“Transfer of my Affections est un album puissant qui unit pour s'émerveiller à la fois des extrêmes de tous les sous-genres de MÉ et du vieil analogue flottant”
1 First Contact 4:39
2 Gates of Paradise 4:39
3 Transfer of My Affections 4:49
4 Butterflies 4:28
5 Shattered Hope 5:51
6 Reborn Beginning 5:53
7 Pleasant Hypertension 5:09
8 Horizontal Sensations 4:18
9 Floating Minds 6:14
10 Disrupted Communication 5:28
11 Closing Titles 3:55
(CD/DDL 55:23)
(Electronica)
Ça cogne, ça pioche! C'est fort, lourd et puissant. Les haut-parleurs régurgitent les sons comme s'ils voulaient rendre l'âme en agonisant sans fin. C'est du hard break-dance, de la psy-IDM ou du techno mâchouillé par des puissants crachats d'une basse vrombissante. Et ça part fort. Avec First Contact! Déjà on entend cette basse faire battre ses monstrueuses notes dans une ambiance cosmique. Au début le rythme est sphéroïdal. Vêtu d'une approche interstellaire, il plane et virevolte sur de bonnes percussions. Faisant hoqueter ses soubresauts comme du hip-hop ou du down-tempo astral, il s'arrime à une belle approche mélodieuse dont les airs minimalistes signeront de beaux vers-d'oreilles qui planent tout au long de cette 3ième aventure sonique de Frank Pels sur le label AD Music. On flotte, même si c'est lourd. Même si nos haut-parleurs souffrent. Le temps se fige. Et First Contact reprend son rythme lourd et lent. Mue par de belles implosions de basses et chatouillé par de belles mélodies séquencées ce rythme devient fureur avec des percussions et des séquences stroboscopiques qui éclatent et se débattent tout autour des accords de basse ronflant et de cette mélodie toute fragile qui refuse de rendre l'âme. C'est encore plus lourd et ça s'essouffle dans une finale robotisée qui se jette dans le superbe Gates of Paradise. Et c'est là que l'on craque!
Le ver-d'oreille est instantané avec une fine approche mélodieuse martelée par un piano électrique qui fait tournoyer sa mélodie dans les effets sphéroïdaux d'un synthé et de sa mélodie vampirique. Ces deux mélodies très infantiles s'affrontent dans les lourdes pulsations, les battements saccadés et des effets de bruits étranges qui dessinent une faune sonique freak et freakante. Et une mélodie se dresse comme un vieux souvenir de notre enfance, hantant et pourchassant nos tympans bien des heures plus tard dans une structure de rythme psychédélique qui fera rager mes voisins. Et c'est ainsi que TRANSFER OF MY AFFECTIONS déballe ses 11 titres dont les démesures offrent une bipolarité musical avec un mélange d'ambiant et de rythmes lourds, vivant, flottants par moments et très entraînants. Il y a de tout dans chacun des titres de ce dernier album de The Pels Syndicate. Et Frank Pels veut ça dur. Il fait ça tonitruant et souffrant pour nos murs, nos planchers, nos haut-parleurs (qui palpitent encore des minutes plus tard) et finalement nos voisins. Mais cette symbiose entre le psybient, le dub, le down-tempo, l'IDM et le techno est finement tissée dans un spectre sonique tout simplement renversant.
La pièce-titre présente une mélodie du genre Halloween toute gênée qui éparpille ses frissons soniques comme des perles oubliées dans la brume sur une structure orchestrale teintée de menaces. L'approche est onirique, mais de courte durée. Des accords ronflants dévient la délicate approche mélodieuse dans les tourments d'un rythme lourd bien arqué sur les ruades des accords vifs qui pétillent dans les rugissements d'une lourde ligne de basse aux effets assourdissants. On dirait un genre de hard break-dance nappé de couches de synthés aux parfums et orchestrations aussi éthérées que les voiles du cosmos qui tentent tant bien que mal de transposer la douce mélodie intimidée par autant de lourdeur. Butterflies suit avec une lourde structure stroboscopique saccadée qui respire à coup de grosses basses dont les souffles gutturaux persistent autour d'une douce mélodie flottant dans les larmes des synthés aux solos rêveurs. Les mélodies sont assez similaires autour des rythmes aussi lourds que lents qui font tressauter TRANSFER OF MY AFFECTIONS. Shattered Hope offre donc une petite mélodie minimaliste qui survole une rivière de magma et sa larve résonnante qui respire encore fort sans crever les notes sérielles de cet autre petit ver d'oreille sympathique. Nous sommes dans l'antre de l'ambiant noir et résonnant alors que Reborn Beginning propose un beau down-tempo psychédélique orné d'une mélodie vampirique qui chante et hante sur de lentes et lourdes pulsations de basses qui crachent des lignes vrombissantes dans les saccades des nappes de synthé aux envoûtants parfums de vieil orgue.
Pleasant Hypertension présente une première partie plutôt ambiante, voire cosmique, avec d'énormes explosions de basse et de percussions ici et là et de bonnes orchestrations avant que le rythme, toujours très lourd et vivifiant, s'envole avec une mélodie qui papillonne furieusement dans les forts courants des percussions, séquences et crachats de basse. C'est de l'ambiant énergisé tout comme le très bipolaire Horizontal Sensations qui offre en retour une structure de rythme plus vivante. Floating Minds n'a rien d'ambiant, ni de flottant. C'est du gros techno avec de puissants effets psychotroniques et une belle mélodie fantôme qui respire à travers un fort tumulte rythmique. Un peu comme Disrupted Communication et sa structure hachée menu avec de brefs arrêts respiratoires alors que Closing Titles respire de délicatesse avec de fines perles cosmiques qui dérivent dans les brises du cosmos trouées de bruits blancs et bercées par des solos de synthé aussi rêveurs que nomades. Encore là, le rythme ne veut s'assagir et étonne toujours avec cette bipolarité énergique qui fait le charme d'un album déchiré entre les différentes phases de l'Électronica et les approches de musique ambiante et cosmique aux fortes influences des années analogues. Très bon, même brillant par endroits! À posséder, même si on pense d'avoir l'Électronica en horreur car Frank Pels réussit un véritable tour de force en unissant si bien les deux extrêmes.
Disponible chez AD Music
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