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  • Writer's pictureSylvain Lupari

VARIOUS: AMBIENT NATION 5 (FR)

“Une excellente compilation audacieuse qui montre toutes les facettes de la Belgium School et qui mérite d'être découverte sans hésitation”

1 Synodic Wave Drone 10:34

2 Rhea Je Me Suis Trompé... 8:00

3 Owann Dawn of a New Day 7:04

4 Nisus Second Summer 8:00

5 Zer0 れい Sumitomo Soylent 5:02

6 Sensory++ Skinny dipping on Enceladus 8:00

7 Hoshin Fault 7:54

8 BySenSes Native 8:40

9 Pieter Vermeyen Tryggja 5:21

10 Age Light Arrows 8:20

11 Lounasan A Brief Look Into The

Past 8:53

12 Alain Pierre Dante's Embrace 8:20

13 Frank Deboosere Alfa 14 4:12

14 Sebastopol All in the Mind 4:32

15 Alienna The Task of Sisyphos 5:21

16 Dirk Serries Origin 7:25

17 Serge Devadder Toteninsel 4:15

18 GU Sky Ripped (Live) 7:12

19 Sonmi451 Event 6:54

20 Nothing But Noise No Wave 11:21

21 Earthwave Mirage 7:19

22 Syndromeda About the History

of History 8:00

23 Analogic Synthism Final Stage 8:30

24 The Rosswell Incident Spin-Off 8:26

25 Karl Hefner & Hugh Lagerfeld Broken Shadow 8:25

26 Aerodyn Tyes 5:32

27 Onsturicheit Het Irrationele Denken 7:43

28 Jovica Storer Sweet Mocha 6:53 Wool-E Discs ‎– WED044

(3CD or DDL 206:17) (Art for ears, Berlin School, Ambient)

Voilà une audacieuse compilation qui englobe tout le gratin de créateurs soniques de la Belgique. Débuté en 1994, le projet Ambient Nation est le fruit d'une poignée de musiciens créateurs afin de promouvoir la MÉ faite en Belgique. Frank Quasar, Patrick Kosmos, Venja, Symbian et Frank Deboosere étaient les gros noms derrière ce projet qui fut réalisé par le label de Venja; Art For Ears. Une 2ième compilation arrivait dans les bacs l'année suivante avec plus d'artistes dont Vidna Obmana et Walter Christian Rothe. Intitulé Ambient Explorer, la 3ième compilation arrivait 3 ans plus tard, alors que le genre frappait un premier creux de vague. Il a fallu attendre 20 ans plus tard avant qu'Ambient Nation 4 arriva dans les bacs en 2014. Cette fois-ci, il y a du nouveau. Des nouveaux noms, Sensory++, RHEA, BySenSeS et même Neuronium (sic!) s'ajoutaient à ceux connus, et d'autres moins connus, alors que la musique est également distribué par B-Wave, une organisation à but non-lucratif menée par Johan Geens, qui est aussi en connexion avec le fameux festival B-Wave et le très célèbre Cosmic Nights de Mark De Wit. AMBIENT NATION 5 ratisse plus large en proposant pas moins de 3 CD regroupant toutes les sphères de la MÉ moderne de Belgique. Cette triple compilation fut présentée dans le cadre du Festival B-Wave qui s'est tenu le 1ier Décembre 2018 et propose près de 3:30hres de friandises sonores inédites et enveloppées dans des emballages de musique ambiante et d'ambiances cosmiques, de musique mue par des ondes de réverbérations et d'oscillations, de post synth-pop et de Art Music, tout en courtisant les French et Berlin School. Bref un éventail d'autant de genres que de talents scindés par 3 catégories; les CD Black, Gold et Red.

Plus ambiant et assez expérimental avec une délicate touche de Berlin School, le Black CD débute avec la symphonie pour bourdonnements ambiants de Synodic Wave. Près du cosmos, Drone est une rivière de vibrations migratoires qui propose un panorama sonore ambiant et réconfortant. RHEA continue cette quête pour effets de drone ambiant avec Je me Suis Trompé De Voie Lactée qui se termine par un beau Berlin School harmoniquement ambiant. J'aime bien la musique de RHEA que je découvre lentement. Owann suit et affiche un haut niveau séraphique avec Dawn of a New Day. Un flot de de séquences rotatives et répétitives enveloppent nos oreilles d'une mélodie ambiante à laquelle se greffent des filets de voix angéliques et d'intenses orchestrations. La finale est tout simplement délicieuse. Second Summer, de Nisus, nous balance un bon up-tempo grouillant sur un rythme maintenu par des séquences autant harmoniques que rythmiques et d'autres qui papillonnent sur une structure nerveuse en arrière-plan. Un bon titre bien ancré sur le rythme! Zer0 れい propose une procession lugubre digne de l'approche théâtrale de Walter Christian Rothe, absent sur cette compilation, avec Sumitomo Soylent Revision. Des parfums d'Orient y flottent. Skinny Dipping on Enceladus de Sensory++ va plutôt dans une vision post-apocalyptique très désolant. Un titre d'ambiances avec des cliquetis qui végètent parmi d'autres effets percussifs, la musique est recouverte par des nappes de gaz iodé. Il faut se rendre à la finale pour constater le talent de compositeur de Joost Egelie. L'influence de Klaus Schulze est indéniable sur ce titre. Expérimentale avec une vision troublante intensifiée par une faune de bruits très diversifiés, Fault de Hoshin demande quelques écoutes afin de s'y ajuster. BySenses ajoute son essence tribale avec des échantillons de voix dont les différentes lignes s'entrecroisent dans une texture harmonique ethnique qui fait assez Dead Can Dance et auquel se greffent des séquences percussives. Native évolue dans un contexte plutôt alambiqué pour atteindre une structure de rythme électronique qui s'amarre aux différentes approches percussives tribales qui amènent la musique vers du synth-pop à la Jarre ou encore The Art of Noise. Le tendre piano sous la pluie de Pieter Vermeyen dans Tryggja complète le cd Black avec une vision plutôt romanesque.

Place au CD Gold qui débute avec une pièce de AGE. Dans le pur modèle Berlin School des années cosmiques, Light Arrows se désarticule pour dérouler sa carcasse rythmique spasmodique qui se greffe à de bonnes percussions entraînantes. Un vocodeur assure une fascinante portion harmonique alors que nombre de cliquetis percussifs ornent une structure qui ne cesse de croître musicalement. Un très bon titre qui démontre que AGE a encore du gros jus dans son réservoir. Je ne connais pas Lounasan! Et disons qu'A Brief Look into the Past stimule mon intérêt à le découvrir un peu plus. Des waashh et des wooshh ornent une intro où coulent des vagues tonales. Une structure de rythme ambiant à la Klaus Schulze se dessine et subitement les ambiances se collent à quelques lignes de rythmes qui tremblent et sautillent avec l'appui d'autres percussions et éléments percussifs. Intense et entraînant! Nous restons dans le Berlin School, à tout le moins pour les rythmes et les mouvements du séquenceur, avec Dante's Embrace d'Alain Pierre. La 2ième partie dérive dans un univers de perditions tonales avec une approche cinématographique pour film et scènes d'apocalypse, tel qu'imaginé par Dante. Pas facile, mais l'introduction aide. Frank Deboosere propose une autre facette de sa vision musicale avec Alfa 14 qui est une belle mélodie pianotée avec force sur un structure de danse spasmodique, genre Moonbooter. Petit moment fragile et chaos sont au rendez-vous dans cette courte pièce de musique qui finalement ne mérite pas son apocalypse tonale. All in The Mind de Sebastopol est un slow cosmique qui tourne au ralenti avec un bel effet d'accordéon dans la mélodie. L'ambiance fait dans le Lounge! Idem pour The Task of Sisyphos Pt.1 d'Alienna dont l’essence d'Électronica est inondée d'effets de voix à la Enigma ou ERA. Origin de Dirk Serries est fidèle à sa vision de Dark Ambiant. Toteninsel suit avec une essence semblable mais avec une texture plus harmonique, because of the guitar 😊. Fidèle à son habitude, Serge Devadder y accole des échantillonnages divers dont ces murmures de paranoïa qui aiguisent notre écoute. Galactic Underground est vite devenu un de mes favoris de la Belgium School. Le très ambiant et sombre Sky Ripped (Live) est rendu avec justesse ici. Event de Sonmi451 est un titre plutôt tranquille avec des cognements lointains qui ornent une fascinante berceuse lunaire pour insomniaques.

On avance vers du gros Berlin School avec CD Red. Et qui de mieux que Nothing But Noise pour partir le bal? Nid de réverbérations de toutes les résonances et distorsions tonales, No Wave/роботизированный avance pourtant avec une douceur anesthésiante qui s'étire jusqu'à la 5ième minute. Des séquences juteuses bondissent hors du nid, dans une vallée de de brume morphique pour un peu plus de 80 secondes. Par la suite, des séquences lourdes et puissantes restructurent la dimension rythmique en un tempo pesant et gracieux dans ses courtes boucles oscillatrices. Mirage est plus menu dans sa délicate structure, très Klaus Schulze en passant, qui sautille dans des airs arabiques. Un très beau morceau performé par un artiste inconnu et qui commande une plus grande investigation; Earthwave. Syndromeda est le père de la Belgium School. C'est l'un des artistes les plus connus, dans le milieu de la Berlin School, avec près d'une 40taine d'albums à son actif. Son style ambiant lourd et maculé d'effets cosmiques très bien conçus remplissent les 8 minutes d'About the History of History qui se termine dans son style de MÉ mue par un séquenceur résonnant, unique à sa signature. Du gros et puissant Berlin School venant de Danny Budts! On reste toujours dans un style Berliner, mais plus sophistiqué avec Final Stage d'Analogic Synthism. Le débit accueille une vélocité fluide avec un mouvement vif et harmonique du séquenceur qui libère une autre ligne de rythme très Berlin School en arrière-plan. Divers effets et quelques accrocs au mouvement harmonique du séquenceur séduisent toujours l'écoute. Spin-Off de The Roswell Incident est égal aux albums déjà connus des frères Jan et Koen Buyteart. Ça débute lentement pour finir en une spirale magnétisante. Broken Shadow de Karl Hefner & Hugh Lagerfeld est un autre gros titre avec un mouvement saccadé très entraînant. Les voix et le genre d'up-tempo me font penser à du Death in Vegas. Tyes d'Aerodyn nous amène dans un univers lourd et chthonien. C'est une procession bien plus troublante, avec un chant funeste et apocalyptique, que celle de Sumitomo Soylent Revision. Onsturicheit est un artiste étonnant qui affectionne les synthétiseurs modulaires. Het Irrationele Denken est le titre qu'il présente et sa progression d'ambiances extirpées d'un monde irréel en un rythme soutenu par de superbes effets sonores est un truc à se mettre entre les oreilles sans hésitations. Jovica Storer termine cette monstrueuse compilation avec un concerto de tintements qui dansent sur une discrète structure de Berlin School cosmique. Peu à peu, et avec l'aide de percussions qui tombent dans chaque oreille, Sweet Mocha avance en clopinant avec du miel sonore plein les oreilles.

Il y a très peu de moments morts dans ce AMBIENT NATION 5 qui s'écoute d'un bout à l'autre, comme on entend un film sans images mais avec juste de la musique. Au-delà des différents styles musicaux, il y a une énorme créativité dans cette banque d'artistes dont plusieurs noms restent à investiguer et semblent prometteur. Les vétérans? Toujours bons et audacieux, ils sont les guides d’une MÉ encore plus audacieuse qui refuse toute étiquette tant elle veut laisser sa propre empreinte. Il reste encore quelques copies, mais le lien de téléchargement est toujours inépuisable…un peu comme le talent de la Belgium School.

Sylvain Lupari (20/03/19) *****

Disponible au Wool-E Discs' Bandcamp

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