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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Syndromeda Last Days on Earth (06-19) (FR)

Updated: Oct 11, 2022

“Si on est fan de Tangerine Dream et de Klaus Schulze, cette réédition mérite la découverte de l'univers de Danny Budts”

1 Ballad of Love and Mystery 22:09 2 The Secret Life of A 15:52 3 Last Days on Earth 16:48 4 Too Hot In Hell 14:48 SinSyn 200601 (DDL 69:37) SynGate CD-R SS26

(CD-r/DDL 69:37) (Berlin School)

LAST DAYS ON EARTH! Que de souvenirs et surtout comme on évolue. J'ai commencé à écrire des chroniques sur la MÉ parce que je trouvais que les chroniqueurs de l'époque, exception faite de Graham Getty, manquaient de vocabulaire. Et lorsque je relis ma chronique sur ce 16ième album de Syndromeda, je manquais de vocabulaire! J'en avais pour d'autres artistes et pour d'autres genres de musique, mais pour celle de Danny Budts? Eh que j'avais de la difficulté! Mais quelle chronique insipide que j'ai écrite en 2006! Faut dire que ses symphonies électroniques ne sont pas ce qu'il y a de plus facile à décrire. Les structures sont en constante permutation avec une faune sonore tellement vaste et surtout très diversifiée, notamment les tonalités organiques qui infiltrent les mouvements du séquenceur. Et que dire des synthés? En plus de créer des décors qui flirtent entre le cosmos et les rivières souterraines de notre Terre, et sa population luciférienne, ils modulent des solos aux tonalités qui sont aussi très variées et souvent très aigues. On peut la lire ici, en Français, mais je ne dis rien ou à peu près. Donc, je me reprends en même temps que cet album est réédité par le label SynGate, puisque la première parution de LAST DAYS ON EARTH était en édition limitée de 300 CD. Et ils sont tous vendus depuis.

Des chuchotements excessifs sur des ombres d'un synthé et ses réverbérations sont à l'origine de Ballad of Love and Mystery. Un amas d'orchestrations développe très tôt un mouvement en staccato harmonieux alors qu'une basse pulsation séquencée étale son arythmie en faisant vibrer le plancher des ambiances. La masse rythmique est forgée comme ces rythmes ambiants de la Berlin School et suivra le long parcours de 22 minutes avec un Danny Budts qui apportera ses ajustements, tant dans l'axe minimaliste que la couleur des tons qui s'avère très séduisante par instants. Les orchestrations, qui meublent toujours le décor, ne sont pas sans rappeler les premiers albums de Synergy. Des touches limpides résonnent avec une vision astrale qui se perd dans les chuchotements. C'est à ce point, autour des 4 minutes, que le mouvement devient plus Berlin School avec cette ligne de rythme qui monte et redescend. Des nappes de voix, légèrement chthoniennes, fredonnent subtilement tandis que le synthé oublie une ligne séraphique dans le fond du décor. Elle y restera pour un bout! Ambiant, le rythme poursuit sa croisière en amassant des tonalités organiques qui pétillent dans ces continuelles ascensions. Le synthé lance des mugissements qui sonnent comme ce Tangerine Dream des années 76-77. Le ton s'intensifie, on dirait un cornemuse en furie, et la musique se tait pour 1 à 2 secondes. Juste assez pour que Ballad of Love and Mystery se réoriente vers ces séquences organiques qui chantent une fascinante ritournelle, alors que le séquenceur forge une ligne de rythme qui boitille en symbiose. Séparé en 3 temps, ce plus long titre de LAST DAYS ON EARTH conserve toujours cet axe minimaliste qui sert de base à une évolution rythmique et à un synthé qui multiplie les solos créatifs. Le clavier se met de la partie en sculptant un lit harmonique dont les arpèges nerveux dansent avec ces séquences qui pétillent comme la queue d'une vipère affamée. Une 3ième phase se prépare autour des 15 minutes, fixant une finale intense de par les chants du synthé et ses solos torsadés alors que les séquences, qui ont diminué d'intensité et de vélocité, besoin de percussions pour compléter un titre qui dépeint à merveille le complexe univers de Syndromeda.

Un faisceau d'ondes chatoie comme une grosse flamme noire gorgée de réverbérations glauques. The Secret Life of A s'anime à partir de ces réverbérations dont la masse sonore sculpte un rythme lent et imposant. Une tonalité d'orgue s'installe juste derrière nos yeux et le mouvement amphibien devient lumineux lorsque le synthé lui annexe un chant aigu et nasillard qui le suit pas à pas. Des cognements se jettent sur ces ambiances. Ils se mettent en courir devant un décor perplexe qui nourrit toujours le fond de The Secret Life of A. Ce rythme lourd à la Redshift résonne avec la pesanteur de ses pattes qui ébranlent le sol. Le décor disparaît et le synthé allonge un chant extra-terrestre dont les parfums arabiques sur le prochain refrain. Le rythme revient, il me fait penser aux pas d'une panthère obèse, et court dans une sorte de labyrinthe plein de virages abruptes. Ce rythme étend une lourdeur quasiment luciférienne à une structure avec un synthé qui multiplie les mirages harmoniques et les solos évanescents. Ce titre lourd arrive vers une fin trop rapide qui étire ses 5 minutes dans les vapeurs d'orgue d’un Mellotron et des nombreux effets sonores qui ajoutent un petit côté psybient à ce titre qui serait sans doute mieux avec une finale amputée de 3 minutes. Mais le rythme…tout à fait superbe! La pièce-titre remplace The Sense qui figurait sur l'édition de 2006. Mais il y a juste le titre qui change, la musique étant la même. Donc, une lente intro inspirée par les teintes de la nébulosité attend nos oreilles pour les prochaines 150 secondes. Des vents, des bruits bourdonnants comme si on traînait un truc lourd sur une chaussée en briques, des brises assourdissantes. Bref une introduction sous le signe de; ce n'est pas ici qu'on va faire manger les anges! Une ligne de synthé s'élève. Et lorsqu'elle redescend, une basse pulsation gorgée de résonances et des cliquetis enjambent les prés avec des lucioles soniques qui batifolent à ses côtés. Ce rythme ambiant qui sautille maladroitement est enveloppé de ces solos à la tonalité si particulières de Danny Budts. Les coussins et les longs riffs du synthé ont des airs philharmoniques de Dante sur une structure rythmique indécise. Une structure qui boitille avec peine et qui peine à se trouver une identité sous les morsures, les mugissements et les solos tonitruants d'un synthé qui nous en met plein les oreilles ici. En bout de ligne, Last Days on Earth est plus d'ambiances et ambiant avec une complexité dans son développement atypique qui fait du sens dans l'univers de Syndromeda. Too Hot In Hell conclut cette réédition de LAST DAYS ON EARTH avec une autre structure de rythme, plus statique, où deux lignes de séquences étalent leurs ossatures spasmodiques dans des brumes d'un synthé qui laisse croire qu'effectivement l'enfer est trop chaud, il faut retourner à la surface. Les tonalités du synthé sont plus écarlates ici et plus le titre progresse plus on sent ce genre de cacophonie très comestible qui meuble souvent les finales de Syndromeda.

Il fallait absolument que je réentendre cet album de Syndromeda afin de lui donner une chronique qui respecte les visions du musicien Belge et surtout son talent. Si vous avez les oreilles frileuses, la découverte de LAST DAYS ON EARTH doit se faire à petite dose. Mais si vous êtres un fan de Tangerine Dream, pour les rythmes et les séquences, et de Klaus Schulze, pour les permutations qui sont faites ici avec une approche homogène, cette réédition vaut la peine de découvrir l'univers de Danny Budts.

Sylvain Lupari (31/07/08) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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