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  • Writer's pictureSylvain Lupari

Syndromeda Von Haulshoven meets Syndromeda (2007) (FR)

Updated: Oct 11, 2022

Un premier album timide où les senteurs de KS & TD reflètent les personnages artistiques très ambigus de deux artistes si proches et pourtant si loin

1 21th Century Oscillator Suite 29:43

2 Vibrations 16:42

3 Answers without Questions 22:06

(CD-R/DDL 68:31)

(Retro Berlin School)

Les univers musicaux de Von Haulshoven et Syndromeda s'entrecroisent sans pour autant se ressembler. Si l'un fait du Berlin School progressif aux effluves de Tangerine Dream, l'autre affectionne autant le Berlin School mais avec une touche plus personnelle et audacieuse, ainsi qu’une tonalité bien particulière pour Danny Budts. La fusion de leur univers, à la fois si près et si éloignés, ne pouvait que donner un résultat à l'image des deux caractères qui sont à l'opposés au niveau des structures musicales; Von Haulshoven préférant de longs chemins tortueux et improvisés, alors que Syndromeda ne fait pas dans l'improvisation. Le résultat donne une musique hybride où les styles qui ont influencés les deux musiciens s'entremêlent dans cette rencontre musicale qui en laissera plus d'un perplexe.

Entre les ondes poétiques de Klaus Schulze, les errances ténébreuses des synthés flûtés de Tangerine Dream et les soufflés métallisées de Pink Floyd (Wish You Where Here), la lente intro morphique de 21th Century Oscillator Suite est une pure merveille sonore pour univers cosmique, ambiant et psychédélique. Une oblongue intro qui empile les couches de synthé onirique à celles un peu plus corrosives et cosmiques s'abandonne à de sinueux solos aux souffles de vielles orgues baroques qui se frayent un passage parmi des chœurs chtoniens. Cette mise en scène survie à un rythme dégradé qui se pointe un peu avant 12ième minute. Un rythme délicat se dessine sur une fine ligne de basse ondulante et une séquence qui hoquète à l'ombre de solos un peu plus stridents. Des percussions tombent et habillent le rythme d'une mesure soutenue dans un univers ocré où les solos de synthé dessinent de douces mélodies vaporeuses, avant de renifler la douceur morphique de son intro. La 1ière partie de Vibrations démontre l'intérêt de Eppie E. Hulshof et Danny Budts pour une approche psychédélique post Berlin School. Des ondes caustiques louvoient dans un cosmos tétanisé de sonorités métallisées où d'étranges voix interpellent la brève quiétude de cette introduction. Vibrations démarre alors en trombe avec un mouvement séquencé cahoteux qui est ceinturé de lourdes résonnances, alors que les synthés lancent des lignes autant mélodieuses que hurlantes dans une sphère sonore hétéroclite où tout est confusion. Ce rythme lourd est forgé de vacillements et avance à tâtons parmi un synthé aux multiples strates bouclées. La deuxième portion revêt une approche nettement plus mélodieuse avec de belles séquences entrecroisées qui mordent une ligne de basse hésitante sous les charmes d'un synthé plus musical. Une dualité des rythmes et des structures qui démontre les antipodes du duo et nourrisse la hardiesse des deux compères d'un album.

Answers without Questions évolue comme un beau Berlin School aux attraits angéliques. Un synthé flûté émerge pour tracer une superbe ligne mélodieuse qu'un mouvement séquentiel épouse à merveille. Une superbe fusion synthé/séquenceur coule doucement, comme les beaux moments encore incomplets de Tangerine Dream des années 70, période Encore et Green Desert. Vers la 12ième minute, le duo plonge dans les irrésistibles vapes cosmiques d'un univers parallèle où une brève approche psychédélique ré initie une rythmique engrangée de séquences chaotiques et imparfaites qui allument un synthé aux stridences spectrales très ponctuées. Une finale qui reflète les caractères artistiques très ambigus de deux artistes qui sont si près, tout en étant si loin. On peut maintenant trouver cet album intitulé The First Meeting sur SynGate.

Sylvain Lupari (18/05/10) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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