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VANGELIS: Hypothesis (1971) (FR)

Updated: Jul 11, 2019

“Du point de vue strictement musical, Hypothesis n’est pas le genre d’album qui dépeint l’avenir de Vangelis. C'est du free-jazz improvisé et déjanté”

1 Hypothesis Part I 16:00 2 Hypothesis Part II 16:10 Affinity |CR 3037 (32:10)

Après l'aventure Aphrodite's Child, s'est réfugié à Londres où il fait la connaissance d'une faune musicale en pleine effervescence. Par l'entremise du producteur Giorgio Gomelsky, il fait la rencontre de musiciens de studio avec qui il improvise d'énormes jam sessions en mai et juin 1971. Des sessions d'enregistrements nourries d'un style free-jazz progressif que Giorgio Gomelsky lui-même a couché sur bobines d'enregistrements. Sauf que ces enregistrements, d'une qualité sonore moyenne, n'étaient pas destinés pour le grand public. Mais le nom de Vangelis commence à circuler de plus en plus dans les cercles de la musique progressive et électronique avec des albums comme Heaven and Hell (avec Jon Anderson, le chanteur de Yes) et La Fête Sauvage. Puis vient Albedo 0.39 et Spiral en 1976 et 1977. C'est alors qu'une compagnie de disque Anglaise (Charly Records) met en circulation, via une sous-division Affinity, deux albums sans le consentement de Vangelis qui regroupaient le matériel des sessions de Mai (HYPOTHESIS) et Juin (The Dragon). Vangelis porte l'affaire en cour et les 2 albums ont été retirés du marché. Mais le mal était fait. HYPOTHESIS et The Dragon serviraient dorénavant la cause des bootleggers et, progressivement, on pouvait voir ces enregistrements réapparaîtrent ici et là sur différents labels, dont la dernière édition double; Visions of the Future paru en 1985. Mais la musique? Surfant sur la popularité de Vangelis et de sa musique cosmique, les penseurs de Charly Records enveloppent HYPOTHESIS d'une pochette futuriste digne d’une affiche d’un film de science-fiction. Une approche somme toute malhonnête car, contrairement à ce que Vangelis produit en cette période, la musique de HYPOTHESIS est plutôt du genre free-jazz. Et un free-jazz désordonné qui percute de ses structures échevelées comme une vraie jam-session. Il n'y a rien qui se tient sur ces deux titres qui sonnent étrangement comme Emerson Lake & Palmer combattant une rage de dents. Mais encore là, les fans s'entre-déchirent. Si certains adorent HYPOTHESIS d'autres le dénigre avec véhémence, allant jusqu'à dire qu'il s'agit de la pire œuvre du multi-instrumentaliste Grecque. Mais ce n'est pas si pire, mis à part la qualité sonore. Si on aime la musique décousue, on aimera HYPOTHESIS.

Part I débute comme un train en gare qui hésite à décoller. Les tonalités de vieil orgue sont savoureuses. Un orgue vieillot à la Keith Emerson qui roucoule et hoquette sous les morsures d'une ligne de basse qui en suit tous les caprices et de percussions qui jettent les bases rythmiques d'un Jazz Fusion. Mais on se lasse un peu vite de cette longue improvisation qui se meurt de tourner en rond et ce même si la qualité des musiciens est indéniable. La deuxième partie de Part I offre un Vangelis dans les nuages avec une belle partition de piano improvisée. J'aime bien ce segment. Après une intro qui gaspille ses minutes, Part II tombe dans une ambiance plus blues que jazz avec une approche qui devient nettement plus musicale. C'est un court segment qui perd sa mélodie dans un passage à vide qui n'offre rien de vraiment intéressant, si ce n'est que le doux violon de Michel Ripoche qui écorche l'ambiance de ces larmes d'acier tombant dans une cacophonie rythmique qui a sans doute inspirée King Crimson…

Du point de vue strictement musical, je ne vois pas la nécessité de posséder ou de courir après HYPOTHESIS. C'est un album avec une qualité sonore en-deçà d'un bootleg de bonne qualité avec une musique improvisée qui offre de trop bons rares moments éparpillés sur un court 32 minutes.

Sylvain Lupari (15/11/2012) **¾***

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