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  • Writer's pictureSylvain Lupari

V/A: Groove's Dutch Masters Vol.1 (2011) (FR)

Updated: Jul 22, 2021

C'est une belle compilation qui s'embellit à mesure qu'on la découvre

1 Nachtwacht (Synth.nl) 7:41

2 Ascending and Descending (Remy) 6:08

3 Muurhuizen (Gert Emmens) 8:24

4 Nuit étoilée sur le Rhône (Eric v.d. Heijden) 7:20

5 Temptation (Void) 7:21

6 Tower of Babel (Rene Splinter) 5:57

7 Forrest Machines (Wuivend Riet) (Bas Broekhuis 10:14

8 Tuin der Lusten (Ron Boots) 6:43

9 The Zeppelin (Rene van der Wouden) 8:04


10 Back to Square One (Meesha) 6:41

(CD 74:34)

(Berlin School)

Mettre en musique l'inspiration et la compréhension d'une peinture d'un peintre de son coin de pays, telle est l'idée de base de ce nouvel album de Groove nl. Ce concept assez original, et fort audacieux, a germé dans l'esprit de Michel van Osenbruggen (Synth.nl) et se retrouve sous forme d'album d'artistes variés intitulé DUTCH MASTERS Vol.1. Je ne connais pas trop l'histoire de l'art, donc je ne peux juger du degré de compréhension que chaque artiste peut se faire d'un tableau. Par contre je connais un peu la musique et je dois admettre qu'il y a de très belles inspirations parmi les 9 compatriotes de Michel qui ont accepté de relever ce défi artistique. Un album compilation et/ou d'artistes variés ça représente autant d'idées et d'orientations que de styles qui se chevauchent et ce DUTCH MASTERS Vol.1 comprend 10 titres qui ne convergent pas tous dans le même style et dont le talent de compositeurs diffère d'un artiste à un autre. Il y a de bons moments sur cette compilation, comme il y a des trous et certaines longueurs. Mais le montage et le mastering, réalisés par Ron Boots, corrigent ces écarts et font de DUTCH MASTERS Vol.1un bel album hyper mélodieux avec de belles perles.

La première des perles revient à Synth.nl et son titre Nachtwacht. C'est étonnant de voir la progression et la maturité de cet artiste qui offre une superbe mélodie ressemblant au meilleur de Vangelis. Elle débute avec un synthé violoné qui chante parmi des cloches et des brouhahas d'un marché public. Un délicat piano dépose ses notes pour épouser et remplacer la mélodie violonée, alors qu'une discrète séquence émerge pour papillonner et qu'une ligne de basse ajoute plus de profondeur. Bientôt, synthé et piano accordent leurs harmonies. Mais le synthé déborde et offre de brefs solos nasillards, alors que Nachtwacht progresse lentement vers un sublime boléro. Un chœur chantonne, une batterie roule et martèle une marche militaire dans une délicate ambiance aussi mélodieuse que mélancolique. Très beau tout comme Ascending And Descending de Remy qui poursuit avec un titre théâtral aux ambiances cauchemardesques. De fins arpèges cristallins montent des escaliers dans un mouvement qui suit la gamme. Ils permutent en un mouvement de séquenceur qui monte et descend dans une longue spirale imprégnée de sonorités composites. Une ligne spasmodique du séquenceur s'ajoute et dessine un mouvement rotatoire happé de percussions, qui martèlent un rythme lourd, et fouetté de longs solos qui cisèlent une course folle. Aussi folle que surréaliste! Muurhuizen de Gert Emmens suit avec une structure rythmique sobre dans un titre aux ambiances évolutives. Des accords virevoltent légèrement dans une brume synthétisée alors que des explosions de batterie secouent la structure et que des solos spectraux y circulent. Dont un qui s'échappe vers la 2ième minute pour faire dévier Muurhuizen vers un rythme plus chaleureux avec son souffle éthéré. Vers la 4ième minute, le rythme change encore délicatement avec une belle danse d'arpèges scintillants arrosée de superbes solos de synthé. Un peu comme Synth.nl, Nuit étoilée sur le Rhône par Eric van der Heijden est fortement teinté d'un romantisme à la Vangelis. C'est une agréable surprise avec un délicat clavier qui échappe ses accords dans une belle mélancolie enveloppée d'arrangements orchestraux, dont un poignant violon qui va chercher la fibre émotionnelle. C'est beau, doux, calme et très émouvant avec ses envolées mellotronnées qui planent tels des spectres de spleen. Après une douce intro Temptation de Void plonge dans un rythme lourd supporté par des séquences pulsatives et des percussions électroniques. De lourds, longs et sinueux solos survolent cette structure, qui pourrait aisément se comparer à de la lourde MÉ, avec une gradation dans l'intonation, effleurant les influences d'un Jean-Michel Jarre et Mark Shreeve. C'est puissant et ça détonne un peu de l'ensemble de DUTCH MASTERS Vol.1, mais ça donne le goût de découvrir l'univers de Void.

Rene Splinter est un autre inconnu pour moi et son titre Tower of Babel démontre une forte influence pour la musique de Tangerine Dream, avec une structure mélodieuse des années 80 où des séquences métalliques alternent dans une douce et complexe anarchie sous de fins et délicats solos de synthé. J'aime bien cette propension pour une structure un peu complexe avec de beaux arrangements qui se concluent avec un piano solitaire. Un autre artiste à surveiller! Forrest Machines - Wuivend Riet de Bas Broekhuis est un autre petit bijou qui se vêt d'une envoûtante structure de Berlin School à la Keller & Schönwälder. De doux accords sonnant comme une guitare électrique sautillent légèrement dans une dense brume mellotronnée. Un mellotron violoné épouse la tranquille sensualité d'une ligne de basse, secouée par des cymbales aux cliquetis nerveux. Le synthé dégage une odeur harmonieuse avec ses sonorités de violon qui flotte d'une douceur morphique sur des pulsations arythmiques et des percussions aux délicates frappes hypnotiques. Tranquillement Forrest Machines - Wuivend Riet évolue avec sa structure pulsatoire hypnotique qui permute en une fine approche technoïde avant de reprendre sa structure envoûtante. Le charme s'efface peu à peu laissant entrevoir ces fins chœurs discrets qui hument auprès de doux accords de piano et de clavier qui embrassent la douceur de son intro. Sans essence rythmique mais un brin mélodieux avec son synthé aux multiples couches violonées s'enlaçant dans une infinie mélancolie, Tuin Der Lusten étale sa mélancolie avec des strates en staccato qui s'entremêlent à d'autres plus fluide. Complexe, dramatique et corrosif, en conformité avec la peinture du peintre Hieronymus Bosch, ce titre de Ron Boots suit très bien les ambiances orchestrales de Forrest Machines - Wuivend Riet mais avec des tristes couches abondantes qui créent une ambiance glauque. Après une intro aux différentes étapes éclectiques et expérimentales, The Zeppelin de René van der Wouden prend son envol sur d'hésitantes séquences qui accélère la cadence sur un mouvement minimaliste ascendant, accompagné d'un synthé verbal et d'effets sonores hétéroclites. C'est un titre envoûtant, de par son approche minimaliste, qui brisera les chaînes de son envoûtement pour instaurer une rythmique dynamique avec des d'arpèges cristallins scintillant sur une rythmique lourde et des séquences résonnantes fouettées de fins solos de synthé. Un autre artiste fortement inspiré de Jean-Michel Jarre, Meesha, que j'ai découvert avec l'album Within the Parallel, clôture cette dernière compilation de Groove Unlimited avec le très beau et rythmé Back To Square One. Impossible de passer à côté des influences de JMJarre sur cette belle mélodie forgée dans l'univers spatiale du synthésiste Français. C'est un beau titre entouré des rythmes et effets sonores cosmiques qui se transpose en un western galactique, démontrant ainsi que l'abondance de styles et le maillage de 10 idées sur un album compilation d'artistes variés peut amener son lot d'intéressantes surprises.

DUTCH MASTERS Vol.1 est une belle compilation qui s'embellit à mesure qu'on la découvre. C'est un bel album que je n'hésiterais pas à recommander et qui peut servir les causes de la MÉ et de ses fans, car ceux qui tiennent mordicus à obtenir toutes les pièces de Remy, Ron Boots ou Gert Emmens trouveront de belles trouvailles avec des artistes comme Synth.nl, Eric v.d. Heijden et Bas Broekhuis ainsi que des artistes plus lourds comme Void et René van der Wouden, alors que Rene Splinter et Meesha valent assurément un coup d'oreilles.

Sylvain Lupari (07/03/11) *****

Disponible chez Groove nl

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