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Writer's pictureSylvain Lupari

TM SOLVER: Konglomerat (2016) (FR)

“Konglomerat est encore un autre très bon album de TM Solver qui a construit de longues structures minimalistes chargées d'essences de Keller & Schönwälder et de Frank Klare”

1 Council of Elders 4:13 2 Peripterous 14:32 3 Friendly Woodoo 15:27 4 Specters in Little 7:30 5 Rumpelstiltskin 11:04 6 Heart of Synth 17:39 SynGate CD-r TM11

(CD-r/DDL 70:28) (New Berlin School)

des stridulations et des vagues de synthé aux chants disparates ouvrent ce dernier album de TM Solver. Tout doucement, Council of Elders s'arrime entre nos oreilles avec une délicate permutation dans les chants flottants d'un synthé au style lyrique. Cette courte introduction d'ambiances met en relief l'approche toujours très scénique de Thomas Meier qui réussit toujours à aller chercher une pointe d'intensité là où l'auditeur s'y attend le moins. Peripterous reprend là où Council of Elders avait échoué. Mais ici, des nappes de voix sombres remplacent les harmonies dérivantes du synthé et une ligne de séquences basses trace un rythme lourd et lent, comme une ascension hypnotique, avec d'autres séquences qui gargouillent d'une sonorité âpre en mâchonnant cette fascinante escalade remplie de doux parfums flûtés et de lignes de synthé qui percent nos tympans comme un effet de cornemuse éventée. La structure frappe un petit muret d'ambiances vers les 7 minutes, évacuant quelques séquences dans des filets de voix affamées, avant de reprendre ce rythme mal défini qui finit par sonner comme un Funk cosmique morphique. Thomas Meier est toujours très à l'aise dans l'art de développer de longues structures minimalistes en ajoutant des effets et des modulations dans les séquences qui enrichissent ses longues croisades soniques. C'est l'essence de KONGLOMERAT, déjà un onzième album solo de TM Solver qui s'avère son plus accompli sur l'étiquette Berlinoise SynGate.

De longues torsades soniques bien juteuses de même que des percussions ethniques ouvrent Friendly Woodoo et ses corridors évolutifs. Des séquences pétillent de partout, créant un langage électronique avec des syllabes qui virevoltent sur les rondeurs oscillatrices d'une bonne ligne de basse. Des cliquetis dégagent des formes de tonalités différentes et nos oreilles perçoivent même d'étranges halètements dans cet univers bariolé de tonalités disparates. Et une étrange approche de pieuvres mécaniques qui peinent à décoller leurs ventouses s'arriment à ces percussions qui trimaient seules à l'aube des 4 minutes, amenant un premier changement de phase de Friendly Woodoo avec des percussions/pulsations qui modulent un genre de Techno morphique. Les solos flottent et les effets de synthé multiplient les attaques, comme des feux d'artifices qui maculent de couleurs irréelles un soir de lune absente. Jouant sur cette approche minimaliste, TM Solver développe une bonne structure décorée avec soin qui perdurera pour les quelques 10 prochaines minutes. Intense et ambiant, Specters in Little justifie sa place avec un bon mouvement flottant avec des nappes dont les tonalités d'orgue ténébreuses ajoutent un poids plus sombre à KONGLOMERAT. Orné de ces effets de percussions et de langage cybernétique qui coiffent la musique de ce dernier opus de TM Solver, Rumpelstiltskin offre un solide rythme qui suit la cadence d'un train. Le mouvement augmente sensiblement la cadence avec un fascinant effet d'essoufflement sous les ronrons d'un synthé qui éparpille avec justesse ces nappes ronflantes qui suivent le parcours de Rumpelstiltskin depuis son point zéro. Après un petit passage à vide, le rythme reprend du tonus avec un mouvement plus vif et pulsatoire sous une nuit d'étoiles qui se brisent et quelques chants de synthé habilement éparpillés. C'est un bon titre et un bon New Berlin School hypnotique très Keller & Schönwälder avec une belle teinte de Groove, comme avec Peripterous. Plus fou, Heart of Synth dénoue un paquet de petits spirographes séquencés. Le mouvement est vif et sec avec des spirales et des cercles qui entrecroisent leurs oscillations dans un étonnant chassé-croisé de séquences aux tonalités et aux battements juste assez différents pour séduire ceux qui se rappelle le superbe travail de Frank Klare. Et les solos! Toujours très aériens et harmonieux que l'on fait flotter avec leurs airs.

J'aime bien l'univers minimaliste de TM Solver. Thomas Meier érige des murailles de charmes tout autour de ses structures avec juste assez de nuances dans les tons et les formes pour séduire amplement ceux qui privilégient ce genre de MÉ. C'est du bon New Berlin School avec une vision qui diffère de par l'utilisation massive de synthés dont les solos, les harmonies et les effets injectent une dose de sédation sur des rythmes durs, secs et entraînants. Ouais…au final il est très bon ce KONGLOMERAT!

Sylvain Lupari (23/12/16) ***½**

Disponible au SynGate Bandcamp

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