“Starmus-Sonic Universe est un album live honnête qui reste fidèle au style de TD; sobre, sans surprise et surtout très professionnel”
CD 1
1 Supernova (Real Star Sounds) 10:40
2 Last Horizon 5:57
3 Marmontel Riding on a Clef 8:13
4 Trauma 9:31
5 Nothing and All 2:12
6 Nutshell Awakening 7:19
7 Shining Ray 5:35
8 Beauty of Magic Antagonism 6:26
9 Novice 5:06
10 One Night in Space 7:32
CD 2
1 Calymba Caly 3:43
2 Omniscience 5:32
3 Janus Parade 8:05
4 Loved by the Sun 3:28
5 Fire on the Mountain 7:33
6 Darkness Veiling the Night 8:55
7 Living in Eternity 4:05
8 Bells of Accra 9:59
9 Sally's Garden 4:41
10 We Will Rock You (Extended) 12:47
Encores
11 Tenderness (Russian Song) 3:54
12 Mr. Alexey Leonov's Speech 2:56
(2 CD/DVD 144:16)
(Electronic Rock)
Le nombre de demandes que je reçois afin que je chronique des albums de Tangerine Dream est effarant. Pareil comme si la gang à Edgar avait toujours quelque chose d'intéressant à dire, à proposer. Bon an mal an, Eastgate est toujours à l'affut d'un filon à exploiter. Comme ce
STARMUS-SONIC UNIVERSE, enregistré en concert le 24 Juin 2011 au Magma Arte & Congresos Concert Hall sur l'île de Tenerife, en Espagne, pour l'occasion du Starmus Festival. C'était aussi l'occasion de célébrer le 50ième anniversaire du premier vol lunaire de Yuri Gagarin. Sauf que STARMUS-SONIC UNIVERSE a une particularité; la présence de Brian May comme invité spécial, d'où le très long délai d'ailleurs, problèmes de droits légaux, avant la sortie de l'album. Et qu'est-ce que ça donne du Tangerine Dream sur du Queen ou du Queen sur du Tangerine Dream? Eh bien, il ne faut pas partir en peur car c'est bel et bien un album en concert auquel participe Brian May pour seulement 4 titres, peut-être 5 avec Tenderness, dont un de Queen (vous savez lequel), une de ses compositions, arrangé par Tangerine Dream (Last Horizon), une version spéciale de Sally's Garden et finalement un titre écrit conjointement avec Edgar Froese et Garik Israelian (l'homme derrière le concept); Supernova (Real Star Sounds).
Et c'est justement avec ce titre que le concert débute. L'intro est cosmique et troublé de vents soniques qui font scintiller les prismes des percussions d'Iris Camaa qui déjà s'affaire à faire claquer ses peaux. Un rythme organique s'installe avec un maillage de séquences gargouillant sous les frappes des percussions manuelles. Et le rythme se profile. D'ambiances, Supernova (Real Star Sounds) prend une forme nerveuse avec des riffs saccadés qui frétillent sous des réverbérations soniques. On entend une guitare hurlée dans son écho alors que le rythme traditionnel du Dream (mélange de percussions, séquences et riffs gigotant sur la même vitesse) étend sa rage qui sert de rempart à une guitare tonitruante. Est-ce May ou Beibl? Car les deux sont de très rapides guitaristes (faut entendre Bernhard Beibl sur One Night in Space et Loved by the Sun). Toujours est-il que Supernova (Real Star Sounds) est lourd, parfois furieux, mais tourbillonne sur son rythme sans défoncer la cadence. C'est une bonne introduction à un concert où Tangerine Dream met définitivement l'accent sur du rock électronique très cosmiquisé. Last Horizon! C’est du Brain May sur du Tangerine Dream. La structure de rythme lent me fait penser aux séquences stationnaires des premiers Tangerine Dream. Très bon et très touchant! Brain May explose nos oreilles avec de superbes solos et de lourds riffs comme lui seul en est capable. L'union est parfaite pour un titre qui est très centré sur la guitare de May. Après cela? Eh bien après les flattages de dos entre Edgar et Brian May, c'est du pur Tangerine Dream version 2011 et 2012 avec un setlist nerveux où le rock et les structures vivantes prédominent sur les ambiances. Un setlist où le Dream impose sa contemporanéité au dépend de ses souvenirs. Seulement Calymba Caly et Loved by the Sun sont puisés du vieux répertoire. Au niveau des nouveautés il y a Janus Parade qui s’inscrit dans la lignée des titres bouillonnants du Dream où Bernhard Beibl asticote nos oreilles avec des solos vifs et acérés. Le point fort est sans contredit la version de We Will Rock You. L'introduction est nettement plus lourde et plus sauvage que son original. Le titre dévie vers une structure ambiosonique après les dernières morsures de la guitare de May, qui semble étreindre du bout de ses riffs Now I'm Here, qui fait dévaler ses riffs tonitruants et ses solos ciselant dans des ambiances éthérées.
Au final, STARMUS-SONIC UNIVERSE un bel album en concert d'un Tangerine Dream qui reste fidèle à lui-même depuis ses mémorables tournées des années 73- 86; soit sobre, sans surprises et surtout très professionnel qui vient avec un beau coffret. Le prix de la désillusion, quoi!
Sylvain Lupari (07/12/13) ***½**
Disponible chez Groove nl
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