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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Sverre Knut Johansen Planets (2013) (FR)

“Planets possède tous les charmes d'un EM qui flirte habilement avec un New Age à la Vangelis sans fausses émotions”

1 Twin Sunrise 4:00 2 Planets I 5:36 3 Dreamspace Part I 5:45 4 In Orbit 7:37 5 Nebulae 6:34 6 Planets II 6:50 7 Origins 11:37 8 Apsis 5:03 9 Planets III 3:20 10 Dreamspace Part II 17:35 Sverre Knut Johansen Music

(DDL 61:58) (Melodious Space Music)

C'est en écrivant la chronique sur Secret Space Program qu'un fan m'a mis au parfum au sujet de l'album PLANETS. Selon ses dires, il s'agissait du meilleur album de Sverre Knut Johansen. Sverre m'a gentiment fait parvenir cet album afin de valider l'engouement de cet admirateur. Mon premier contact fut assez tiède. Et mon premier constat était que l'album nourrissait une armada de style qui voletait entre la Space Music à du New Age en passant par une bonne MÉ poussée par des séquenceurs et des percussions. La tentative suivante m'amena au même constat mais avec plus d'envoûtement dans les sens. Et finalement, j'ai fini par aimer cet album dont la texture sonore, la richesse musicale et la direction harmonieuse s’appuient sur deux ans de travail. PLANETS a été mijoté entre 2000 et 2002, avec un souci du détail qui témoigne de cette minutie chez Sverre Knut Johansen qui néglige rien, d'où un beau conte cosmique sur les planètes qui a été mûri avec une vision qui égale le perfectionnisme du sympathique musicien Norvégien.

Une ambiance de cosmos ouvre les pénombres et permet à des arpèges de faire scintiller une petite mélodie aussi fragile que saisissante. Mélodiste hors-pair, qui est fortement inspiré par les arrangements de Vangelis, Sverre Knut Johansen en dessine une superbe en ouverture. Un décor de jungle cosmique entoure cette délicatesse qui se visse bien solide dans le fond de nos tympans alors que le rythme ambiant de Twin Sunrise se militarise avec des percussions dont les roulements sculptent un très beau boléro cosmique. Un solide coup de départ qui met les oreilles en orbite! Surtout que Planets I se présente comme un digne successeur avec une approche très Tangerine Dream des années post TDI. Les percussions électroniques, d'un genre bongo, et les arrangements mélodiques du synthé dominent et sculptent une approche empreinte d'émotion. L'impact n'est pas aussi dominant qu'avec Twin Sunrise mais on se laisse facilement bercer par cette approche rythmique qui fait New Age très accessible. Dreamspace Part I est un autre très beau titre, si on aime ça quand mélodie et arrangement éthérés vont de pair, légèrement animé par ces percussions bongos qui parfument les rythmes de cet album. Le rythme est toujours en mode passif avec quelques explosions bien tempérées et tambourine délicatement sous un lit d'orchestrations à faire lever les poils dans le dos. Une voix Elfique vient susurrer à nos oreilles les délices d'un Éden cosmique alors que les arrangements, j'entends même un hautbois, sont superbement mélangés avec de bons effets cosmiques. Des effets qui sont encore plus omniprésents dans In Orbit dont la structure évolutive s'accroche à ces crescendos qui animent les rythmes ambiants et circulaires de PLANETS. Il y a ici un beau duel synthé/guitare avec des solos mous et évasifs du synthé et incisifs et pénétrants pour la guitare de Eivind Aarset. Nebulae est plus méditatif avec un synthé qui trace une approche mélodieuse sur les chants de baleines cosmiques. Les nappes de voix sont aussi sereines et enveloppantes que dans Dreamspace Part I.

Planets II met plus d'emphase sur les vocalises avec une approche nettement plus en mode opéra cosmique, genre Le 5ième Élément de Luc Besson. Le titre glisse vers une phase plus rock lorsque cette voix opératique fait fondre ses fascinantes harmonies dans les solos d'une guitare. Doux et poétique Origins est un très beau titre d'ambiances méditatives où l'on flotte à travers l'espace sur les géantes ailes d'un aigle intersidéral. Il y a beaucoup d'émotion et d'intensité dans ce titre où la musique d'ambiance est plus mélodieuse que tonale. Apsis flirte avec les frontières du New Age avec une délicate mélodie soufflée sur un synthé un brin nasillard. Les percussions, toujours en mode tam-tam et bongo et parfois même militaire, accueillent cette berceuse larmoyante qui s'accroche à une intensité rythmique dont le point culminant est un bon rock électronique aussi lourd que lent. Après cette brève incursion dans cet univers contemporain de Tangerine Dream, Apsis retourne à son lit méditatif où scintillent encore ces perles mélodieuses délicieusement éparpillées à la grandeur de l'album. On ne peut pas aimer ce qui est beau! Aussi agressif que mélodieux, Planets III éteint sa fougue dans de belles orchestrations. Dreamspace Part II conclut ce 6ième album de SKJ avec une approche qui suit les préceptes de Dreamspace Part I mais avec plus de 12 minutes additionnelles qui servent à explorer un univers plus près de Code Indigo ou encore celui très symphonique de David Wright. Les 10 premières minutes sont très efficaces avec ces nappes de voix qui font duel à des attaques d'une six-cordes électrique vicieuse et dynamique. Le rythme croisse toujours dans son tissu de crescendo, alliant mélodie et intensité dans un décor cosmique bien imagé. Les 7 dernières minutes sont partagées entre des bribes de rythme et des phases d'ambiances ornées d'effets cosmiques sur fond de méditation et de cette voix séraphique qui donne une profondeur très onirique à l'univers de ce très bel album du musicien Norvégien.

Beau et harmonieux à l'os avec des phases de rythme qui sculptent des crescendos chargés d'émotions et des arrangements qui chatouillent le repaire de nos émotions, je comprends maintenant très bien pourquoi PLANETS est décrit comme étant le plus bel album de Sverre Knut Johansen. Et comme j'aime tout ce qui est assez beau et mélodieux pour concurrencer avec la musique de Vangelis, je dois avouer que je me suis laisser prendre aux nombreux pièges de charmes qui sont ancrés dans l'univers de cet album. Nous sommes loin ici d'une MÉ compliquée ou d'un genre Berlin School assoiffé de rythmes noirs. C'est tout le contraire! Mais ça reste beau, très beau et ça possède tous les charmes d'une MÉ qui flirte habilement avec le New Age sans pour autant devenir une œuvre dénudée d'émotion.

Sylvain Lupari (17/08/17) ****¼* SynthSequences.com

Disponible au Sverre Knut Johansen Bandcamp

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