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  • Writer's pictureSylvain Lupari

THANECO: Journey to Ithaca (Vol. I) (2020) (FR)

La musique de cet album est reproduite avec une justesse qui équivaut aux nombreux rebondissements de cette intrépide aventure d'Ulysse

1 The Journey Began 9:26

2 Ismaros 6:29

3 The Lotus Eaters 6:22

4 Cyclopes 8:15

5 Aeolia 10:06

6 Telepylos 8:08

7 Circes Island 9:24

8 Underworld 7:22

9 The Long Way to Ithaca 6:48

(CD-R (HQ)/DDL 72:18) (V.F.)

(Progressive Berlin School)

Le coup de foudre se produit autour de Cyclopes et Aeolia. Auparavant Thanasis Oikonomopoulos tisse les toiles de son piège musical qu'est JOURNEY TO ITHACA (Vol. I). Pour la petite histoire, Thaneco a pris mes oreilles d'assaut avec l'étonnant The Cretan Tapes, un album mélodieux inspiré par l'écriture musicale de Johannes Schmoelling. Son second album solo chez SynGate est différent. Assez différent même! Toujours offert en format téléchargement et en format CD-R HQ, JOURNEY TO ITHACA (Vol. I) est un album concept qui tourne autour du légendaire voyage de Ulysse jusqu'à l'île de Ithaca. Un tel sujet requiert un haut niveau de créativité qui nous amène vers les histoires et poèmes de Homère. La musique de cet album est restituée avec une justesse qui équivaut aux nombreux rebondissements dans cette aventure intrépide du Roi d'Ithaque. Chaque titre présenté par le musicien Grec est conçu par étapes progressives, allant même jusqu'à 5 niveaux de mutation dans un titre. La musique est belle. Transitant entre des ambiances éthérées, du rock cosmique, du Berlin School, du rock progressif et même psychédélique ainsi que des phases d'Électronica, JOURNEY TO ITHACA (Vol. I) est une aventure musicale aussi difficile que le périple d'Ulysse. Mais au final, l'enchantement est au rendez-vous…

The Journey Began débute avec des vents astraux qui soufflent sur les ressacs des vagues propulsées par le bateau d'Ulysse. Irréels, ces vents ont une teinte multi sonores qui cache une chorale et qui alourdissent ce décor d'ambiances lyriques d'où émergent ces chants de flûte qui viendront jetés des airs du poème épique de Cavafy; Ithaca. Cette ouverture d'ambiances et d'ensorcellement prévaut pour les 3 premières minutes qui nous tirent dans une intense phase cinématographique. Le point de mutation de The Journey Began semble douloureux avec des harmonies de synthé aux chants apocalyptiques parfumés des essences de Tangerine Dream et Vangelis. Des parfums qui se dégagent un peu partout dans les 72 minutes du parcourt de JOURNEY TO ITHACA (Vol. I). Le séquenceur se pointe alors avec un mouvement stable. Thaneco prend soin de faire dribbler quelques-uns de ses ions sauteurs dans une structure hésitante, comme un chat qui avance sa patte pour le reprendre aussitôt. Ce cha-cha-cha électronique favorise une activité au niveau des synthés qui lancent de bons solos flirtant avec les mythiques années 70. Synthétiseurs et guitares, avec une vision psychédélique, tissent une ambiance de rock progressif électronique avec ces solos qui se transforment en bancs de brumes céruléennes. Les percussions s'ajustent au rythme lourd sautillant maladroitement avec des cognements percussifs et qui sont suivis par une délicieuse, et trop courte, ballade électronique. Ainsi sont brûlées les 9 premières minutes de ce dernier album de Thaneco. Le musicien Grec prend soin de bien étoffer chacun de ses titres en les faisant progresser avec un nouvel élément, question d’embellir et d’enrichir chaque titre avec un vision minimaliste progressive. Ismaros nous prend par surprise avec une danse vive de ses arpèges qui tintent avec une essence Asiatique. Ou encore des Îles Grecs avec un xylophone manipulé par une pieuvre que de denses voiles d'orchestrations enveloppent sans pour autant contenir sa rage de rythme. Si les violons sont devenus des complaintes sous formes de solos, une ligne de basse ajoute un degré de gradation accentuée à ce rythme ethnique alors qu'une autre charge de percussions manuelles augmente sa frénésie. Une ligne de flûte en émerge. Son bref passage et son chant éveille le séquenceur qui ajoute une autre couche de rythme à un titre qui s'ajuste constamment à chaque nouvel élément rythmique proposé par son créateur. Ces deux premiers titres sont du genre qu'on aime toujours un peu plus à chaque nouvelle écoute. Arpèges givrés dansant une ritournelle en verre, The Lotus Eaters est tout de suite saisi par une ligne de basse séquences légèrement affamée. Une autre ligne de rythme effilochée par une approche nerveuse condamne cette pourtant belle mélodie à rester incognito, le temps que des nappes de voix Elfiques ne viennent changer la dimension onirique du titre. Des effets de psybient organique viennent ajouter une touche cacophonique à une mélodie qui était pourtant bien partie.

C'est le temps de Cyclopes!

L'ouverture est plutôt cosmique avec des boorgh élastiques étirant leurs effets dans une masse de wiishh qui fait aussi carillonner de multiples éclats de lumières tonales. Ce brouhaha du dieu Éole nous amène vers une berge où un claviériste, habillé des vêtements de Vangelis, étend étape par étape des accords de son piano électrique dans une belle romance éthérée où les vagues viennent caresser nos chevilles. Le rythme naît avant la 4ième minute. Sautillant avec un effet de ressort torturé, il est assiégé par des arpèges autant mélodieux que rythmique, structurant ces cha-cha-cha électronique évoluant maladroitement. À prime abord inoffensif, Cyclopes augmente sa masse musicale en injectant des orchestrations et des lignes de rythmes évanescentes, jusqu'à embrasser une vision philarmonique progressive qui restructure l'approche de JOURNEY TO ITHACA (Vol. I). L'introduction de Aeolia est coiffée de vents remplis de prisme et d'accords de guitare d'un genre Bleues. La fusion donne un bon Bleus astral rêveur qui peu à peu se dirige vers le rythme ascendant d'un séquenceur en mode Berlin School. Le rythme est lourd et tournoie avec un effet déstabilisateur. L'alliage synthé/guitare donne des solos enrhumés avec une tonalité assez précise pour du Bleus astral avec un zeste de cosmique dans l'aile. Puis vient le superbe rythme tribal de Telepylos. La première partie est d'un genre Funk avec une ligne de séquences réverbérantes qui dansent avec des arpèges et leurs wahwah informatique. Ce dialogue cybernétique progresse, mais pas au même diapason du rythme qui devient un bon rock cosmique attiré par une vision de danse-music à la Vanderson. Ulysse campe dans un jardins aviaire sous les étoiles qui filent et sifflent en même temps qu'un rythme tribal s'installe insidieusement. Des nappes cinématographiques jettent une aura de mystère et d'envoûtement, surtout avec l'apparition de cette flûte semi-humaine qui ensorcèle les sens. Un peu moins de 5 minutes après son ouverture, Circes Island devient donc cerné par une avalanche d'échantillonnages de percussions ethniques qui labourent un rythme entraînant avant de plonger dans du pur Électronica à la Moonbooter. Les pieds alourdis par les résonnances du plancher de danse, Underworld nous arrive avec son modèle de Berlin School ascendant. Si au début, l'approche paraissait acoustique, elle est devenue nettement plus furieuse, même si les chants du synthé expulsent ces étranges harmonies aux essences de Tangerine Dream et Vangelis. Les percussions restructurent le rythme dans une approche devenue spasmodique avec un effet de dribblage dans les rebonds des ions sauteur. Cette structure de rythme nerveuse et joliment matraquée par diverses percussions, finie même par devenir arythmique. Mais tout au long de son évolution, Underworld accueille de très bons solos de synthé aux mêmes essences totalement envoutantes. The Long Way to Ithaca termine ce très bel album de Thaneco avec une belle vision mélodieuse, on parle presque de New Age ici, dont les essences Méditerranéennes nous soufflent une finale, autant qu'une ouverture sur le second volume de JOURNEY TO ITHACA.

Sylvain Lupari (18/09/20) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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