notamment à cause de ce subtil langage organique qui flirte avec mes hallucinations. Les arrangements orchestraux font voleter ce voile de violons qui réveille la faune aviaire ainsi qu'un synthé harmonisé dans une trompette éléphantesque. Elle souffle d'énormes formes aiguës qui ne cessent de rouler dans les tumultes nourries par les effets staccato de cette masse de violons, pilonnant un rythme obsédant. Un rythme saccadé qui s'éteint, l'instant de laisser libre cours à ce synthé et ces boucles rotatives qui stimule le second élan de Tatra Mountains (Introduction). Les synthés tissent un univers extraordinaire avec des arrangements orchestraux puisés dans les souvenirs de Vangelis et des chants hallucinants qui se perdent dans les autres violents mouvements staccato des violons. La charge des décibels est élevée avec ce tapage méthodique dans une direction psychédélique des synthés et des arrangements. Disons que j'avais hâte de tomber sur Awakening.
À ce stade-ci, j'aurais été loin de penser que je dirais de DREAMS BEYOND que c'est une autre œuvre majestueuse de Sverre Knut Johansen mes amis! Dans un album intense, né du tapage de son ouverture, et passionné ce 5ième album du musicien Norvégien sur Spotted Peccary est une audacieuse aventure musicale qui est inspiré par la photo sur la pochette de cet album. Il faut dire que les visions d'univers fantasmagoriques de Michał Karcz, le créateur de cette pochette, ont de quoi stimuler la créativité des artistes qui se connectent à ses peintures et ses visions. Cet album propose plus de 72 minutes d'une musique stylisée dans une très belle vision cinématographique où chaque titre, malgré le principe conceptuel de l'album, est une histoire qui tantôt suit un fil conducteur absorbé par une excellente section New Age dans le milieu de l'aventure et une incroyable finale à faire pleurer une poche d'oignons.
Awakening embarque avec un bon 3 minutes de discorde musicale. Les percussions sculptent alors un superbe down-tempo infusé par un synthé et ses chants harmoniques qui répondent à ces jets de brume des éléments percussifs. Le rythme devient plus entraînant avec des orchestrations arabiques alors que le synthé étonne en laissant partir deux lignes de chants qui se répondent. C'est à ce moment qu'une guitare nous prend par surprise, enrichissant encore plus la densité musicale de Awakening qui s'essouffle dans les paramètres normaux de la MÉ, soit dans une texture d'ambiances. Skylight prend immédiatement nos oreilles d'assaut avec des boucles de rythme propulsées par les implosions du synthé qui programme aussi un beau refrain dans une texture sonore très près des ambiances de l'album Precambrian. Les percussions finissent par redéfinir la structure du rythme qui devient plus un rock progressif avec ces roucoulements en boucles qui tournent depuis la seconde zéro et les harmonies d'un synthétiseur nourri des effets de psybient. Victime de chamaille interne, Skylight devient une structure complexe pour quelques instants, histoire de reformuler à nouveau son besoin de rock alambiqué aussi entraînant pour les pieds que pour les neurones. Les synthés continuent d'asperger les ambiances avec de splendides solos et des fines lignes de murmures, conservant son essence psybient dans cette structure qui découd totalement notre vision et notre approche face à DREAMS BEYOND. Nous savons maintenant que nous avons un album de rock progressif électronique avec un synthé très actif, et pour les solos, les lignes harmoniques et les effets psybient tantôt organiques. Par contre, la pièce-titre nous ramène sur terre avec une approche New Age mélodieuse et son synthé diffuseur de mélodies qui entraînent nos pieds sur le sable copieusement arrosé des mers Caribéennes. Les solos du synthé sont incroyables sur ce titre avec des acrobaties aériennes qui forment d'interminables boucles et qui font de Dreams Beyond un excellent titre de New Age progressif. Disons aussi qu'il tombe à la bonne place dans ce décor parfois décousu aux couleurs émeraudes qui cernent les 3 premiers titres, comme les 3 derniers, de cet album. Dawn poursuit cette introspection New Age de Sverre Knut Johansen avec une musique méditative et ces arrangements d'instruments à vents qui soutiennent les chants des moineaux célestes.
Tatra Mountains arrive avec une enveloppe remplie d'émotivité et d'intensité. La masse sonore est dense et augmente sa compacité à mesure que les secondes coulent. Des effets organiques comme des brises anéanties se croisent dans un crépuscule infini où se forment des boucles d'harmonies orchestrales qui déroulent tranquillement une beauté déformée par des fines lignes de lamentations. Ces boucles roulent une intensité renouvelée à chaque étape pour hurler encore ce tintamarre naissant du titre d'ouverture. Sauf qu'ici, les orchestrations ont le temps d'étirer une musicalité qui se renouvelle à chaque éclat et qui amplifie sa présence dans un derniers tiers tintamarresque où réside la partie sérénité de Tatra Mountains. C'est dans une approche cosmique que Causeway étend ses ailes. Son ouverture est cousue dans le doute avec une forte propension pour du tribal ambiant de souche marécageuse américaine. Les effets sonores y sont denses et les lances jetées qui sifflent au-dessus des ambiances atterrissent dans une zone de turbulence plus anémique ici qu'ailleurs. Le rythme qui émerge autour des 4 minutes devient un down-tempo lacéré par des lames de guitare steel à la Erik Wollo et nourri par de très beaux effets percussifs. Un superbe titre cousue dans la complexité qui nous lance un solo bluesy et qui rejoint les délices de Awakening et de Skylight. Echoes of the Past est un puissant titre offrant une vision tribale qui irait à merveille avec Converge, de Michael Stearns et Erik Wollo. La guitare est tellement criante. Elle découpe de ses fines lames autant les deux portions rythmiques que le noyau d'ambiances qui nourrit son deuxième envol. C'est le genre de titre que l'on cherche toujours à réécouter, mais voilà, il y a le merveilleux Human Connection. WoW mes amis, j'ai le poils des bras qui fait mal tellement il cherche à monter et monter…les niveaux de ma sensibilité. Pour mieux vous situez, ça ressemble beaucoup à la pièce-titre de Chariots of Fire. Le doux rythme et son effet d'écho se colle à de beaux arrangements orchestraux, j'entends des murmures parmi ceux-ci, qui sont coiffés par un piano forgeur de rêves. Une basse à la Patrick O'Hearn ajoute son empreinte alors que continuellement, Human Connection force notre degré émotif avec une deuxième partie explosive menée par une guitare et ses solos hurleurs qui viennent chercher cette larme au coin de mon obsession. Une finale splendide qui me donne ce goût d'écouter cet album immortel de Vangelis. Sauf que je finis par refaire jouer DREAMS BEYOND et me gaver de ces beautés que je découvrirais pour la première fois, tant l'enveloppe musicale d'une première écoute m'a jeté par terre. Un excellent album de Sverre Knut Johansen!
Sylvain Lupari (14/09/20) ****¼*
Disponible au Spotted Peccary Music
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