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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Sverre Knut Johansen METAHUMAN (2022) (FR)

Un splendide album de MÉ symphonique dont le charme grandit à chaque écoute

1 METAHUMAN 3:38

2 HUMAN (Path of Destruction) 10:34

3 Unity of Existence Through Evolution 8:48

4 Immortal 5:45

5 META (The Light Inside You) 6:24

6 METAHUMAN (Extended) 9:51

7 Fluctuations of Awareness 7:55

8 Miracle of Existence 7:35

9 Infinity Being 6:12

(CD/DDL 66:44)

(Symphonic soundscapes, E-Rock)

Une ligne de bourdonnement et une autre avec une texture plus industrielle sont à l'origine des premiers accords de clavier qui ouvrent la pièce-titre de ce dernier opus de Sverre Knut Johansen. Ces accords de clavier tintent mollement dans un décor austère. Ils sculptent une lente et ténébreuse ascension astrale qui se heurte à une surprenante, et surtout inattendue, structure de rythme tout juste après la 1ière minute. C'est une fusion de basses pulsations et de claquements percussifs dont le débit circulaire forge une ritournelle rythmique qui a l'équivalence en charme d’une mélodie creuseuse de ver-d'oreille. Construite avec une vision de complexité, cette première structure de rythme à bousculer les ambiances de METAHUMAN laisse une empreinte qui sera difficilement délogeable des autres entités rythmiques de ce très bel album du musicien norvégien. Cette ruade rythmique résonne dans le vaste horizon sonore de METAHUMANStåle Storløkken disperse les lamentations de son Haken Continuum, présent aussi dans METAHUMAN (Extended), dans les sillons de ces 4 à 5 accords du clavier qui finissent par tisser les bases de cette mélodie qui ancrera les prochaines à venir de l'album. METAHUMAN démontre cette étonnante capacité que possède SKJ pour allier complexité et accessibilité dans une symphonie astrale où le New Age reste dans l'ombre d'une vastitude sonore dont les plaines harmonieuses chantent sur des structures de rythmes alambiquées. Ces rythmes reposent sur un maillage de percussions électroniques, de séquences très nuancées et d'arrangements orchestraux qui sont aussi complices d'une texture musicale remplie de moments poignants comme de crescendo. Entre du Vangelis et du David Wright, le brillant musicien-synthésiste norvégien n'a pas son pareil pour faire fleurir des arrangements et des mélodies qui nous amènent aux portes de frissons d'émotions aussi peuplés que le cœur de New-York autour de 16 heures. Inspiré par un livre de Deepak Chopra, ce 6ième album de Sverre Knut Johansen sur Spotted Peccary tente de nous guider vers une conscience supérieure. Je ne sais pas si ça va fonctionner pour vous! Pour ma part, la musique de METAHUMAN m'a transporté au-delà de mes habituelles émotions. Là où ce désir de vibrer a eu le dessus sur la conscience de mes 64 ans.

Vous doutez de la richesse de cet album? C'est dans un tintamarre atmosphérique que HUMAN (Path of Destruction) s'arrime à nos oreilles. Des vents, creux comme bourdonnants, et leur bourrasque. Des sons et des effets de voix distordus. Des effets de distorsions et/ou de pertes de signaux auditifs. Ces éléments convergent vers une ambiance cinématographique dont le crescendo atteint son point culminant à la 90ième seconde. Le rythme surgit avec une violence refoulée dans des arrangements orchestraux dont des staccatos cadencés sont puisés sur un clavier à la Jean-Michel Jarre. Ces légatos tourbillonnent en un maelstrom rythmique qui dissout son intensité pour virevolter comme une nuée de papillons musicaux dont le mystère fait surgir une ligne de basses séquences qui piétine en arrière-fond d'un drame musical. Cette structure pour le moins complexe continue de battre comme les pales d'un hélicoptère en perte vitesse et d'altitude. C'est l'intensité de la musique et des ambiances qui dicte sa conduite, inspirée vaguement par le Berlin School, mais principalement du synthé qui laisse planer de nébuleuses harmonies flûtées et par la suite de superbes solos irradiant comme ceux d'un guitariste inspiré et sur le bord des larmes. Un titre incroyablement riche qui va faire pousser son armée de frissons sur vos bras. Et ce autant dans un casque d'écoute que sur des haut-parleurs. D'ailleurs, la réalisation de cet album, brillamment masterisé par Howard Givens, est à couper le souffle!

Le niveau d'intensité est sans doute la pierre angulaire de METAHUMAN. Il se transpose sur l'ouverture de Unity of Existence Through Evolution dont les gémissements du synthé, on dirait des ondes Martenot ou encore une guitare lap-steel, coulent dans un panorama sonore brouillé par des ombres qui bourdonnent et grondent alors que d'autres bouillonnent comme de la lave en fusion. Des accords empruntés à une fausse contrebasse sculptent un rythme ambiant après la 3ième minute. Élastiques, ils empiètent sur le territoire comme des pas de loups isolés dans un paysage sonore dont la scansion se développe en une structure statique bourrée par le chevrotement d'une masse d'éléments atmosphérique. Pour couper court, un titre comme Immortal propose une belle mélodie rythmique construite sur une série de riffs qui tournoient comme une danseuse de ballet emportée par des vents pleureurs. Comme chaque titre ici, la musique et son rythme mélodieux se développe avec une intensité, rythmique ici, qui devient un bon rock électronique lourd et lent. Même avec sa ligne de riffs circulaire. Si vous êtes sensible, METAHUMAN va vous dévoiler son coffret de pierres précieuses. META (The Light Inside You) est la plus belle! Son ouverture laisse planer une mélodie méditative qui coule sur une saccade de reflets argentés. Les vents dominants ont une essence de voix absentes qui fredonnent l'impensable jusqu'à ce qu'une divine berceuse ne ce mette à tournoyer autour de la seconde minute. C'est là que les larmes ont voulu sortir de mon âme. Elles sont refoulées à la porte de mes émotions lorsque cette ritournelle délaisse son axe méditatif pour entreprendre une croisière astrale cadencée. J'ai cru voir Vangelis sur un nuage ici! Un titre tout simplement superbe! METAHUMAN (Extended) profite bien de ses presque 10 minutes pour remplir nos oreilles dans une vision pas mal plus intense que le titre d'ouverture. Fluctuations of Awareness est un intense titre atmosphérique qui se fractionne en plusieurs segments de rythme stationnaire. Notons ces éléments d'ambiances percussives qui tonnent et résonnent afin de créer une structure de rythme furieusement statique et cette étonnante ligne de grognements en arrière-plan qui active une fascinante séquence de rythme ascendant. Le rythme fini par se donner à une forme d'Électronica progressive avec des battements feutrés sous une épaisse couche de gémissements de synthé. Sur une délicate structure de rythme pulsatoire, Miracle of Existence voyage en mode valse astrale sur les harmoniques ailes d'un synthé qui mélange aussi ses orchestrations et ses chants élégiaques légèrement plus acuités dans une texture musicale plus poignante et dramatique. Ce mouvement de valse cosmographique et ces pulsations bourdonnant comme un élastique à semi tendu contribuent à l'essor du mélodieux Infinity Being. David Helpling y prête ses accords de piano en verre et ses souffles de guitare lyriques pour terminer cette œuvre à la fois complexe et attrayante sur une mélodie ambiante qui se berce dans les racines du New Age.

Puissant et poétique, METAHUMAN de Sverre Knut Johansen est un grand album de musique électronique symphonique dont les charmes et sortilèges d'envoutement croissent d'écoute en écoute. L'esthétique musicale ici est d'une rare intensité, tant au niveau des émotions que des arrangements, sur des multicouches de lignes de synthé et des structures de rythme dont la complexité ne fait fuir en aucun temps les oreilles plus timides.

Sylvain Lupari (25/09/22) *****

Disponible au Spotted Peccary Music

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