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  • Writer's pictureSylvain Lupari

TANGERINE DREAM: Springtime in Nagasaki (2007) (FR)

C'est un cd de TD qu'on attendait pas, et qu'on a cessé d'attendre depuis des lunes

1 Navel of Light

a) Part I 8:02

b) Part II 14:43

c) Part III 7:41

2 Persistence of Memory

a) Part I 6:32

b) Part II 13:10

c) Part III 3:50

Eastgate 014

(CD/DDL 54:00) (V.F.)

(Light E-Rock)

S'agit-il d'une autre légende autour de Tangerine Dream? Toujours est-il que l'histoire entourant la parution de SPRINGTIME IN NAGASAKI aura de quoi faire jaser et fabuler les fans de TD pour la prochaine décennie. Selon le guide de presse; un richissime homme d'affaires Japonais aurait contacté Edgar Froese afin qu'il compose une œuvre divisée en 5 actes pour commémorer les 2 villes Japonaises qui ont reçues une bombe atomique en 1945, Nagasaki et Hiroshima. Chaque opus doit avoir une durée maximale de 54 minutes et être en édition limitée. Le mystérieux mécène aurait étudié dans ses 2 villes et serait résident de Hiroshima lors du bombardement. Le printemps et l'été, il habite à Nagasaki. Alors que l'automne et l'hiver, il réside à Hiroshima. À 83 ans, cet étrange personnage rêve d'une 5ième saison qui serait éternelle. Vrai ou pas, c'est un excellent prélude à un 1ier opus fort intelligent et intéressant offert par Edgar depuis des lunes.

C'est avec un fracas à saveur symphonique, truffé de percussions intermittentes que débute cette 1ière partie de SPRINGTIME IN NAGASAKI. Navel of Light explore un côté plus atmosphérique avec un rythme lent qui progresse sur des séquences douces et légères. Le synthé est suave et onctueux, projetant de belles strates violonées qui exploitent une sonorité spectrale sur une belle ligne de basse. C'est une faune sonore dense et atonique avec des percussions asymétriques qui s'enroulent autour d'un mouvement ondulant, alimenté de frappes orchestrales comme on retrouve sur Purgatorio. Part II offre une thématique mélodieuse sur un koto virtuel, aux accords pensifs et nostalgiques, bercé par un synthé nébuleux aux chœurs rauques, comme sur Madcap's Flaming Duty. Un beau séquenceur remue cette oisiveté astrale en répandant un rythme d'une douceur syncopée qui est nourri de lamentations éraillées et des nappes de voix plus excitantes pour les sens. Part III renoue avec une ambiance flottante où des notes cristallines remuent les modulations sur une douce séquence ondulante et un flamboyant jeu de percussions. Des percussions étonnantes et d'autres séquencées avec une basse en cascade et des voix célestes sur un léger rythme progressif. Ce n'est pas la grande chose mais c'est bien mieux qu'avant!

Une séquence sautillante, nourrie de percussions et d'effets sonores, ouvre Persistence of Memory. Fluide, le rythme est saccadé sur un mouvement aux courbes doucereuses. Un sax nasillard, ou est-ce un harmonica, enveloppe cette structure avec de voix incertaines alors que la guitare laisse errer l'écho de ses notes créant une mélodieuse cacophonie. Un titre étrange sur une structure incertaine qui capte notre attention sans trop nous faire travailler du cerveau. Par moments on dirait un thème de James Bond sur de la morphine! Aussi étonnante que délicieuse, la finale de Part I se fond dans l'ouverture de Part II qui est emballée par un synthé aux nappes flottantes et enveloppantes. Des voix célestes se hissent au dessus de cette densité atmosphérique aux rythmes et aux sonorités incertains pour un titre lourd aux modulations statiques où l'on croise des portions de Vivaldi sur des lamentations hybrides. Il y a un travail de montage énorme dans ce titre qui se calme avec un beau piano mélodieux. Un piano transporté par une nasillarde sonorité mélancolique au plus profond d'une caverne aux mille et une gouttes d'eau. Elles résonnent comme les notes agressives d'un piano qui se fond aux réverbérations d'une guitare aux sonorités saxophonées. Une étrange nuance qui allume les passions et qui meurt sur les cordes d'une guitare enrhumée avant de renaître sur un rythme endiablé et torturé de magnifiques solos de synthé ainsi que de solides percussions qui martèlent un rythme galopant sous une avalanche de nappes furieuses. Une 3ième partie infernale, trop courte qui s'éteint dans une grotte humide.

SPRINGTIME IN NAGASAKI est l'œuvre que l'on attendait, et que l'on n'attendait plus, depuis fort longtemps par Tangerine Dream. Ce n'est pas une suite à quoi que ce soit et il n'y a aucun rapport avec les œuvres antérieures. Edgar a coupé le cordon, on le sait. Sauf que là il étonne et pas à peu près. Un très bel album aux mouvements ambivalents avec une profondeur insoupçonnée sur des structures parfois étranges et aux rythmes atypiques. Le jeu des percussions et du séquenceur est sublime alors que l'avalanche sonore de Persistence of Memory est d'une attraction qui n'a d'égal que son originalité. Il n'y a pas un fan qui peut être déçu. C'est l’œuvre que l'on attendait plus. Reste juste à savoir s'il restera assez de copies pour tous, mais on en trouve encore chez Groove nl de nos jours.

Sylvain Lupari (22/04/07) *****

Disponible chez Groove nl

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